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Marie Cherrier

Il y a de ces jeunes artistes dont le talent n’est plus à prouver, et Marie Cherrier en fait partie ! Cette jeune femme de 24 ans, originaire de Blois, possède déjà tout d’une grande avec deux albums à son actif et un troisième en route.

La musique semble être une affaire de famille chez les Cherrier. Fille de médecin, elle est bercée dans la musique depuis toujours. A l’âge de 7 ans, ses parents lui mettent un piano sous les doigts qu’elle arrête trois ans plus tard à cause du solfège. A ses 17 ans, son père lui met, cette fois-ci, une guitare entre les mains qu’elle apprivoise avec les classiques de Renaud et les Diapasons Rouges.

Elle s’essaie également à la composition en mettant en musique deux textes d’un copain en terminale. Le baccalauréat en poche, elle se lance brièvement dans des études cinématographiques sur Paris puis cesse pour se consacrer entièrement à la musique.

Après la composition, c’est dans l’écriture qu’elle se lance avec son premier titre « Pantins ! » en réaction aux événements en Irak en 2002. En parallèle, elle commence à tourner dans les bars et festivals de sa région avec des textes de son propre cru et des classiques de la chanson française.

Malgré ce départ honorable, Marie s’inscrit à la rentrée 2004 à l’université d’Orléans pour y suivre des cours d’Histoire. Là encore, la durée des études sera courte puisqu’elle se présente en mars 2005 aux Rencontres (association créée par F.Cabrel) à Asteffort, où elle fait probablement la rencontre de sa vie en la personne de Jean-François Delfour qui lui propose de signer un album.

Agée de19 ans, elle entame en mai 2005, l’écriture de son premier album « Ni vue ni connue » enregistré en seulement deux semaines. Elle enchaîne par de nombreuses premières parties parisiennes avant d’avoir ses propres concerts.

Nous sommes désormais le 14 septembre 2007, le deuxième album de Marie est dans les bacs. « Alors Quoi ? », en référence à une chanson de son album parlant de Renaud, apparaît comme l’album de la maturité. Plus fougueux et engagé que le premier, il révèle le côté plus sombre de la chanteuse.

En 2008, elle chante à la Cigale dont suivra un album sortit en août 2008, « Live à la Cigale ».

Marie Cherrier a accepté de répondre à quelques questions pour Save My Brain.

Bonjour Marie !

Plus jeune, tu avais entrepris des études en cinéma puis en histoire. Pourquoi ces domaines ?

Parce-que comme ça, aucune explication intéressante pour expliquer ces choix.. La curiosité, et le « en attendant de faire vraiment ce que j’ai dans le ventre », voilà.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de te tourner plutôt vers la musique ?

La musique elle-même, et puis la vie qu’elle représente : la liberté, l’expression de ses idées, les sensations…

On devine assez facilement certains de tes influences musicales entre Brassens, Renaud (pour les principaux) mais y’en-t-il une que nous ignorons ?

J’écoute peu, mais de tout, du moment que ça me transporte. Autant de musique anglo-saxonne, que de rap ou de musique de film, pour finalement peu de chanson française.

Une rencontre a été déterminante dans ta carrière. Celle avec Jean-François Delfour, aux Rencontres d’Astaffort. Peux-tu nous expliquer pourquoi ?

Parce-ce qu’il a cru en moi, parce-qu’il m’a comprise, parce-qu’on a la même façon et la même envie de travailler. Alors ça tombait plutôt pas mal pour une première rencontre dans la profession!

Tu as déjà deux albums à ton actif, qu’est-ce qui les différencie l’un de l’autre ? Comment les décrirais-tu ?

Le premier est plus simple, parce que c’est le premier. Le deuxième fut enregistré en même temps que la tournée, et beaucoup plus de personnes y ont participé. Et puis pleins de circonstances ont fait que ce n’était pas du tout évident d’enregistrer dans cette période. Ajouter à cela la pression des partenaires et l’attente du public, ce fut un accouchement pour le moins difficile.

