Ce mercredi 5 juin, peu importe le planning de votre journée il faut que vous fassiez un détour par un Cinéma pour aller découvrir le film « Pop Redemption » de Martin Le Gall. Vous allez craquer pour le groupe des Dead Makabés composé de Julien Doré, Grégory Gadebois, Jonathan Cohen et Yacine Belhousse…
Pour parler de ce film, Save My Brain vous offre une rencontre avec son réalisateur, Martin Le Gall. L’occasion pour nous de parler de son parcours, de ses gôuts musicaux mais aussi et surtout de son film.
Martin, pour les lecteurs de Save My Brain, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Avant de faire des études de cinéma j’ai fait des heures et des heures de conneries en vidéo avec ma bande de potes. On avait des perruques, des flingues en plastique et un caméscope vidéo 8. Tout est parti de là. Ensuite, j’ai fait pas mal de théâtre avec une troupe à la fac et j’ai fait un BTS d’audiovisuel à St Quentin en Yvelines. C’est dans ce BTS que j’ai fait la connaissance de techniciens, de comédiens qui me suivent encore aujourd’hui. J’ai bossé un moment comme assistant opérateur. Dès que j’avais du temps libre, j’écrivais et je tournais mes propres courts métrages. Peu à peu s’est établie une collaboration fidèle avec les films d’Avalon qui m’accompagne sur ce premier long métrage. J’habite Toulouse et je suis roux.
Quels sont vos influences cinématographiques ?
Je ne suis pas une encyclopédie sur pattes. Et surtout je suis trop curieux pour faire les choses dans le bon ordre. J’aime le foisonnement ! D’ailleurs je crois que ça se sent dans Pop Redemption, le récit navigue dans pleins de références. Et puis c’est votre boulot de journaliste de dire à quoi ça vous fait penser, non ? Bon, ok, pour répondre à la question quand même, les réalisateurs que je vénère : Almodovar, Chaplin, Woody Allen, les frères Coen, Wes Anderson, Fellini, Gondry. Impossible de tous les citer ! Par ailleurs, avec Pop Redemption, il y avait un travail « documentaire » à fournir. On a donc dévoré des films sur le rock comme le culte Spinal Tap ou l’incroyable documentaire sur un vieux groupe de métal Story of Anvil, ou encore Dig sur les Dandy et le BJM. Et puis aussi des films de potes comme Mes meilleurs copains, ou encore Un éléphant, ça trompe énormément parce que Pop est un film de potes…
Bon, je suppose que c’est super sympa de travailler avec Alexandre Astier ?
Sur l’aspect scénario (il co-signe le script avec moi et Mark Eacersall), il a travaillé sur la structure du film en binôme avec Mark. Ensuite, par amitié pour le projet, il a accepté de venir jouer un personnage, on était ravi ! Bon, j’avoue que j’appréhendais de diriger Alexandre. C’est un artiste dont j’admire le travail, le parcours. Et comme je suis un jeune blaireau, je flippais de diriger un autre metteur en scène plus aguerri que moi. Mais comme c’est un chic type, il est passé en mode « comédien » et s’est vraiment mis au service du film. On lui doit notamment, (si vous allez voir le film) cette incroyable impro sur les chanteurs morts.
Heureux et fier de ce premier film ?
C’est un premier film. Super heureux d’avoir pondu une idée d’histoire qui a résonné chez un producteur et donné l’envie à un distributeur de partir dans l’aventure. Fier d’avoir croisé la route de Julien, Yacine, Jonathan et Gregory. Mais inquiet parce que le film n’est pas encore sorti. Je sais que mon avenir professionnel dépend pas mal du 5 juin 2013…
Maintenant, parlons de Pop Redemption.
Comment est née l’aventure Pop Redemption ?
C’est parti d’un long mail que j’envoie à mon producteur dans lequel je raconte le pitch de départ : quatre métalleux se coupant les cheveux au bol pour échapper aux flics. Axel Guyot m’a proposé de travailler en binôme avec Mark Eacersall. Un scénario qui a été long à pondre parce qu’on a tout appris en transpirant dessus. Et puis, un long moment aussi pour faire les bonnes rencontres et trouver le casting idéal.
Comment avez-vous choisi ces 4 comédiens (Julien Doré, Yacine Belhousse, Grégory Gadebois et Jonathan Cohen …). C’était votre choix de départ ou c’est avec les castings que vous avez fait votre choix ?
