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Didier Tronchet

Didier Vasseur, connu sous le pseudonyme Tronchet, est un dessinateur, scénariste de bandes dessinées, romancier, acteur français. Tronchet est né le 29 septembre 1958 à Béthune et passe son enfance à Marles-les-Mines. Après des études de droit et un diplôme de droit en 1978, il est diplômé de l’école supérieure de journalisme de Lille en 1980.

VASSEUR

De 1980 à 1983 il fait ses premiers pas de journaliste au « Matin », puis de 1983 à 1986, il devient rédacteur en chef dans la revue « Métropole », petite publication d’informations locales, dans laquelle il publie les premières planches de « Raymond Calbuth ». En 1986, il scénarise « Raoul Fulgurex », qui obtient l’Alph-Art de l’Humour, série dessinée par Dominique Gelli aux éditions Glénat. Puis, il participe parallèlement à de nombreux magazines comme « l’Echo des Savanes », « VSD », « Fluide Glacial ». De 1986 à 1988, il est enseignant à l’école de journalisme puis il devient rédacteur en chef à « l’Echo des Savanes », entre 2007 et 2008, puis il part vivre avec sa femme et leur fils, en Equateur à Quito pour s’inspirer d’autres univers, puis à Madagascar pour revenir en France en 2012.

Cet auteur de BD (textes et dessins) a une cinquantaine d’albums parus chez six éditeurs, primé trois fois au salon d’Angoulême en 1990, 1993 et 1998, et 7 livres parus chez Plon, Albin Michel et Flammarion de 2000 à 2006 sur divers thèmes, le vélo, le football, la vie intime du bébé, la paternité etc.. puis en poche, chez j’ai lu.

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Auteur et comédien d’un one man show, à l’affiche durant une année complète, le spectacle est joué 150 fois au « Point Virgule » à Paris en 2000 puis en tournée en province en 2001. C’est dans un huit clos que l’on retrouve Jean-claude avec sa doudoune dorée, son répondeur et ses confettis, virtuose de l’auto dérision, Tronchet réussit à rendre le personnage à la vie sentimentale désastreuse, attachant.

Didier Tronchet joue des petits rôles dans des courts et longs métrages, et est scénariste et réalisateur dans deux films. Il est collaborateur de la revue XXI pour des reportages BD, ce journaliste de formation qui a choisi la liberté de la fiction, après de nombreuses aventures éditoriales a choisi de partir en famille durant trois ans en Equateur dont les évènements tragicomiques ont fait naître chez l’auteur un amour profond pour l’Amérique latine et ses habitants dont il a voulu partager en bande dessinée dans la revue XXI, « ma rue est au bord du vide » et « l’Amazonie et le diplomate » puis dans un livre « Vertiges de Quito ».

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Prix récompenses :

1993 : Alph’art humour Festival d’Angoulême pour le tome 4 de « Raymond Calbuth, chasseur de gloire »,

1998 : Alph’art humour Festival d’Angoulême pour le tome 6 de « Jean-cClaude Tergal, portraits de famille »

1998 : nomination pour le prix du meilleur album du Festival d’Angoulême pour le tome 1 de « Houppeland »

2004 : Prix Albert Uderzo du meilleur dessinateur pour « Là-bas »

 

Bandes-Dessinées :

1984 à 2007 « Raymond Calbuth » ; 1987 à 2000 « les Damnés de la terre associés » ; 1989 à 1995 « Raoul Fulgurex » ; 1990 à 2011 « Jean-Claude Tergal » ; 1990 « la bite à Urbain » ; 1993 à 1996 « sacré jésus » ; 1993 à 1996 « Houppeland » ; 1994 : « le quartier évanoui » scénario : Anne Sibran, dessin : Tronchet ; 1998 à 2004 : « les aventures de toi et moi » ; 1998 « Patacrêpe et Couillalère » ; 1998 à 2002 « Welcome land » ; 2001 à 2013 « Violine » ; 2002 « le nouveau jean claude » ; 2003 « Là bas » scénario : Anne Sibran, dessin : tronchet ; 2004 « Carnets intimes » « deux cons » « la gueule du loup » ; 2005 « ma vie en l’air » scénario : Anne Sibran, dessin Tronchet ; 2006 à 2007 « le peuple des endormis » ; 2010 « ça n’arrive qu’à moi »

projet : à paraître en septembre 2014 « les vertiges de Quito » adapté en BD

Romans, textes :

« Petit traité de vélosophie » 2000 ; « Petit traite de footbalistique » 2004 ; « Journal intime d’une bébé formidable » 2006 ; « Ton père ce héros » 2006 ; « Nous deux moins toi » 2007 ; « Football mon amour » 2010 ; « le fils du yéti » 2011 ; « Vertiges de Quito » 2012

Filmographie

en 2002 « le nouveau Jean-claude » premier long métrage de Tronchet, rempli de scènes décalées, poétiques ou l’humour noir et les blagues de mauvais goûts sont présentes. Avec une galerie de personnages tels que Jean-claude lunaire, sa femme insaisissable, un dragueur pitoyable de salles de musculation, et un chauffeur de taxi mythomane au milieu de cascades en mobylette, Didier Tronchet a réalisé une comédie ironique, tendre acide et chaleureuse.

