On n’en parle jamais assez, mais la science est une branche de la culture à ne pas négliger, surtout quand, en la matière, une avancée ou une découverte importante est faite. Malheureusement, le temps de nos journaux télévisés est aujourd’hui spolié par la crise, la guerre, les giboulées de mars en février et madame Michu qui s’interroge sur la qualité des poêles en pierre du télé-achat. Malgré tout cela, découvrez avec nous l’ADN G-quadruplexe.
Alors, non, il ne s’agit pas d’un nouveau type d’appartement encore plus grand que le duplex (quoique…) mais bien d’une découverte scientifique qui met en avant une nouvelle représentation de l’ADN humain et dont les débouchés pourraient être décisives pour la médecine.
Tout, d’abord qu’est-ce que l’ADN ? C’est en fait le sigle pour l’Acide DésoxyriboNucléique se présentant sous la forme d’une macromolécule que toutes les cellules du corps humain possèdent. Cette molécule contient l’intégralité des informations nécessaires à notre développement et notre fonctionnement, un peu à la manière d’un disque dur qui stockerait une photo de nous afin de pouvoir nous reconstituer en cas de pépin. Le corps humain renferme 100 000 milliards de fois cette photo !
La publication de la découverte de la structure de l’ADN sous forme de double-hélice s’effectue il y a 60 ans en 1953 par deux hommes, maintenant légendaires, James Watson et Francis Crick. Il reçurent le prix nobel en 1962 pour cette fabuleuse avancée. Pour en savoir plus sur la composition de l’ADN, son expression dans notre corps, nous vous invitons à lire la page Wikipedia dédié au sujet qui est très complète et documentée.
Nous voici donc 60 ans plus tard avec une nouvelle publication dans la revue Nature Chemistry pour identifier une structure particulière de l’ADN dans le corps humain appelée la G-quadruplexe (G4) qui ressemble alors à une sorte d’étagère et non plus à la double hélice que nous avons l’habitude d’apprendre à l’école.
En quoi cette découverte fondamentale est utile ? On pensait cette structure, déjà connue lors de tests en éprouvette, éphémère chez l’Homme. Les scientifique à l’origine de l’article ont démontré que l’ADN G4 s’exprimait particulièrement dans les cellules tumorales humaines.
Même avec les dernières avancées en matière de lutte contre le cancer, il reste difficile de le combattre avec les mêmes armes selon sa position et son stade dans le corps humain. On savait que les cellules cancéreuses n’exprimaient pas le même ADN que les autres et se développaient plus ou moins rapidement.
L’article permet de porter un nouveau regard sur les cellules déficientes, car l’ADN G4 se multiplie de plus en plus vite à mesure que la division cellulaire avance. Et certaines molécules viennent alors faciliter ou ralentir le phénomène. C’est en exploitant dans le futur ces molécules que peut-être la science comprendra les mécaniques du cancer et arrivera à lutter plus efficacement contre son expansion voire vaincre purement et simplement la maladie à la source.
Enfin, pour vous donner un ordre d’idée des chiffres clés du cancer en France, on compte plus de 365 000 nouveaux cas en 2011 avec 207 000 pour les hommes et 158 000 pour les femmes. Il est la première cause de décès prématuré avant 65 ans, peu importe le sexe de la personne, et représente près de 40% des décès masculins et plus de 45% des décès féminins en 2004 et 2008. Il existe plus d’une centaine de cancers pouvant affecter n’importe quelle partie de l’organisme et celui de la prostate est le plus fréquent chez les hommes alors qu’il s’agit du cancer du sein pour les femmes.
Nous avons l’impression que le nombre de cancers augmente sensiblement ; et c’est vrai. Mais cela est lié à deux facteurs principaux que sont l’augmentation de la population française et l’allongement de l’espérance de vie (la « probabilité » de développer un cancer augmente fortement avec l’âge). Malgré tout, essayons de se rassurer et de ne pas verser dans la psychose. Il y a 30 ans, un cancer sur trois était guéri. Aujourd’hui, la science permet de guérir plus d’un cancer sur deux (près de 60%). Espérons alors que la découverte exposée ici puisse encore augmenter le taux de guérison.
Avez-vous appris quelque chose ? Faites nous partager vos impressions.
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