Curiosités

Verino

Avec une écriture fine et hilarante, un physique « so attractive » et un humour qui ne laisse pas de marbre, Verino réinvente le quotidien à sa manière. Rencontre avec le nouvel espoir de l’humour français…

Bonjour Verino. Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu te présenter en quelques mots ?

En quelques mots je m’appelle donc Verino, je suis humoriste, je viens de Nancy. Ça fait maintenant 4 ans que je suis sur Paris pour faire mon métier d’humoriste et ça se passe plutôt bien. Je suis au Théâtre de Dix heures du mardi au samedi jusqu’à fin mars 2010.

Qu’est-ce qui t’a poussé à devenir humoriste ?

Et bien, il y a plein de choses mais le souvenir le plus lointain que j’ai, c’est quand j’étais tout petit, j’avais 7 ans et j’avais vu un humoriste à la télé qui s’appelait Jean-Marie Bigard et c’est marrant parce qu’on est aux antipodes l’un de l’autre dans les sujets qu’on aborde. Je l’avais donc vu à la télé, je ne savais pas que c’était lui, j’avais juste vu un mec qui faisait des blagues et les gens qui riaient. J’en ai parlé à mes parents parce que je trouvait complètement scandaleux qu’un mec puisse gagner sa vie en faisant ça et puis j’ai intégré le fait que c’était scandaleux et je me suis dit que c’était pas plus mal de faire un métier qui est scandaleux. A partir de ce moment là, j’ai passé ma vie à faire marrer mes copains en sachant que plus tard je ferai ce métier là et je suis très content car aujourd’hui je le fais donc c’est cool.

Tu as fait les cours Florent …

Oui, pendant une année, rapidement avant d’écrire mes premiers textes.

Donc ce n’était pas pour devenir comédien, tu n’as pas des projets pour la télé, le cinéma ?

Je ne suis pas contre le cinéma et la télé mais à la base ce qui m’anime c’est la scène, c’est le contact direct avec les gens, le fait d’être tous les soir sur scène devant des gens différents, puis de les entendre rire. J’adore ça donc c’est vraiment ça qui me poussait.

Maintenant, j’ai fait les cours Florent pour acquérir une base de comédien parce qu’au delà du fait que les gens rient ou non, je pense qu’il est toujours important qu’ils aient quelque chose à voir, que la personne en face tienne la scène correctement, qu’on sache se placer correctement, qu’on sache parler avec notre cœur et dire la vérité malgré le fait que l’on répète les textes et ça c’est vraiment un travail de comédien pur donc ça a été hyper important pour moi de démarrer au cour Florent et d’apprendre à être comédien, à bien jouer la comédie parce que j’avais jamais fait de théâtre avant de monter sur scène.

Quels sont tes humoristes préférés, que tu aimes bien ?

Il y a pas mal d’humoristes que j’aime beaucoup, après je ne suis pas super client du onemanshow en général, c’est assez particulier.

J’aime beaucoup Gad Elmaleh car je le trouve super bon dans le mime et le jeu, il y a Franck Dubosc que j’adore car il a une rythmique merveilleuse dans son écriture et c’est d’une efficacité redoutable, c’est parfait, c’est millimétré et c’est vraiment une claque à chaque fois que je le vois et puis j’adore le sens du délire de Florence Foresti qui t’amène un truc et tu repars avec ça chez toi et t’as qu’une envie, c’est de te marrer toute la soirée avec son spectacle.

Ces trois humoristes sont, je crois, les 3 points de repère que j’ai dans ma carrière.

Tu as écrit tes textes seul jusqu’à maintenant, avec qui collabores-tu actuellement ?

Depuis quelques semaine, je bosse avec quelqu’un qui s’appelle Edouard Pluvieux qui est ce qu’on appelle un Punsher et qui a le sens de la vanne. Moi je suis plutôt bon à raconter l’histoire mais lui m’apporte un soutien là dedans ce qui fait qu’on a peut-être plus de rire, plus d’efficacité et c’est vachement important en dehors du fait que les gens repartent avec un comédien qui a bien joué, ils repartent aussi avec un nombre de vannes incalculables et ça je le dois à Edouard.

Je bosse aussi avec Nicola Hirgair qui travaillait sur Isabeau de R avant et notre trio fonctionne super bien.

Je bosse un petit peu avec Philippe Sohier à la mise en scène qui a mis également en scène l’Abribus avec Florence Foresti.

Qu’est-ce qui t’inspire ? Pourquoi et comment tu écris tes textes ?

Je suis toujours à la base du sketch que je veux écrire. Les idées viennent de la vie en générale. J’écoute ce qui se passe, je regarde le monde – ça devient même fatiguant parce que ça s’arrête jamais. J’ai rajouté un truc, par exemple, sur le sketch sur Zara qui est sur la couleur taupe qui est pour moi une énigme car c’est vraiment une couleur de fille ça, jamais nous on a une couleur taupe. Pour nous c’est un animal d’ailleurs Valérie Damidot quand elle te fait un mur en taupe, elle te met des vraies taupes dessus et c’est pour ça que les mecs ils pleurent quand ils rentrent chez eux parce qu’ils voient leurs murs recouverts de taupes et parce qu’ils ont pas encore vu la chambre en saumon. Cette vanne est un exemple type car vendredi dernier j’étais avec des copains et des copines, on buvait un petit coup et justement une des nanas me disait qu’elle voulait refaire son mur en taupe. J’ai donc sorti mon téléphone, j’ai mis mon idée dedans et le lendemain matin j’ai pris mon stylo et j’ai gratté là-dessus.