Apparitions dans des films : « Bancs publics – Versailles rive droite » de Denis Podalydès (2008) ; « Moi, César, 10 ans ½, 1m39 » de Richard Berry (2003)

Apparitions dans des courts métrages : « mais où est Stéphanie ? » et « le grand noir »

 

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Quelques mots sur l’auteur…

 

Didier Tronchet s’avère être un des dessinateurs les plus subversifs dans l’univers de la BD, qui dynamite les concepts classiques de l’humour, en pratiquant avec bonheur l’humour absurde, maniant avec aisance le rire qui fait mal sur un ton acide, grinçant et doux amer, et un dessin juste et fort dont le talent n’est plus à prouver !

Ce raconteur d’histoires drôles, a le goût du réel, un solide sens de l’humour et de l’observation, sachant prendre la part la plus authentique de ce qui l’entoure pour en faire un récit qui touche les gens, puisant dans le réservoir émotionnel. Ses histoires sont des émotions, des questions évoquant l’intime et touche le lecteur qui peut ainsi s’y retrouver.

Ses années de journaliste lui ayant fait côtoyer le réel, le vécu, la vraie vie, lui ont inspiré ses histoires. De par ce passé qui lui a permis de rencontrer une foule de personnages dans leur quotidien, leur vérité, leur intérieur, lui permet d’avoir la matière première pour ses histoires cruelles et réelles. Il sait mettre à nu les ambiances, les personnes, les situations tout en délicatesse et avec une profonde tendresse.

Ce monument de la BD contemporaine sait mélanger le burlesque à la réalité tragique parfois avec une humanité touchante. Ne trouvant personne pour illustrer ses histoires, Didier Tronchet s’est mis à dessiner en se forgeant un style particulier, et à force de volonté et de travail, il a inventé une écriture graphique d’une grande efficacité au style particulier. Avec son humour noir et son cynisme, il sait décrire avec talent la misère humaine en passant de la dérision à la nostalgie. Tronchet dispose d’une imagination débridée et d’un humour bien à lui, trempant sa plume dans le quotidien et dans sa vie parfois, son écriture va profondément dans le ressenti, l’émotion et les sensations avec beaucoup de précision et talent.

Ce qui anime ce romancier classique et graphique, c’est « écrire » ! cet écriveur, dessineur, filmeur, acteur, auteur.. un peu… beaucoup… est à lui tout seul un réel émerveillement d’écriture classique et graphique, qui fait le plus grand bien ! A lire absolument sans modération…

 

Quelques œuvres :

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« Raymond Calbuth » est un français moyen retraité vieux, moche et frénétique, marié à Monique, femme effacée, reine du bigoudi. Il habite à Ronchin dans le Nord, et vit des aventures à domicile. Peignoir rouge matelassé, grosses lunettes, quelques cheveux épars sur le haut du crâne, cet aventurier du quotidien enchaîne gaffes et comportements mythomanes, se croyant impliqué dans les décisions importantes du monde. Raymond Calbuth représente nous tous dans ce que nous avons de plus médiocre.

 

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TERGAL


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« Jean-Claude Tergal » est un looser sentimental, qui enchaîne les échecs amoureux, sexuels. Ringard sympathique et pathétique, cet éternel amoureux en amour et surtout en sexe est un personnage incontournable. Les premiers tomes racontent une rupture et les tentatives d’autres conquêtes féminines et ses relations tortueuses avec ses « amis ». Les tomes suivants évoquent l’enfance de Jean-claude jusqu’à l’adolescence, la découverte du sexe et des personnages haut en couleurs de la famille.

 

 

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« Raoul Fulgurex » est une série insensée, et méconnue, sorte de parodie des héros traditionnels d’aventure avec des incursions dans les grandes BD de son enfance (Tintin, Blueberry, King Kong, …), parue en trois tomes de 1989 à 1995, « le secret du mystère », « la mort qui tue » et « les mutinés de la révolte »., Le héros Raoul Fulgurex, matricule 2108, est fonctionnaire au 5ème bureau, chargé de contrôler le bon déroulement des scénarios de BD et œuvre à l’application des directives scénaristiques décidées par l’administration de l’imaginaire. Didier Tronchet dans un scénario virtuose, rend un tendre hommage à la fiction.  

