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Nip/Tuck

Ce mois-ci ne sera pas la découverte d’une nouvelle série génialissime mais celui de la commémoration.

Le 3 mars 2010, le cabinet McNamara et Troye fermait boutique après sept années de bons et loyaux services, l’occasion de revenir sur cette série hors du commun, qui a su révolutionner le petit écran !

Sean McNamara et Christian Troye sont deux chirurgiens plastiques réputés, installés à Miami. Amis depuis la faculté de médecine, les deux hommes sont pourtant aux antipodes !  Si Sean souhaite une vie tranquille entourée de sa famille, Christian cumule les histoires d’un soir et la vie facile.

Autour de ces deux héros gravitent des personnages plus ou moins réguliers comme Julia, la femme de Sean, Matt, Annie et Connor leurs enfants ou encore Liz Cruz, leur amie et anesthésiste lesbienne.

Ryan Murphy, le créateur, va nous mener avec Nip/Tuck, dans les travers de l’espèce humaine. La déchéance est le mot d’ordre et les scènes trash ne manquent pas à l’appel.

Mais au-delà des scènes aussi violentes physiquement que psychologiquement, il faut y voir une perspective plus profonde.

En premier lieu, l’excès dont fait preuve la série – et qui l’a parfois desservie – semble être une parodie flagrante de la société américaine. Avec sa folie des grandeurs et son envie d’être toujours au top d’elle-même, cette même société se perd et se détruit à petit feu. Sean et Christian font alors leur travail de chirurgien en offrant à Monsieur Tout le Monde son rêve de gloire et de strass. Clairement, le rêve américain est ici moqué, et se termine toujours mal (patients qui meurent, regrettent leur choix, perdent leur amour…). La leçon de moral de cette série basée sur l’apparence serait finalement : ne toucher pas à votre corps !

En second lieu, c’est l’autodestruction qui surplombe chacun des épisodes. Les héros de Ryan Murphy ne semblent pas disposés au bonheur. Bien qu’il est possible de nuancer : Christian Troye n’est pas destiné aux joies de la vie sereine et entraîne toujours, malgré ou sciemment, sa famille et son meilleur ami Sean, dans les bas fonds de la décadence humaine. Entre drogues, alcool, sexe violent mais aussi dans les sales affaires de mafia, de meurtres, Christian se terre constamment dans des abîmes trop sombres, une espèce de mort lente pour celui qui n’a pas le courage de se tuer.

Parallèlement, le personnage de Sean se débat contre lui, contre son ami de toujours afin de mener cette vie simple et tranquille à laquelle il aspire. Mais toujours dans la tourmente, Sean est finalement prisonnier de Christian, pour son plus grand bien ! Il a ainsi quelqu’un à blâmer pour l’échec de sa vie.

Finalement, Nip/Tuck pose un regard acerbe et tendre sur ses deux protagonistes. En téléspectateur concerné, on ne peut s’empêcher de mettre en garde nos deux héros lorsqu’ils se jettent dans la gueule du loup. A la fois, on n’éprouve une compassion profonde pour ces êtres perdus et orgueilleux qui se plantent à chaque fois !

Mais au-delà du génie de cette série qui a réellement secouer le monde du petit écran, il faut reconnaître que la série s’est franchement perdue à certains endroits. Les saisons sont devenues noires et violentes, jouant sur la corde du psychologique ardemment et la série a énormément perdue en audimat. Il faut dire que les scénaristes ont poussés très loin la perversion des personnages et se sont finalement perdus dans l’envie de repousser les limites conventionnelles du petit écran.

En conclusion, sept années se sont écoulées à suivre nos chirurgiens favoris aux vies multiples. Et si Nip/Tuck s’est souvent perdue dans les histoires, il n’en reste pas moins une série de qualité et novatrice pour son époque. En effet, n’oublions pas qu’en 2003, l’ère était encore à Charmed, Buffy, Friends ou Roswell… Nip/Tuck est apparue dans le paysage télévisuel comme une bombe au sein de ses séries conventionnelles. Et uniquement pour ça, elle vaut un petit coup d’œil !

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