Tes chansons relatent souvent des histoires, comme des petits contes. Comment se déroule le processus de création ?

Il n’y a pas de processus, ça vient, comme ça… Et ça brûle si on le sort pas.

Une chose te caractérise particulièrement : ton vocabulaire ! Tu utilises des termes franchement peu communs actuellement, y’a-t-il une vraie recherche de ta part ou les mots viennent naturellement ?

Je ne recherche rien j’ai envie de dire des choses et des mots me viennent. Et si deux ou trois mots que j’ai pu employer ne sont effectivement plus beaucoup utilisés, la plupart sont plutôt très communs. Ce sont peut-être plus des tournures de phrases qui nécessitent parfois une réécoute pour piger certaines choses…

Dans le premier opus, il y a davantage de positivisme que de le deuxième, beaucoup plus revendicateur, pourquoi ?

Parce-que je vis, comme tout le monde, alors je vois des choses. Et que si au début j’avais décidé de me détacher de tout ça pour vivre libre et loin de la connerie humaine, elle me rattrape. Ce sont des moments. Peut-être que c’est mieux de foncer dans le tas pour dénoncer, peut-être que c’est mieux de dormir sur le tas et d’ignorer… Mais en ce moment je trouve que ça dort un peu trop, alors faut équilibrer non?

Une petite question à propos d’une chanson de « Ben alors quoi ? » : Renaud a-t-il écouté la chanson ? As-tu eu des retours ?

Oui il l’a écoutée, et les retours sont pas bons du tout… Il a défendu sa blonde, normal. Même si ce n’était pas vraiment elle que je visais.

Sur scène, c’est un véritable régal de te voir ! Une réelle complicité existe entre toi et tes musiciens et tu n’hésites pas à favoriser une ambiance décontractée lors de tes concerts comme venir pieds nus. Cela était une réelle volonté ou ça s’est installé tout naturellement ?

J’essaie tout simplement de ne pas trop m’éloigner de mon instinct. Des fois j’ai envie de me pointer en bottes alors je ne me pose pas plus de question et je mets mes bottes. Je ne calcule pas grand chose finalement…

Quelle est ton actualité pour 2009 ? Un troisième album en projet ?

Oui, pour la rentrée.

As-tu des artistes à faire découvrir aux lecteurs de Save My Brain ?

Keny Arkana et Caro (www.chezcaro.com)

C’est toujours avec un immense plaisir que je présente cette artiste fantastique. Marie Cherrier est un régal pour les oreilles et les amoureux de la langue française. C’est toujours avec poésie qu’elle évoque les sujets les plus revendicateurs, les plus graves comme les plus légers. Son univers à mi-chemin entre le merveilleux et la réalité nous ouvre un monde encore inconnu jusqu’ici dans la musique.

C’est une artiste passionnée que nous avons pu découvrir par le biais de cette interview. Une amoureuse de la musique aux goûts musicaux hétéroclites mais également une jeune femme spontanée. Marie Cherrier ne « calcule rien » dans ce métier pourtant réputé difficile. Elle est entière, à prendre ou à laisser, avec ses humeurs et ses envies, ses sourires et ses coups de gueule.

Sans conteste que l’avenir de la chanson française devra compter avec cette jeune femme à la plume doucement aiguisée.

Playlist :

  • Manouche (Ni vue ni connue)

  • Les baleines (Ni vue ni connue)

  • Tourterelle (Alors quoi ?)

  • Ben alors quoi (Alors quoi ?)

  • La funambule (Alors quoi ?)

  • Le temps des noyaux (Alors quoi ?)

Site officiel : http://www.mariecherrier.com/

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2 Comments

  • Reply
    Soudiere Pascal
    5 juin 2012 at 22:00

    Superbe voix, super texte ne change rien ,petite préférence pour le 1° album mais j’attends avec impatience le 3°
    BISES

  • Reply
    gesica
    19 mai 2009 at 19:04

    je taimes

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