Julien Doré est un coup de cœur perso. Yacine a été suggérée par Mark, le scénariste de « Pop ». Gregory et Jonathan sont le fruit d’un casting. On cherchait à créer une bande de potes plutôt hétérogène pour donner l’impression qu’ils étaient de vieux amis d’enfance. Et puis, il y avait aussi l’envie de proposer des nouvelles têtes pour coller au projet du film qui traite d’un sujet assez inédit. On voulait à tout prix embarquer les spectateurs et surtout qu’ils évitent de voir le comédien sous la perruque…
Vous avez rencontré des difficultés particulières sur le tournage ? (les fous rires ne comptant pas comme des difficultés)
Oula oui ! Il y avait des montagnes de défis à relever tous les jours ! Le film est très dialogué donc ça exige une précision en termes d’acting, de découpage. Le film comporte beaucoup de décors et de personnages qu’il faut faire exister à l’écran. Et enfin le film comporte quelques moments de bravoure musicaux qu’il fallait réussir. Donc, comme je débute, c’est typiquement le film qu’il faut surtout ne pas faire seul dans son coin. J’ai été bien épaulé par mon premier assistant Benjamin Blanc, mon chef opérateur Fred Nony et mes producteurs. Après le tournage, il paraît que je gueulais des ordres dans mon sommeil !
On le voit ces dernières semaines Pop Redemption est un film que l’on attend, pas trop de pression sur vos épaules ?
Comme c’est une première, tout ce qui concerne la promo est une vraie nouveauté. Un mélange de stress et d’excitation. Le grand frisson reste quand même d’assister à la projection du film avec des spectateurs qu’on ne connaît pas. Ca c’est la meilleure des récompenses. Ça vaut tout le stress du monde.
Une ou deux anecdotes de tournage à nous révéler ?
J’ai eu la chance de pouvoir faire travailler l’un de mes vieux potes d’enfance sur ce film. Julien Renon est comédien et il a joué dans tous mes films. Dans « Pop » il joue un gendarme moustachu ! Pendant la fête de la fraise il m’a raconté que les gens le prenaient vraiment pour un vrai gendarme. Du coup, il s’est amusé à faire quelques contrôles d’identité ! De mon côté, je crois que j’ai jamais mangé autant de fraises de ma vie ! Et on vous prépare un joli making of, plein d’anecdotes !
Le Black Métal, les Beatles … on retrouve quoi d’autres dans votre iPod ?
Je suis un grand dévoreur de musique. Comme pour le cinéma, c’est un grand foutoir « et j’aime ça » (notons au passage la citation de Marc Lavoine sur Elle a les yeux revolvers). Découvertes récentes : Radiation City, Handsome Furs, Sarah W. Papsun ou encore des Bordelais de 18 ans qui font une sorte de Depeche Mode : Be Quiet . Et j’attend, super impatient le nouvel album de Gush (qui nous font l’honneur d’un titre dans la Bo de Pop Redemption). Dès que je sais pas quoi écouter, je vais matter des vidéos de la Blogotheque, ou encore piocher dans les découvertes musicales de l’émission Pop Corn sur le Mouv ou encore le webzine de mon vieux copain Soit dit en passant.
Adolescent, vous étiez plus black métal ou pop britannique ?
Très franchement, j’étais popeux à mort ! The Cure, Blur, Radiohead, Pulp… et bien sûr les Beatles ! Mais grâce au film, j’ai découvert le métal que je connaissais mal.
Même si le film est fait pour passer un bon moment, se marrer et faire un « voyage musical », j’espère qu’il vous donnera l’envie de décrocher votre téléphone en sortant du cinoche et de rappeler vos vieux potes pour leur dire que vous les aimez, comme ils sont :)
Maintenant place aux images :
2 Comments
archiapati martine
8 juin 2013 at 20:40génial et super simple et gentil réalisateur……………bonne chance à Martin. C’etait super de te croiser et vivement le prochain !! on attend déja.
Merci à tous pour ces moments
Meili Chen
6 juin 2013 at 11:31L’auto-dérision est vraiment bien exploitée mais en même temps on rend hommage au Metal. En bonus, une scène clef entre Julia et Martine pour les néophytes de passage. Pop Redemption est une tuerie. \m/
Vivement les prochains films de Martin !!