Curiosités

Applause

Cette semaine, Applause sort un gracieux premier album intitulé Where it all Began. Rencontre.

C’est là que tout a commencé. Le morceau qui donne son titre à l’album ressemble à une ballade tranquille à la Jeff Buckley. La voix particulière du chanteur d’Applause répond à cette autre voix particulière disparue dans les eaux du Mississipi. Mais ici, titre phare ne veut pas dire rengaine déclinée sur tout l’album.

Au détour des chansons qui défilent, on peut trouver tout autre chose. Des refrains puissants, presque autant que le Time is running out de Muse. Le genre de rythme implacable qui vous saisit avant que vous ayez compris pourquoi. On peut caser dans cette catégorie l’addictif Road to nowhere ou bien encore A way out of blue.

Puis il y a ces titres radiogéniques. Black Sand et The Lighthouse. Peut-être pas ceux qui prennent le plus aux tripes mais ce sont les plus colorés, ceux qui affirment à coup sûr la patte du groupe. Ces deux là sont capables d’accrocher l’oreille distraite de l’automobiliste pour qui la musique est un bruit sur fond de klaxon, de la ménagère qui pousse son Dyson sur le parquet radio en marche ou bien du stagiaire qui s’ennuie au fond de son bocal et qui classe des flots de chiffres sur un tableur, walkman sur les oreilles. Heureux sont ceux qui auront su sortir de leur torpeur au moment de la diffusion d’un de ces titres. Si leur curiosité les pousse plus loin, ils auront le bonheur de découvrir d’autre morceaux aussi variés qu’écoutables.

Place maintenant à l’interview du groupe.

Save My Brain : Si vous deviez vous présenter en quelques mots ?

Nico : On dirait ce qu’on dit d’habitude…

David : …qu’on est un groupe de rock international belgo-chinois. On est tous venus d’horizons différents. Le groupe a quatre ans. Quatre ans pendant lesquels il s’est passé beaucoup de choses. On a commencé à jouer dans des caves puis on a fait nos premières maquettes puis on a commencé à passer en radio. Ca a été un enchaînement. Aujourd’hui, notre premier album arrive.

SMB : Comment se sont passés vos débuts sur scène ?

D : Il m’a fallu du temps pour apprivoiser la scène. Ca a été progressif, je me suis de plus en plus libéré. Mes premiers pas étaient timides.

N : Moi, j’ai commencé à dix ans comme choriste ! Ma première scène avec Applause, c’était à Bruxelles, à la Caserne. On a joué pour des amis qui étaient des mélomanes exigeants. Forcément, le stress était là mais ça s’est bien passé !

SMB : Comment avez-vous construit votre album Where it all began ?

N : Dès le début d’Applause, on a tout de suite beaucoup composé. Ca nous a vite fait une bonne playlist. Et on s’est aperçus que sur scène, certains morceaux sortaient du lot. Alors c’est ceux-là qu’on a choisi pour les enregistrements en studio. Mais le choix des titres pour l’album, c’est quelque chose à quoi on a réfléchi tout récemment, seulement au moment de la signature. On a sélectionné des morceaux et composé jusqu’à la veille de l’enregistrement.

SMB : Pourquoi ce titre ? Vous le considérez comme le premier pas musical du groupe ?

D : Le premier album, c’est le pas le plus important d’un groupe comme une première pierre à l’édifice.

N : Where it all began, c’est une chanson qu’on avait depuis longtemps. Et on trouvait que le titre correspondait bien au bébé.

SMB : Quels sont les albums qui traînent sur vos étagères et qui vous ont bercé ?

D : On écoute de tout ! Chacun d’entre nous a son style préféré. Moi, j’écoute beaucoup de pop. Nico de la soul, Nina Simone. Le bassiste est plutôt rock… Applause est une synthèse de toutes ces influences, on essaie d’être perméables le plus possible. Ce qu’on écoute n’influence pas que notre musique.

N : Notre musique est variée, c’est une balade entre styles, à l’image de notre attitude.

SMB : Plutôt scène ou studio ?

N : Scène !

D : C’est pas vrai !

N : Si, c’est vrai !

D : Ce sont deux faces différentes et complémentaires. Deux manières pas vraiment comparables de vivre la musique. La scène est quelque chose d’immédiat alors qu’en studio, c’est comme si on arrêtait le temps. La démarche est totalement différente.

N : Nos kifs en studio viennent de la scène. Il faut garder la spontanéité.

D : Il faut garder le plaisir et la fraîcheur en studio. Si tu t’éclates, ça s’entend sur l’album.

SMB : Notre magazine s’appelle Save My Brain. Sauver les cerveaux… Comment peut-on le faire ?

D : Il faut filtrer les infos qu’on veut nous mettre dans la tête. Le cerveau est un espace que tout le monde veut conquérir. Il faut faire attention !

N : Je ne trouve pas que le cerveau soit en danger. C’est leur cœur que les gens doivent sauver. Le cerveau va bien et se développe, je trouve.

D : C’est beau ce que tu dis…

SMB : Quels sont vos derniers coups de cœur culturels (cinéma, musique…) ?

D : Récemment, j’ai lu le bouquin des mémoires de Winston Churchill. J’ai trouvé ça intéressant et assez drôle.

N : J’ai écouté le dernier album de Brigitte Fontaine, L’un n’empêche pas l’autre et j’ai beaucoup aimé. Je l’adore, c’est ma grande prêtresse !

Le groupe sera en concert au Café de la Danse le mardi 7 juin

Le myspace d’Applause

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