 

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« Houppeland » évoque les obsessions d’enfant de l’auteur sur la dictature de Noël tous les jours et l’obligation de s’offrir des cadeaux, avec un scénario déjanté cultivant avec astuce l’absurde tout en critiquant le totalitarisme du bonheur. Par décret présidentiel, à Houppeland, Noël c’est tous les jours de l’année ! Une milice de joyeux personnages a été créée afin de perquisitionner chez les gens et vérifier au hasard si ils s’amusent et se font des cadeaux qui les rendent heureux. Mais un groupe de résistants combat cette tyrannie de la bonne humeur… Jubilatoire !

 

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« la saga des Poissart » est une série qui évoque une famille vivant dans une caravane sur un terrain vague. M. Poissart, pauvre et malchanceux, sa femme et leurs deux enfants vivent dans la misère économique, intellectuelle et émotionnelle. C’est une plongée au cœur de la misère humaine qui évoque ces tragédies contemporaines que sont la pauvreté, la maladie et tenter de rire de tout sans limites à la condition unique de rester à hauteur des personnages. C’est dans un univers trash et tendre à la fois, dans lequel Tronchet invente des personnages avec lesquels il s’amuse, s’attache et entraîne le lecteur dans une peinture sociale corrosive où l’humour noir règne en maître absolu mais dont l’auteur a ce talent de toucher le lecteur.

 

 

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« Ton père, ce héros » est un petit bijou de drôlerie et de tendresse d’un père qui raconte le temps ou le père est un héros pour son enfant. Avec tendresse et humour, l’auteur nous entraîne dans une aventure émotionnelle de la paternité. Sous forme de journal, il partage le quotidien avec son fils Antoine. Sans donner de leçons, il s’interroge, s’émerveille et livre des scènes avec son fils, pour conclure que l’on ne naît pas père, mais qu’on le devient et qu’en observant son enfant, on se découvre.

 

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« Journal intime d’un bébé formidable » Un bébé raconte sa conquête du monde et ses aventures intimes à la manière d’un journal d’explorateur, issu de l’observation de son fils entre zéro et trois ans.

 

 

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« Nous deux (moins toi) » Isabelle, son ex compagne l’ayant quitté, Jean-claude évoque cette solitude forcée en examinant au scalpel son quotidien suite à cette rupture amoureuse. Au détour de sourires, et de franches rigolades, l’auteur livre la souffrance de l’homme abandonné avec une sensibilité vive et lucide, tout en ne perdant rien de sa dérision, saisissant l’essentiel avec un sens féroce de la caricature chère à son auteur mais qui fait du bien aux zygomatiques.

 

 

 

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« petit traité de vélosophie » recueil de réflexions et anedoctes sur le vélo, sorte de bible du cycliste urbain. Pour Didier Tronchet, passionné de vélo, le plaisir de faire du vélo c’est aussi rester citoyen, avoir le respect du partage, éviter l’arrogance et préserver l’harmonie particulière que le vélo apporte autour de lui. Pour lui, le cycliste contribue à changer la ville par des moyens pacifiques et non polluants. Il pense que le cycliste se doit d’être irréprochable et courtois envers le piéton et l’automobiliste.

 

 

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« carnets intimes » autobiographie du dessinateur avec des dessins d’enfants, les coulisses du film et du one man schow « jean-claude » et dans lequel l’auteur évoque comment l’enfant qu’il était a démarré sa carrière en laissant ses complexes de côté et n’hésitant pas à montrer ses cahiers, dessins et documents qu’il a conservé précieusement.

 

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« le fils du yéti » est un roman que Tronchet a mis en forme en BD. Le héros est un looser sentimental qui réussit à se dépasser et le yéti est un peu le père avec qui il peut renouer des sentiments authentiques. Dans cet album dont les tranches de vie sont en grande partie autobiographique, il y a beaucoup d’émotion et de tendresse. « le fils du Yéti » est une œuvre inspirée de sa propre histoire et Didier Tronchet signe une adaptation très réussie de son roman sorti en 2011. Tout en abordant un sujet très sérieux, Tronchet n’abandonne pas pour autant son humour. L’histoire s’ouvre sur un incendie, alors que les flammes menacent son appartement, le héros décide de sauver ses albums photos, et tombe sur le cliché de son père décédé, et à partir de là toute une série d’ évènements vont s’enchaîner et lui donner les clés pour mieux appréhender son passé. Le lecteur est embarqué dans un univers intérieur, dans lesquels les souvenirs reviennent au héros dont le père disparu le hante. Dans un décor humble et touchant, pauvre mais digne, l’auteur va emmener son héros de son enfance à l’âge adulte, et durant huit jours cet homme va partir en vacances avec son neveu dans sa maison d’enfance, où il va découvrir une lettre que lui avait écrite son père mais qu’il n’avait jamais eu, à partir de là l’aventure commence et l’emmène à l’autre bout du monde…

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