Chroniques ordinaires Humeurs

Le ski

C’est une évidence, nous n’avons pas tous les mêmes chances face à la montagne. Aux sports d’hiver, Il y a deux catégories de personnes, il y a les « la montagne ça vous gagne » et il y a les autres. Il suffit de regarder attentivement une ou deux heures celles et ceux qui dévalent les pistes pour s’en rendre compte et pouvoir dresser une liste.

Les « la montagne ça vous gagne » possèdent tout, mais alors absolument tout, du planter du bâton au dernier modèle de ski super-méga-extra-génial-dernier-modèle. Et leur look est toujours parfait, quoiqu’ils portent, en général c’est le dernier cri en matière de vêtements de ski, mais même avec le total-look de Jean-Claude Dusse, ils ont l’air hype.

Ils sont capables de descendre toutes les pistes, surtout les plus difficiles, sans efforts, toujours en gardant leur dignité (ils ne tombent jamais en travers de la piste, bras et jambes écartés, le ski d’un côté et le bâton de l’autre, d’ailleurs eux ne tombent jamais tout court) et arrivent 15 minutes avant les autres au télésiège pour partager leurs sensations sur ce moment de bonheur intense qu’ils viennent de vivre.

Les autres, eux, sont encore en haut de la piste à hésiter en pensant en leur for intérieur « c’est trop dur ».

Et donc, il y a les autres, ceux qui ont fait 29 saisons de ski à raison de trois week-ends par mois, au bas mot et quelques années de cours avec un professionnel. Sauf que la longévité et l’assiduité aux cours, parce que le moniteur était beau, n’est pas un critère qui garantit automatiquement d’être dans la catégorie du haut, malheureusement.

En clair, les autres n’ont pas de bol, quand ce n’est pas une bosse, une seule, un tas de neige quasiment invisible, qui les fait tomber, même sur la piste verte ou celle réservée à l’école de ski pour les « 3 à 6 ans », c’est leur look « combinaison-une-pièce-violette-rayée-jaune-et-vert-fluo-trop-grande-d’une-taille » qui ne passe pas inaperçu. Mais ça a au moins un avantage, la boule violette qui roule telle une avalanche, se voit de loin.

Les autres prennent le temps, devisent entre trois bosses avec leurs camarades lotis à la même enseigne, sur l’humidité de la neige ou encore le poids de leurs skis, toutes des raisons les empêchant d’être les rois de la piste, les revendications ne manquent pas.

Et au ski-bar, une fois ce petit monde assis devant une assiette de frites, une fondue ou encore un chocolat chaud, on remarque tout de suite qui fait partie de quelle catégorie. Les chanceux sont joliment hâlés par le soleil de la journée, les autres aussi, faut le reconnaître. Mais à la différence près que les autres possèdent un truc en plus, on pourrait croire qu’il y a une justice, la très inesthétique marque de leurs lunettes-masque.

La montagne ça vous gagne.

Ou pas.

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2 Comments

  • Reply
    Angie
    23 février 2009 at 15:03

    Moche et courbaturé.

  • Reply
    Velcane
    23 février 2009 at 11:09

    Ca m’a jamais trop gagné moi… la dernière fois que je suis allée skier, je suis rentrée chez moi avec deux bosses et le nez bleu. Le ski rend moche!

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