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Oh La La !

Oh La La !, c’est du rock. Du vrai. Même si en écoutant distraitement, on pourrait croire que ce sont de gentilles ritournelles pop formatées. Rencontre avec Natasha Le Jeune, la chanteuse du groupe.

Lorsqu’on regarde le clip de Oser, Oh La La ! semble être un group pop parmi tant d’autres : mélodie entraînante, couleurs acidulées, une chanteuse maquillée comme il faut avec une coupe dans le vent… Tout cela n’est qu’illusion. Oh La La ! a une vraie capacité à envoyer sur scène et des textes pas vraiment édulcorés (Goodbye Superman commence avec un « Fais pas ta pute » retentissant).

Toujours agrémentés d’arrangements entêtants, les titres de Oh La La ! ne parviennent pas à lasser. Aussi bien sur scène que sur piste, la recette fonctionne. Le groupe a tout pour batailler dans le peloton de tête de la révélation de l’année.

Si tu devais présenter le groupe en quelques mots… ?

Alors, à la batterie, Antoine Boistelle. A la guitare, Clément Fonio. A l’origine, on a tout écrit à deux avec Benjamin Lebeau, de The Shoes. Tout le projet a été fait par une bande de potes. Toutes les compos ont été faites la nuit, après des soirées bien arrosées. C’est un album de fête, fait la nuit pour faire danser. On voulait aussi que ça puisse passer en club. C’est à la jonction du rock et de l’électro. On pourrait appeler ça du rock clubing.

Quoi de différent par rapport à ton précédent groupe, AS Dragon ?

Ca n’a rien à voir ! AS Dragon, c’était un vrai-faux groupe. Oh La La !, c’est un faux-vrai groupe… AS Dragon, on a tous été castés par Bertrand Burgalat. C’était un style garage psyché assez différent. Je n’ai rien composé pour AS Dragon, seulement fait les textes. A l’époque, j’avais encore quelques prétentions poétiques que j’ai totalement lâchées pour Oh La La. Et maintenant, je fais tout.

Comment avez-vous défini le style (et le nom) de Oh La La ! ?

On n’a pas décidé. Ca s’est fait comme ça. On avait juste deux préceptes : faire danser et chanter en français. Ca peut paraître contradictoire mais il y a plein de choses à faire avec le français. Ca demande juste un peu de travail pour le faire sonner. Au final, je trouve ça plus intéressant. Mais je n’écris pas toujours en français. Ca m’arrive de faire une version en anglais et une version en français de la même chanson. C’est d’ailleurs pas exclu que dans l’avenir on joue les deux.

Peux-tu nous parler de l’album ? Y a-t-il un fil conducteur entre les titres, qu’avez-vous voulu y mettre ?

Il n’y a pas forcément d’idée. A la base, je pars souvent en yaourt avant de mettre des mots dessus et c’est seulement à la fin que ça fait sens. Bon, il faut tout de même avouer que ça parle beaucoup de cul. C’est dû à l’alcool et à l’heure tardive à laquelle on a composé. Mais je fais tout pour brouiller les pistes, sans doute par pudeur. C’est vraiment une atmosphère nocturne qui règne sur cet album. Il ne faut pas l’écouter avant deux heures du matin !

Qu’est-ce que vous vous balancez à la tronche dans le clip de Oser ?

C’était un truc à base de lait en poudre coloré. Ca a été un enfer ! Au bout de trois heures, le lait a tourné et ça puait. En plus, on a tourné ça dans un hangar où il devait faire sept degrés. On l’a tourné de nuit et on a fini à neuf heures du mat. Pas pour le faire de nuit comme l’album. Juste parce qu’on est des bras cassés et qu’on n’a pas été foutus de commencer à l’heure ! C’est Charles qui a eu l’idée. On voulait faire une sorte de grande partouze géante. Une métaphore, tout au mois.

Comment se sont passés les débuts de Oh La La ! sur scène ?

Il y a eu plein d’étapes. On a commencé à cinq, avec deux anciens d’AS Dragon, le bassiste et le clavier. Puis ils n’étaient plus dispo alors on a bidouillé à trois, avec en plus un bassiste qui n’est pas toujours là. Et finalement, c’est plus proche de l’esprit qu’on voulait. On est ouvert, on ne s’arrête pas sur des trucs figés. Ce n’est pas forcément le guitariste qui est à la guitare et c’est aussi bien comme ça.

Quels sont les albums qui traînent sur tes étagères et qui t’ont bercé ?

Tout ce qui est culture post punk, années 1970/80, glam-rock… On est tous fans des Strangers. Je suis née en 1975, c’était le début du break dance et du hip hop. Sinon, de toutes les époques, tout ce qui est électro ou rock. On mélange tout. On a les mains de Michael Jackson, les narines de Keith Richards… Dans chaque période il y a un truc. On n’est pas arrêtés sur une période, on pioche partout. Pareil, j’écoute du dubstep. On est en évolution perpétuelle. Ces cinq ou six dernières années, je trouve qu’il y a une sorte de renouveau. Notamment en électro où plein de trucs sortent.

Plutôt scène ou studio ?

Les deux mon colonel ! Si on fait tout le temps la même chose, c’est chiant. En plus de ça, l’un se nourrit de l’autre, on ne peut pas les dissocier. La scène, je vois ça comme une cour de récré, comparé au studio où c’est la création qui prime. Depuis le début de l’année, on a dû faire une trentaine ou une quarantaine de dates, on a fait le dernier de l’été pour le festival Fnac Live. Retour à la rentrée !

Quelle est la suite, pour le groupe ?

On espère continuer longtemps, ce qui n’est pas gagné ! On a un deuxième album en préparation, où Benjamin ne participera pas forcément autant que pour celui-ci.

Notre magazine s’appelle Save My Brain… Sauver les cerveaux. Comment peut-on le faire ?

En le détruisant le plus vite possible ! En fait, si j’avais la réponse, je crois que je ne serais pas là. Peut-être en n’ayant plus d’ordi. Maintenant, on est toujours en train de faire cinquante choses en même temps, on n’est plus capable de se concentrer.

Quels sont tes derniers coups de cœur culturels (musique, cinéma…) ?

Je suis allée voir l’expo sur Claude Cahun au Jeu de Paume. Il n’y a que des autoportraits qui datent des années 20. Au départ, j’ai cru que c’était un mec. En fait, c’est une nana. Elle s’est rasée la tête et mise en scène. Pour l’époque, j’ai trouvé que c’était assez hardcore. En musique, je dirais Skrillex. Ca fait un certain temps que je le connais mais je l’ai vu au Social Club avant-hier, c’est la première fois que je le voyais sur scène. Je ne vais pas beaucoup au ciné… Mais je suis allée voir Pina récemment. J’ai trouvé ça pas mal mais je ne suis pas objective tellement j’aime la danse.

Le myspace de Oh La La !

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2 Comments

  • Reply
    Joelaindien
    15 août 2011 at 17:27

    bel article et blog super intéressant !
    bonne journée

  • Reply
    Deiney
    9 août 2011 at 8:08

    Oh la belle découverte.. merci Nicolas! J’ai beaucoup aimé « un poing c’est tout »..

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