A en croire les upload depuis Roissy CDG de vos amis sur Facebook, ce sont les vacances d’été. Et vous, vous assistez à ça, impuissante depuis votre bureau.
Il y a des gens que ça perturbe de casser le rythme. Se lever après le soleil et manger devant la deuxième partie d’Un dîner presque parfait a de quoi en dérouter plus d’un. Pire même, se lever au moment où le soleil étire ses rayons « promo sur le cancer de la peau » et vivre sans télé ni Blender peut carrément remettre en question un équilibre douloureusement établi.
Mais là, on ne parle pas de votre mère.
Que ce soit pour des raisons professionnelles, financières, de mauvais timing ou d’absence de partenaire de vacances, vous passerez ces deux mois « à la maison ». Ne vous méprenez pas, le dépaysement peut-être total pour peu que vous viviez dans un quartier touristique. Depuis qu’un site de réservation d’hôtels mentionne le Kyriad de votre rue comme étant « à 25 minutes du centre historique » de votre bourgade, les Allemands affluent. Résultat, les trottoirs deviennent impraticables, votre épicier qui a flairé le filon a décidé d’augmenter ses prix et quand un de ces individus qui jouit du plaisir de voyager vous demande où est la cathédrale, la seule chose que vous trouvez à lui dire ressemble aux deux premiers vers de Erlkönig de Goethe.
Pour supporter l’envahisseur, submergée par un trop plein de témérité, vous acceptez la proposition de votre voisine de partir camper un week-end, loin de la ville, comme ça, à l’arrache, pour l’aventure. Noble tentative que d’envisager de se ressourcer dans les bois, mais après un périple que même Stéphane Rotenberg refuserait de commenter tant votre âme d’aventurière se résume à faire vos courses dans un Carrefour de banlieue le premier samedi du mois, vous atterrissez dans un champs de mobile-homes. Il y a bien une petite place pour votre tente, mais uniquement dans le secteur où l’électricité est une invention superfétatoire et un besoin dont vous serez obligée de vous passer. Tant pis pour la batterie du téléphone.
De retour en ville, vous allumez la télé pour découvrir, attention, roulement de tambour, on va envoyer du scoop, générique anxiogène, édition spéciale, tululut, breaking news… Qu’il pleut. Et ouais, on en a fait l’ouverture des JT et ça nous a permis de bavasser aux comptoirs des cafés, faute de terrasse accueillante. Donc le demi salaire dépensé au début du mois en spartiates et petites robes liberty, vous auriez aussi bien fait de le placer sur votre PEL.
En totale rupture avec le programme télé depuis qu’une présentatrice météo -dont le ton satisfait de vous annoncer un été pourrave trahissait son passé de stagiaire, a décidé de ne plus se tromper dans ses prévisions, vous lâchez la télécommande pour participer aux activités de votre commune. La piscine est donc ouverte de 10h à midi, les jours impaires de lune pleine et pour la médiathèque, il faudra repasser, l’agrandissement du département Contes et légendes des Balkans nécessite la fermeture de la médiathèque sus-citée tout le mois d’août.
Si à la rentrée vous êtes devenue incollable sur la saga de l’été et les multiples rediffusions du réseau hertzien, il sera de bon ton de blâmer le conseil municipal.
Allons bon, cet été, vous aurez bu des coups avec quelques étrangers, vécu de nouvelles expériences, ramolli vos neurones et négligé vos velléités de massacre de capitons. C’est un peu funeste énuméré de cette façon, mais sachez qu’il y a des gens qui partent en vacances pour ça.
3 Comments
karoline
25 janvier 2012 at 22:16Je suis « sans-papiers », alors les vacances, je ne connais pas depuis plus de 11 ans maintenant ^^
Lilith
4 août 2011 at 22:26J’ai bien mieux : être Parisien en Aout, c’est le pied. Hormis quelques touristes dérisoires, la ville et ses secrets nous appartient!
Aurelie
4 août 2011 at 18:33Héhé tout pareil. Pour me venger de mes collègues qui partent, je les ridiculise sur mon blog. On fait c’qu’on peut.
Je viens de découvrir Save My Brain, et ça devrait occuper mon été en lectures cyniques :)