Rencontre prolifique entre la chanteuse Florence Welch, d’une part, et la formation de musiciens The Machine ! Florence and the Machine (ndlr : également stylisé en Florence + The Machine) est un groupe à nulle autre pareille. Joyeux mélange de pop et de rock indé, d’art rock et de soul relevé à la sauce baroque pop, vous avez peut-être déjà succombé à l’incontournable « Kiss With a Fist », le single de leur découverte en 2008, fer de lance de leur premier opus Lungs sorti l’année suivante, bientôt suivi d’un deuxième, Ceremonials (2011), ou plus dernièrement encore du live MTV Presents Unplugged: Florence + The Machine (2012). Un univers musical épique, intense et hétéroclite dont on ne peut rapidement plus se passer une fois qu’on y a goûté !
Quand Florence rencontre la Machine
Aînée d’une famille de trois enfants, Florence Mary Leontine Welch naît le 28 août 1986 à Camberwell, quartier sud de Londres, de père anglais (Nick Welch, cadre dans la publicité) et de mère américaine (Evelyn Welch, professeur d’histoire spécialisée dans la Renaissance), dans une famille connue outre-Manche pour son oncle, auteur satiriste Craig Brown et son non moins célèbre grand-père Colin Welch, journaliste au Daily Telegraph et Daily Mail. Ses parents vont l’influencer chacun à leur manière : si son père l’initie à la soul, pop ainsi qu’au blues et au rock, sa mère la captive littéralement par ses lectures historiques. Deux expériences qui détermineront le destin de Florence aussi bien que sa carrière : de mélomane, celle-ci deviendra donc chanteuse, attirée par les thèmes intemporels (sexe, mort, amour, violence) mais résolue à les faire résonner de manière moderne en faisant siens aussi bien les époques que les genres musicaux.
Plutôt bonne élève à l’école puis au collège, la gamine s’attire cependant les foudres de ses profs car elle se met à chanter en cours de manière impromptue. Au lycée, l’ado rejoint le groupe punk The Toxic Cockroaches, avant de se mettre à écrire ses propres chansons. Pour les études supérieures, direction le Camberwell College of Arts, études bientôt mises entre parenthèses au profit de sa carrière musicale qui démarre avec la signature de son premier contrat sur le label Moshi Moshi. Après avoir enregistré au cours de l’année 2007, l’album Plans on the Filthy Lucre avec un premier groupe baptisé Ashok (About Records label), sur lequel figure la première version du « Kiss with a Fist » alors sous la dénomination « Happy Slap », Florence fait machine arrière, ce qui a pour effet de casser le contrat. Son groupe, ce sera la Machine, surnom donné à son amie, la claviériste et choriste (également productrice) Isabella Summers, bientôt rejointe par six autres musiciens dont les guitaristes Rob Ackroyd, batteur Chris Hayden et le harpiste Tom Monger, comptant comme les membres permanents du groupe.
Florence + The Machine
Maintenant au complet, et qui plus est managées par l’autre moitié du duo de DJ Queens of Noize, Mairead Nash, Florence et sa machine peuvent ainsi donc partir à la conquête des ondes. Après le controversé « Kiss With A Fist » malencontreusement pris pour une apologie de la violence domestique, sort à l’été 2008 le très soul « Dog Days Are Over », single détonnant qui a pour particularité d’avoir été enregistré sans instrument dans un studio pas plus grand que des toilettes ! Egérie du New Musical Express et de la BBC, qui contribuera grandement à son succès, le groupe passe de phénomène à séisme musical avec la sortie en juillet 2009 du très attendu Lungs. Dans la lignée de leurs prédécesseurs, « Rabbit Heart (Raise It Up) », « Drumming Song », « You’ve Got the Love », « Cosmic Love » deviennent de véritables hit en puissance, ravissant aussi bien les professionnels que le grand public, obtenant la même année le Critics’ Choice et se positionnant en deuxième position des meilleures ventes d’albums au UK, soit 5 fois platine! Vent de fraîcheur sur la scène musicale contemporaine, la créativité de Florence est d’ores et déjà comparée à celle de Kate Bush, Siouxsie and the Banshees ou encore PJ Harvey… La machine est lancée.
Rançon du succès : l’année 2010 sera dédiée à la promotion et aux concerts. Retour aux studios en janvier 2011 et en l’occurrence, ceux d’Abbey Road, pour enregistrer le fameux deuxième album, en compagnie de Paul Epworth. Chargé de la production, l’auteur-compositeur signe sept compositions de Ceremonials, qui paraît le jour d’Halloween. Précédé des singles “What the Water Gave Me”, “Shake It Out”, le successeur est là encore une véritable réussite, avec une conquête internationale de plus en plus affirmée, où les singles « No Light, No Light », « Never Let Me Go », « Spectrum (Say My Name) » et « Lover to Lover » se disputent tout à tour les ondes radiophoniques. Dernière consécration à ce jour, l’album MTV Unplugged, MTV Presents Unplugged: Florence + The Machine lancé dans les bacs en avril 2012 permet au groupe de relire en douceur son répertoire et de reprendre des fondamentaux comme « Try A Little Tenderness » d’Otis Redding.
