Le 6 mars dernier, sous le soleil hivernal de Paris et avec à peine 5°C, 23.900 coureurs et coureuses se sont rendus au Château de Vincennes pour participer à la 19ème édition du Semi-Marathon de Paris. Cette course est très célèbre, car elle permet de se préparer au Marathon de Paris qui se déroule environ un mois après. Finalement, 23.674 coureurs ont franchi la ligne d’arrivée, mais je vais vous raconter mon expérience en particulier…
Faire un semi-marathon, c’est-à-dire, courir 21,1 km est tout simplement symbolique. Même si j’avais déjà couru les 20 km de Paris à deux reprises, je voulais absolument faire un « semi ». Je vous avoue que c’était la deuxième fois que je m’étais inscrite à cette course, mais l’année dernière, en raison du manque d’entrainement et d’inspiration, j’avais décidé de ne pas participer. Cependant, je n’oublie pas la sensation de défaite que j’ai eue il y a un an, en regardant le semi à la télévision.
Mais… pire encore, cette année j’allais y renoncer à nouveau. A chaque fois la raison principale est la saison. En effet, cette course se déroule toujours au mois de mars et cela implique de s’entrainer durant les mois gelés de janvier et février. Même si j’avais très bien commencé mon entrainement en décembre et janvier, le mois de février a été particulièrement difficile pour moi. Au lieu de faire les trois sorties nécessaires pour réaliser un bon chrono, je n’ai couru qu’une ou deux fois par semaine.
Cinq jours avant l’évènement, mon meilleur ami m’a dit « mais vas-y ! Il ne s’agit pas toujours de faire un super chrono, tu dois simplement le faire ! » Et voilà… avec courage, je suis allée chercher mon dossard, inquiète de ne pas être prête pour cette distance.
Le jour « J » je me suis équipée de toute une gamme de gels sucrés pour me donner de l’énergie durant la course. Mais toutes les potions magiques ne pouvaient pas se substituer à l’entrainement. J’ai décidé d’essayer d’accomplir mon objectif de moins de 2 h, et de ralentir si je me sentais fatiguée. Au départ de la course, je me suis placée juste derrière le sas vert (les « repères » qui permettent de courir à la bonne allure dont le drapeau vert correspond à 2 h).
Le coup de pistolet a sonné et j’ai traversé la ligne de départ. Je me sentais très bien, le paysage du bois de Vincennes et le soleil m’encourageaient et me donnaient de la forme. Mais, à peine arrivée au 10ème kilomètre j’ai commencé à me sentir fatiguée et ce n’était pas un bon signe, car c’était à peine la moitié du chemin. J’ai voulu tenir l’allure quelques minutes de plus, mais j’ai décidé de laisser le drapeau vert s’éloigner et de continuer prudemment.
Les kilomètres défilaient trop doucement et je me donnais du courage en pensant aux gens qui voudraient seulement avoir la santé ou l’opportunité de se retrouver à ma place. Le fait d’oublier le timing m’a permis de focaliser mon attention sur Paris, sur la joie de courir autour de la place de la Bastille, la rue de Rivoli, l’Hôtel de Ville. Les Parisiens et les touristes s’arrêtaient dans les rues pour nous encourager et chanter « vous n’êtes pas fatigués ! ».
Une heure et demie après, je franchissais le 17ème kilomètre et il ne manquait que quelques minutes de plus. Les rues en montée ne m’aidaient pas beaucoup et je commençais à avoir mal aux jambes. Heureusement, peu à peu j’entendais les gens dire qu’on était presque arrivées et mes derniers réservoirs d’énergie m’ont aidée à continuer à une bonne allure.
Enfin… j’ai franchi la ligne d’arrivée très fatiguée, mais fière d’avoir décidé de participer et de ne pas laisser passer à nouveau cette occasion. Je suis arrivée 2 h et 2 minutes après, ce n’était pas mon objectif, mais cela reste parmi mes meilleurs souvenirs. Quelle est la leçon tirée de cette expérience ?
Tout d’abord, une bonne performance dans tous les domaines requiert de la ténacité et de la volonté…
Mais aussi, rien ne vaut le plaisir de franchir cette ligne comme une bonne combattante et d’avoir pris le plaisir d’ajouter une nouvelle médaille à ma collection.
Merci à mon meilleur ami de m’avoir convaincue d’y aller…
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