Un autre point de vue

C’est l’histoire d’un Charlot

Charles Chaplin est né en 1889 dans un quartier pauvre de Londres. Ses parents sont dans le music-hall. Il a très peu connu son père alcoolique, qui les a quittés puis est décédé. Sa mère, dont il est très proche, perd sa voix alors qu’elle chante sur scène. Sans métier, très pauvre, elle est gagnée par la folie et internée plusieurs fois. Charles et son frère passent quelques temps en orphelinat.

Dès 10 ans, il intègre une troupe de music-hall pour enfants, puis décroche deux rôles dans des pièces, qui permet à lui et à sa mère de subvenir à leurs besoins. Son frère s’est engagé dans la marine. A son retour, les deux frères mettent au point un sketch, et se font remarquer par un grand impresario, Karno, qui les embauche.

Bientôt, Chaplin devient la vedette de sa troupe, qui part en une tournée aux US. Il est remarqué à son tour par la maison de production Keystone, qui l’embauche en 1913. Ce sont ses débuts d’une longue carrière dans le cinéma : de 1914 à 1922, il enchainera les maisons de productions et tournera 70 courts métrages, puis 10 longs métrages jusqu’en 1967. Dès ses débuts, il met au point le personnage de Charlot, qui peu à peu devient connu mondialement.

Bridé par la seule interprétation, et supportant mal les contraintes de rapidité de production, il crée ses propres studios. Ses techniques de tournages paraissent révolutionnaires. Il fait plusieurs prises pour un même plan jusqu’à être satisfait, ce qui est rare à cette époque. Chaplin fait aussi appel à des professionnels pour parfaire son interprétation, comme le boxeur Kid McKoy qui lui apprend quelques techniques pour « Charlot Boxeur ». Il intervient dans tout le processus de création de ses films : scénario, réalisation, interprétation, castings, composition musicale… et invente des stratagèmes et effets spéciaux de plus en plus sophistiqués au gré de ses œuvres.

Les Temps Modernes

Parmi ses films les plus connus, citons :
– Le Gosse (The Kid, 1921), lié à sa pauvre enfance,
– Les Lumières de la ville (City Lights, 1931) où apparait une bourgeoisie oisive sombrant entre amnésie et éthylisme,
– Les Temps modernes (Modern Times, 1936), une satyre du travail à la chaine et du rapport Homme / Machine,
– Le Dictateur (The Great Dictator, 1940), qui parodie Hitler,
– La Comtesse de Hong Kong (A Countess from Hong Kong, 1967), peu connu et en couleurs.

Chaplin, c’est le maitre du cinéma muet. Cela peu expliquer pourquoi malgré l’avènement du cinéma parlant, ses deux prochains films
restent muets. Il n’utilise réellement la prise de parole que pour la fin du film Le Dictateur.

Ce qu’on peut noter chez Chaplin, c’est sa prise de position. Ses films sont engagés (il ironise la bourgeoisie, se moque d’Hitler alors que les États-Unis ne sont pas en guerre, ou de la Chasse aux Sorcières menée aux USA, etc.). Ses films suscitent la polémique et son interdits dans plusieurs villes. Il est également parfois jugé immoral. Lui qui à eu 4 femmes bien plus jeunes et quantité d’enfants. On veut savoir si il est juif alors qu’Hitler fait rage. Il ne répond pas pour ne pas entrer dans le jeu nazi. Il se présente comme un « Citoyen du Monde ».

Le Dictateur

Après la guerre, il ose faire état de ses opinions de gauche alors qu’il vit aux États-Unis. Il est harcelé par le FBI, et son nom figure sur la liste noire d’Hollywood. Cette fois, on le soupçonne d’être communiste en cette période de Maccarthisme. En 1952, alors que Chaplin se rend à Londres promouvoir l’un de ses Films, les États-Unis en profitent pour lui bloquer l’accès au territoire. Il s’installe alors en Suisse où il restera et travaillera jusqu’à la fin de ses jours en 1977.

Chaplin reçoit quantité d’hommages. Légion d’honneur en France, Chevalier commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique, quantité de récompenses cinématographiques, et… le prix international de la Paix. En 1954, après l’appel de l’Abbé Pierre, il donne l’équivalent  de 40500 euros à Emmaüs. Il déclare à cette occasion : « je ne les donne pas, je les rends. Ils appartiennent au vagabond que j’ai été  et que j’ai incarné. ».

 

Alex Beaugrand
Sources :
– http://www.linternaute.com/sortir/sorties/exposition/chaplin/chaplin.shtml
– http://lmoinault.chez-alice.fr/bio.html
– http://fr.wikipedia.org/wiki/Charlie_Chaplin
– http://pedagogie.ac-toulouse.fr/artsetculture31/file/pdf/cinema/Burlesques_biographie_Chaplin.pdf

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