Femme de légende

Ella Fitzgerald (1917-1996)

Dernier volet de notre balade au fil du tramway parisien, notre dernier arrêt nous emmène au pays du jazz, du scat et du swing. Allons à la rencontre de la Grande Dame du Jazz, Ella Fitzgerald..

Ella Fitzgerald

Surnommée The First Lady of Song, Ella Fitzgerald est née le 25 avril 1917 à Newport News en Virginie. Elle grandit dans une famille défavorisée en banlieue new-yorkaise après que son père ai quitté le foyer. Elle commence à travailler très tôt pour aider sa famille et délaisse les bancs de l’école. Elle commence également à s’intéresser à la musique et à la danse très jeune fréquentant secrètement quelques clubs de jazz entre deux petits boulots.

En 1934, elle participe à un concours d’artistes amateur à l’Apollo Theater d’Harlem. A sa grande surprise, elle gagne haut la main et récolte une ovation du public. Elle commence alors à se produire dans des petites salles et se fait repérer par Chick Webb qui l’embauche dans sa troupe.

En 1936, elle enregistre son premier album Loves and kisses. En réinterprétant de façon be-bop certains titres le style d’Ella se fait connaître du grand public. Elle devient une star avec le titre A-Tisket, A-Tasket dont elle vend plus d’un million d’exemplaire. En 1939, elle prend la tête de l’orchestre quand Chick Webb meurt mais déjà l’envie d’une carrière solo se fait sentir, ce qui arrive dès 1942. En solo, la diva se lâche, scat, be-bop, swing, jazz, elle enchaîne les collaborations avec de grand jazzman comme Louis Armstrong et enchante le public par ses capacités incroyables d’improvisations. Elle rencontre alors Norman Granz qui devient son manager et crée spécialement pour elle le Label Verve. Les plus grands tels que George Gershwin et Duke Ellington écrivent pour elle, elle part d’ailleurs en tournée avec ce dernier en Europe et dans toute l’Amérique.

Lassée du Be-bop, la diva décide de revenir à un jazz plus pur. Ella Fitzgerald Sings the Cole Porter Song Book est le premier d’une série de huit albums (Les Songs Books). Dans chaque album elle revisite le répertoire de grands noms de la chansons américaines. Le public est enthousiasmé. Ella bat des records de popularités et devient une figure incontournable dans la société américaine. Elle remportera au cours de sa carrière quatorze Grammy Awards.

Dans les années 70 des problèmes avec la maison de disque la force à en changer et a relancer sa carrière avec l’album Live Jazz at Santa Monica Civic’72. Elle continue d’enchaîner les concerts notamment avec Frank Sinatra et d’être aimée du public. Avec une tessiture de trois octaves et une agilité de la voix sans précédent, elle collectionne les récompenses et les honneurs: En 1987 Ronald Reagan lui accorde la National Medal of Arts et en France elle est nommée Commandeur des Arts et Lettres.

La Grande Dame en parallèle de sa carrière luttera toute sa vie contre le racisme et les discriminations dont elle a été elle même longtemps victime et viendra en aide aux enfants défavorisés. Marilyn Monroe la soutiendra pour qu’elle joue au Mocambo, célèbre night-club des années 50, où elle est la première artiste noire à se produire. Longtemps complexée, elle finira par trouver un équilibre dans sa vie privée au côté du célèbre bassiste Ray Brown. Elle continue également de multiplier les concerts malgré une santé déclinante et des soucis de diabète. En 1991, elle se produit au Carnegie Hall de New York qui sera, hélas, sa dernière prestation. Son diabète prend de l’ampleur et la rend aveugle. Elle meurt le 15 juin 1996 entourée de sa famille à Beverly Hills. Un an auparavant la réédition de ses Songs Books avait obtenu un Grammy Awards du meilleur album historique. Historique et légendaire, Ella incarne parfaitement le mythe de la grande chanteuse noire de jazz. Elle est une légende américaine mais aussi internationale, tout le monde connaît l’incroyable voix de la grande dame du jazz, et elle semble bien partie pour résonner encore longtemps dans nos têtes et dans nos vies. Une légende ne s’éteint jamais.

Pour approfondir:

Le site officiel: http://www.ellafitzgerald.com/

Discographie complète: http://www.jukebo.fr/ella-fitzgerald/albums-ella-fitzgerald.html

Livre jeunesse: http://www.lespetitsbouquins.com/livres/ella-fitzgerald/

Ella Fitzgerald, Biographie d’Alain Lacombe, 1996

 

A écouter (entre autres…):

https://www.youtube.com/watch?v=u2bigf337aU

https://www.youtube.com/watch?v=GKET81o6MLs

https://www.youtube.com/watch?v=p3YjfMvWoOw

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1 Comment

  • Reply
    Isabelle de fromSide2Side
    15 juillet 2013 at 17:22

    Elle est omniprésente au musée du Jazz à Kansas City où elle vint souvent chanter. C’était une figure du jazz locale .. En effet, Kansas City était réputé pour son quartier noir (Wine Street et 18th) : le jazz a eu ses heures de gloire dans cette ville car le maire qui était un peu mafieux (Pendergast) fermait les yeux sur l’ouverture des bars malgré la prohibition. Le jazz a pu ainsi s’y développer.

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