Le style Florence
Volontiers comparée à d’illustres collègues comme Björk, voire même à du Tom Waits ou Nick Cave pour ses textes parfois ténébreux difficile de ranger Florence dans un genre musical particulier… Son style, c’est encore Florence qui en parle le mieux en le qualifiant de « pop de chambre orchestrale » ! Une chose est sûre, c’est qu’une fois sur scène celle-ci donne tout et fait de ses concerts des prestations remarquables et remarquées, où chaque spectacle ne ressemble à aucun autre. « Je veux que ma musique sonne comme un saut dans le vide du haut d’un arbre ou d’un immeuble ou comme la sensation d’être aspiré par l’océan sans pouvoir respirer. Quelque chose d’englobant et d’écrasant qui vous remplirait et qui vous ferait soit exploser soit disparaitre » justifie ainsi Florence sur son site officiel dans une explication métaphorique de son œuvre. Une mélomane éclectique, autant fan des Rolling Stones et de Nina Simone que du dernier tube de Rihanna ou Beyoncé, avouant frémir à la moindre chanson chargée d’émotion et écrire ses meilleures chansons alcoolisée ou les lendemains de cuite !
Tirant sur l’imagerie des peintres préraphaélites pour Lungs puis sur l’œuvre littéraire de Virginia Woolf pour Ceremonials, l’univers de Florence and The Machine est à l’image de l’artwork de ses albums : riche et très travaillé. Harpes, chorales, tambours, machinerie d’ascenseurs, cliquetis métalliques, quartets à cordes, sonorités électroniques, envolées lyriques et fantasmagoriques ne sont pas de trop pour retranscrire en musique la joie et l’amour mais aussi la douleur et la perte. Tantôt dure et ténébreuse, tantôt fluette et fragile, la voix est le meilleur atout de Florence pour faire passer des émotions authentiques et amplifiées. Mais derrière ses textes noirs malgré tout posés sur des mélodies enlevées, Florence est aussi une modeuse invétérée, qui ne rechigne pas aux tenues vintage chinées dans les friperies ou même chez les grands créateurs à l’occasion notamment de sa tournée 2011 pour laquelle Gucci l’a habillée ou encore Chanel lors du concert donnée par celle-ci à l’occasion d’un défilé de la maison de couture pour la Fashion Week.
« Je ressens les choses assez intensément, c’est pourquoi ma musique doit être tout aussi intense. Je suis soit vraiment triste ou vraiment heureuse, fatiguée ou maniaque. C’est dans ces moments que je suis la plus créative mais c’est aussi dangereux pour moi. J’ai l’impression que je pourrais écrire de bonnes chansons, briser des cœurs ou des tables et des verres » (http://florenceandthemachine.net/), reconnaît cette stakhanoviste de travail, qui repousse chaque fois un peu plus loin ses limites physiques et intellectuelles. Rien d’étonnant à ce que celle-ci ait déclaré l’année dernière au magazine Style, vouloir, elle et son groupe, prendre une année sabbatique pour remédier aux petits problèmes vocaux dont celle-ci a fait les frais et recharger les accus de tout le monde. Si Island Records a répondu par la positive, c’est qu’elle sait que Florence peut prendre tout le temps nécessaire pour marquer une pause et (re)trouver l’inspiration : le troisième opus sera forcément une nouvelle réussite !
(Les photos proviennent du site http://florenceandthemachine.net)
Sources
Sites internet
http://florenceandthemachine.net/
http://florencewelch.net/
www.myspace.com/florenceandthemachine myspace
http://www.allmusic.com/artist/florence-the-machine-mn0002124046 Florence and the Machine biography
Articles
Florence & The Machine win a Brit, http://news.bbc.co.uk/newsbeat/hi/music/newsid_7775000/7775935.stm
About Florence and The Machine, http://florenceandthemachine.net/
Florence and The Machine, romantique chant à l’anglaise, http://www.lefigaro.fr/musique/2012/11/20/03006-20121120ARTFIG00611-florence-and-the-machine-romantique-chant-a-l-anglaise.php
[VIDEO] LA CHANTEUSE DE « FLORENCE & THE MACHINE » NOUS DIT TOUT !, http://www.elle.fr/Loisirs/Videos-Loisirs/Musique/VIDEO-La-chanteuse-de-Florence-the-Machine-nous-dit-tout
GQ&A: Florence and the Machine, http://www.gq-magazine.co.uk/entertainment/articles/2012-01/19/florence-and-the-machine-interview-2012-ceremonials
Florence + The Machine: The Autostraddle Interview, http://www.autostraddle.com/florence-the-machine-the-autostraddle-interview-59132/
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