Beaucoup d’expériences personnelles aussi car c’est ce qui nous touche, ce qu’on défend le mieux. Je ne peux pas faire un sketch sur les arabes par exemple. J’ai un pote qui est black qui fait du oneman, il s’appelle Donel Jack’sman, qui est excellent d’ailleurs, il vient du 93 et il a eu un passé qui fait qu’il a envie de défendre certaines choses. Moi ce passé je ne l’ai pas, j’ai grandi en Lorraine, ma famille est super cool, j’ai toujours été heureux, j’ai pas été victime de brimades quelconques donc finalement ce qui m’intéresse c’est ce que vivent la globalité des gens qui m’entourent. Je crois que c’est là-dedans qu’un humoriste est le meilleur. C’est quand il défend ses propres choses, ce qui le passionne et ce qui l’intéresse.

Quels sont tes projets à court et à long terme ?

A court terme déjà c’est de finir ma programmation parce qu’on termine fin mars – je pense que c’est faisable, on va essayer de ne pas mourir avant – mais c’est surtout m’éclater sur scène. A court terme, voilà, le matin, tu te lèves et l’objectif c’est le soir, à 19h, je joue et il faut que mon pique de forme soit à ce moment là car les gens qui viennent ont envie de se marrer et la moindre des choses, c’est de leur apporter ça parce qu’ils m’apportent le bonheur de pouvoir m’exprimer tous les soirs et je dois leur donner le bonheur dans leur journée de s’être éclaté pendant une heure. L’objectif à très court terme, c’est ça.

A moyen terme, c’est de faire évoluer le spectacle, de sans arrêt chercher des choses qui m’intéressent et qui me donnent plus envie encore d’avancer.

Et puis à long terme, je crois que l’objectif c’est l’Olympia – en croisant les doigts toujours. Ça dépend tellement de plein de choses mais c’est Bernard Werber qui disait ça : « on ne peut pas sans vouloir d’avoir rater quelque chose, on peut juste s’en vouloir de ne pas l’avoir entrepris »

Mon projet a court terme c’est toujours d’entreprendre ma carrière telle qu’elle se présente maintenant, comment faire pour la faire évoluer et puis si jamais ça ne marche pas et bien ça ne marche pas mais en tout cas pour l’instant ça fonctionne et je suis assez content.

Quelles sont tes actualités ?

Toujours le théâtre de 10 heures jusqu’à fin mars.

Avril, Mai, Juin, je serai en tournée – j’ai quelques dates un peu partout en France, je dois en avoir 5 ou 6. Et puis au mois de Juillet, on part au festival de Montréal – c’est génial parce que de un, y a toutes les stars de l’humour français et de deux, c’est un festival monstrueux car pendant quelques semaines, ils bloquent les rues de Montréal et les spectacles se passent dans la rue, dans les théâtres, dans les bars, les gens se marrent en plus la population là-bas est vachement optimisante et ils ont qu’une envie quand on rentre sur scène c’est de se marrer. Je l’avais déjà fait l’année dernière et je m’étais régalé et je suis ravi d’y retourner cette année.

Et puis peut-être prolonger les dates aux théâtres à partir de septembre.

A ton avis, que faut-il faire pour sauver son cerveau ?

Réfléchir. Je crois que le cerveau c’est un muscle et comme tous les muscles il faut l’entretenir.

Il faut réfléchir, écouter les gens, il faut être curieux, il faut continuer à chercher, à réfléchir à ce qui nous anime parce que, quand on est petit, on est là, on cherche, on découvre le monde, on a envie de continuer à le découvrir et quand on est adulte, on perd cette chose là et je crois que c’est le plus important et le plus difficile aussi, c’est de continuer à avoir faim de vie, continuer à être curieux, à s’amuser et à rire et puis surtout à accepter les choses telles qu’elles sont et les tourner à notre avantage.

Je crois que c’est le seul moyen de sauver son brain.

Un dernier mot ?

Vous pouvez allez voir mon site internet www.verino.fr et vous trouverez là-dessus plein de trucs rigolos.

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1 Comment

  • Reply
    rousseau
    15 avril 2012 at 17:53

    verino? tout d’abord une decouverte en premiere partie de stephane rousseau a amiens et franchement? une vraie decouverte, un bonheur, nu humour proche des gens
    quelqu’un qui a des vanes que tout le monde a vecu dite avec humour et en meme sens un bonheur certain
    quand on voit quelqu’un sur scene qui prend autant de plaisir que le public, comme dirai la pub, ca n’a pas de prix!!!!
    la preuve vu une fois et nom retenu!! j’adore
    merci

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