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Dexter

Dexter, série américaine (adaptée du roman de Jeff Lindsay) atypique est pourtant un véritable succès outre atlantique malgré son côté sanglant, parfois vulgaire et trash. Ce héros morbide, interprété par l’acteur Michael C. Hall, suscite de l’engouement, notamment le nôtre et commence à faire son buzz également en France.

Ce qui marque le plus quand on regarde la série pour la première fois, le tout premier épisode et qui continue de faire vibrer de saison en saison (la cinq est en cours de diffusion aux USA et une sixième a été commandée), c’est ce générique si abstrait mais si révélateur aussi. Ou comment une scène du quotidien des plus ordinaires, devient un petit paquet de sous entendus, d’images explicitement implicites représentant parfaitement la série. Les apparences sont fugaces, on passe près des choses essentielles si facilement alors que Dexter lui, agit en toute simplicité, vise dans le mile comme s’il se pressait un simple jus d’orange.

Dexter Morgan est expert en médecine légale dans la spécialité peu banale des traces de sang, il reconstitue les meurtres barbares commis dans la ville. Il travaille au côté de sa soeur, Debra, qui est inspecteur, tout comme l’était leur père. Homme discret, il n’attire pas l’attention sur lui, non, plus encore, il la fuit mettant ceci sur le compte de sa timidité, de son mal être en société qui est peut-être dû à son adoption. Ou peut-être pas. La nuit, il se transforme en serial killer, traque les monstres de l’espèce humaine qu’il trouve dans la base de données de la police, les tue méticuleusement sans aucun remord avant de découper les corps et de s’en débarrasser en pleine mer. C’est l’appel du sang, pur et simple, une volonté sans faille de nettoyer la ville des pires individus. La raison ? Alors qu’il n’était qu’un bambin, Dexter a été témoin du meurtre atroce de sa mère. Un véritable bain de sang. Traumatisé à vie. L’inspecteur qui l’a trouvé deux jours plus tard assis dans une mare de sang près des membres dépouillés de sa mère, a fait en sorte de l’adopter et ce n’est que vers l’adolescence qu’il a compris que son fils était… particulier.

D’épisodes en épisodes on peut voir le présent de Dexter mais aussi des flash back, ce qui nous permet de cerner le personnage, plus encore de s’y attacher. Ce n’est pas de la compassion, il fait froid dans le dos à ne ressentir aucune culpabilité ni aucun autre sentiment. Il est plus ou moins passible mais pourtant essaye à tout prix d’être un homme bon, de faire son travail correctement, d’être un frère présent… Et un justicier la nuit. Vous connaissez certainement le groupe facebook qui tourne « Je regarde NCIS, Les Experts, Esprits Criminels.. Alors je peux faire croire que ta mort était un accident.. » et bien c’est exactement le cas de notre cher Dexter. Son métier lui a appris toutes les ficelles pour ne laisser aucune preuve et son côté maniaque le rend encore plus effrayant. Il passe à travers les mailles du filet avec une aisance bien particulière. Ce dernier point fait toute la différence, il se démarque des héros lisses habituelles, formatés à être légalement bon. Lui, il est l’inverse, un prédateur de la nuit, effrayant mais aussi attachant, voir même excitant.

Qui n’a jamais rêvé de faire disparaitre quelqu’un de la surface de la planète sans en subir les conséquences et devoir porter ces horribles uniformes rayés ? Il fait le bien même si c’est mal, dans la mesure des moeurs d’aujourd’hui. Le fait qu’il ait une gueule d’ange à qui l’on donnerait tout sans concession aide certainement.

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4 Comments

  • Reply
    Mello
    9 décembre 2010 at 19:15

    C’est une série qui au départ ne m’a pas vraiment plu malgré un concept novateur et séduisant (expert le jour/ tueur la nuit) mais qui a su petit à petit gagner mon intérêt. La saison 4 et la saison 5 sont à mon humble avis bien plus captivantes que les précédentes car Dexter se met bien plus en danger en s’en prenant à des adversaires plus malins ou plus psychopathes que les criminels précédents. Si les épisodes du début s’enlisent dans des meurtres de routine, les plus récents se concentrent sur une intrigue plus prenante avec beaucoup plus de suspens. Le personnage principal a enfin l’air de ressentir des émotions et devient de ce fait bien plus intéressant. La saison finale s’achève et on s’interroge vraiment sur l’avenir de la carrière meurtrière de Dexter. Wait and see !

  • Reply
    Hajar
    9 décembre 2010 at 14:45

    Mmh, je pense qu’il s’agit des deux en fait, mais le terme pulsion est effectivement très révélateur de l’état dans lequel se trouver Dex. J’aurais dû le mettre :)

    D’ailleurs j’aurais aussi pu comparer ceci à des crises de manques, l’héroïnomane qui cherche à tout prix sa dose… Ca ressemble aussi à Dex.

    Très bonne remarque !

    • Nelly
      9 décembre 2010 at 15:38

      On peut aussi préciser qu’il ne tue pas tous les méchants. Juste ceux qui sont passés en travers des mailles de la justice et qui ne sont pas punis pour leurs crimes. :) C’est un justicier un peu particulier !

  • Reply
    Noobi
    9 décembre 2010 at 11:38

    Je suis personellement adepte de cette serie.
    J’aurais une nuance a apporter a cet article -peut etre basee sur une interpretation personnelle de ma part
    « une volonté sans faille de nettoyer la ville des pires individus. »: je ne suis pas d’accord sur cette phrase. Pour moi, Dexter subit ses pulsions, dues a son enfance, et ne peux les etouffer. Du coup, il les a canaliser vers l’elimination des mechants, a grands coups de Harry’s code inculque.
    Au fin fond de lui meme, il pourrait tuer n’importe qui. Peut on parler alors de volonte? de conscience? de « conscience sociale acquise »

    C’est comme si je ressentais des pulsions meurtrieres envers des animeaux… Chiens, chats, lapins, poneys, licorne, dauphins… rien a faire, il faut que je tue un animal. Et que mon pere me bourre le crane des tres tot: Quitee a ce que tu tues un animal, autant que tu t’oriente vers les rats & serpents. Au final, si j’ai une pulsion ce soir, je vais me mettre a chercher un rat ou un serpent… mais je pourrais tres bien me defouler sur le chien du voisin, ca me ferait le meme effet.
    (c’est juste un exemple extreme hein, j’aime les animaux!)

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