Amateurs de cinéma français, ne manquez pas Pour une femme, sorti dans les salles obscures le 3 juillet. Ce film de Diane Kurys, sur toile de fond historique, nous propose un casting de choix avec Benoît Magimel, qui donne la réplique à Mélanie Thierry et Nicolas Duvauchelle, duo que l’on est ravis de retrouver après une prestation remarquée dans Comme des frères.
Pour une femme nous plonge au cœur de la vie d’une famille après la guerre et surtout, au cœur d’un profond secret lentement déterré… A la mort de sa mère, Anne découvre une photo qui la bouleverse et sème le doute sur ses origines en lui faisant découvrir l’existence d’un oncle que ses parents ont accueilli à la fin de la guerre. En levant le voile sur un secret de famille, la jeune femme comprend alors que sa mère a connu un grand amour, aussi fulgurant qu’éphémère.
Très vite, la réalisatrice réussit le pari difficile de nous plonger dans une autre époque, celle de l’après-guerre, que l’on s’est vu relater par nos grands-parents, conter par nos professeurs du lycée… Cette oeuvre de Diane Kurys, fiction autobiographique pour certains, autobiographie romancée pour d’autre, illustre très justement semble-t-il nos cours d’histoire.
Le décor, tout autant que les costumes, est remarquable. Avec le jeu des acteurs, ces éléments sont le fondement même de la crédibilité et de l’authenticité du film. La réalisatrice, sensible à ces petits détails qui font la différence, dirige à merveille ces acteurs que l’on a plutôt l’habitude de voir s’illustrer dans des films contemporains.
Mélanie Thierry, qui joue Lena, la mère d’Anne, est sublime dans son rôle de jeune femme de l’après-guerre. Benoît Magimel et Nicolas Duvauchelle, respectivement Michel (mari de Lena) et Jean (beau-frère de Lena), qui se côtoient pour la première fois à l’écran, nous offrent aussi une très jolie prestation. Les acteurs expliquent d’ailleurs qu’ils ont essayé d’adapter leur phrasé et travaillé avec un coach de façon à se glisser dans la peau de leur personnage avec justesse.
L’intrigue est, elle aussi, rondement menée. Le suspense est au rendez-vous. Le spectateur, tout comme la fille de Lena, s’empêtre dans les non-dits. Il est tiraillé, tantôt croyant en la bonne foi de Jean, tantôt doutant du bien-fondé de ses actions. Tout comme Lena, le spectateur se retrouve face à un choix cornélien : Michel ou Jean ? L’émotion tient aussi une place importante. La relation père-fille, un des thèmes qui traverse ce film, est rendue particulièrement touchante par des personnages très attachants.
Relation familiales, identité, désir, trahison, liberté… Si le film traite pour l’essentiel de sujets graves, il est ponctué de subtiles pointes d’humour et de quelques notes de légèreté. Avec Pour une Femme, Diane Kurys signe donc un nouveau film d’époque très réussi.
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1 Comment
auroreinparis
15 juillet 2013 at 13:31Je l’ai trouvé moi aussi bien réussi, plein d’humour, du suspens. Vraiment bien réalisé sauf les scènes du présent que j’ai moins aimé. Et même si je ne suis pas fan de Mélanie Thierry habituellement, je l’ai trouvée solaire et adorable dans ce rôle. Belle réussite !