Cinéma

Hippocrate

Après un film sur le milieu hospitalier vu du côté patient, attelons-nous à un film sur le milieu hospitalier vu du côté médecin et infirmière. Etant dans un état de forme physique déplorable, ce genre de film me permet de voir ce qui m’attend par la suite. A moins qu’une jolie lectrice célibataire veuille bien jouer les infirmières… En attendant, voilà le film de la semaine !

film hippocrate affiche

De quoi ça parle ?

Benjamin est un jeune interne qui arrive dans un service dirigé par son père. A travers ses expériences et sa vie, on découvre l’envers du décor d’un hôpital : les galères, les patients difficiles, l’absence de matériel, les carences du système,… Aidé par son co-interne, Abdel, un médecin algérien bien plus compétent que lui, mais ayant pourtant le même statut, Benjamin doit apprendre à essayer de faire le moins de bourdes possible.

Il découvre que toute la théorie qu’il a engrangée à la fac de médecine s’effondre devant les réalités du quotidien en milieu hospitalier. On découvre aussi les inégalités d’un système hospitalier, dans lequel les patients deviennent de plus en plus des clients, dans lequel la rentabilité doit être poussée au maximum, alors que les matériels font défaut et enfin, dans lequel le talent et l’expérience ne sont pas reconnus sous le prétexte tordu que ne pas avoir suivi sa formation en France rend forcément les médecins moins compétents.

Qu’est-ce qu’il y a dedans ?

Le rôle de Benjamin est joué par Vincent Lacoste, l’ado mal dans sa peau du film Les Beaux Gosses, qui l’a révélé en 2009. Il revient là avec un rôle titre, dans lequel on voit toute sa jeunesse mais également toute sa maturité d’acteur. Il correspond bien au rôle qu’il interprète de jeune médecin complètement paumé entre ses responsabilités, ses patients et la réalité du terrain.

film hippocrate vincent lacoste

Il a, à ses côtés, Réda Kateb, un acteur à la carrière plus fourni, que l’on a pu voir dans Les Garçons et Guillaume à table, ou même dans la production américaine Zéro Dark Thirty. Kateb illustre bien les inégalités du système hospitalier, dans son rôle de médecin algérien, plus compétent et plus proche de ses patients, mais considéré comme un simple interne. On retrouve également Jacques Gamblin, dans le rôle du père de Benjamin, chef du service, mais absent, quasiment occupé à des tâches administratives plutôt que médicales, tout en essayant de couvrir les erreurs médicales.

Pourquoi il faut aller le voir ?

Franchement, ce n’est pas un film que je recommanderais. On a davantage l’impression d’assister à un documentaire sur le monde hospitalier qu’à un film. Il n’y a pas forcément beaucoup d’actions, on a l’impression de survoler les personnages plutôt que de vivre avec eux.

Cependant, si on le prend comme un documentaire, c’est vachement bien fait. La description du quotidien d’un service d’un hôpital public est superbement rendue. On y voit l’absence de moyens et de considérations des personnels de santé, tant de la part des patients que de leur hiérarchie. On y voit l’absurdité des règles et l’impossibilité de les changer. On y voit enfin la crainte du scandale, de l’erreur médicale, qui pousse les médecins à plus chercher à se couvrir que de chercher le bien être du patient. Pour résumer, c’est pas mal, mais bon…

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