Qui n’a pas un jour eu envie d’écrire une histoire et de la voir publiée ? D’être lu par des millions de lecteurs à travers le monde à l’instar d’une J.K Rowling ou d’un George R.R Martin ? Bon d’accord, j’exagère peut être un peu ! Il n’en reste pas moins que de plus en plus de passionnés se lancent dans la grande aventure de l’écriture ! C’est le cas de Bertrand B., audacieux mélange Ch’Ti/Breton/Bourguignon qui, non content d’être l’auteur d’une série de nouvelles détonnante, a relevé le défi de l’auto-publication en e-book. Vous aimez les histoires à chute ? Raffolez de l’univers farfelu de Neil Gaimman ? De celui, déjanté, de Terry Pratchett ? Alors vous aimerez Bertrand B. ! Rencontre.
Commençons par l’essentiel Bertrand et parle-nous un peu de cette série de nouvelles. Que raconte-t-elle ?
« La Mesure du Possible » est une série de sept nouvelles très différentes, qui se rejoignent dans la dernière. De l’improbable, de l’absurde, une touche d’occulte, du spirituel et du fantastique. Et, pris dans cette tourmente, des trajectoires de personnages avec leurs erreurs, leurs échecs, leurs certitudes et leurs doutes. C’est difficile de répondre sans dévoiler le(s) pot(s)-aux-roses ! Et comme ce sont avant tout des histoires à chute, je suis tenu au secret …
Le thème majeur que j’y aborde est en fait une question : « Y-a-t-il une troisième voie entre bien et mal ? » Ou, dit autrement, est-ce que l’un peut conduire à l’autre ? Est-ce que certains de nos actes ne sont ni l’un ni l’autre ? Ou les deux à la fois ?
Les nouvelles n’ont aucune unité de lieu et de temps, et ont toutes un style d’écriture bien différent. « On s’habitue à tout » est à la première personne du point de vue d’un enfant, « Marque déposée » à la troisième, « Un peu de mort fine » à la première et à la troisième… Il m’est apparu excitant de bien les séparer, pour ensuite surprendre encore plus le lecteur dans sa découverte de références d’une histoire à l’autre, et par la chute commune de ce qui est, pour l’instant, le dernier épisode : « Fêtes de fins damnées », prévu pour le 12.12.12.
Pourquoi avoir fait le choix d’écrire une série de nouvelles plutôt qu’un roman ?
J’ai l’impression que souvent, la différence entre un roman et une nouvelle, c’est la quantité de mots et de détours pour emballer les idées fortes et le scénario, et j’aime aller à l’essentiel.
Et pour abuser de lieux communs, je pourrais dire qu’aujourd’hui, on a plus le temps de rien, on ne lit plus. Faire du court, aller rapidement à l’idée maîtresse, ça incite également les réticents à essayer de lire. Une nouvelle comme « On s’habitue à tout » se lit en moins de 30 minutes, ce qui est parfait dans une salle d’attente, à la Sécu ou dans le RER B.
Parlons un peu technique … Où as-tu puisé ton inspiration pour ces nouvelles ? As-tu un rituel d’écriture? Un moment dans la journée où l’inspiration te vient plus facilement ?
Ça doit être pratique d’avoir un rituel ! Mais les histoires sont très capricieuses et se manifestent quand elles le décident. Alors là, il faut prendre des notes, tout de suite, sur n’importe quoi. C’est à la fois ce que je préfère et ce qui m’embarrasse le plus. Les histoires germent de façon imprévue, et il m’est très difficile d’écrire sur commande. Mais paradoxalement, j’aime jouer avec les contraintes. « Un peu de mort fine » par exemple, le quatrième épisode, est un exercice de style sur la première phrase. Je me suis juste dit un jour qu’il serait intéressant de construire une histoire qui commencerait par « Je me suis retrouvé mort ce matin, au beau milieu de mon salon » et d’y trouver un « twist » que je n’avais jamais lu ni vu.
Pour ce qui est de mon inspiration, je ne sais pas trop … mais si je devais parler des livres entre lesquels j’aimerais que ma série soit rangée ce serait avec beaucoup de romans graphiques : la série Lucifer, de Mike Carey, pour son exploration du libre arbitre et du rapport bien/mal et Neil Gaiman, pour l’extraordinaire série the Sandman, American Gods et De Bons Présages, co-écrit avec Terry Pratchett. Finalement, des histoires qui ne sont ni vraiment de la science-fiction, ni vraiment du fantastique, avec beaucoup de questions sur la divinité, le bien et le mal, etc. Et, cela n’a rien à voir, mais Pierre Desproges également, pour sa plume et son cynisme.
Une chose m’intrigue, et je suis sûre de ne pas être la seule à me poser la question … Pourquoi avoir privilégié l’auto-publication en e-book au moyen d’édition traditionnel ?
Même si le plaisir d’un vrai livre en main et l’odeur du papier restent incomparables, le e-book a beaucoup d’avantages non négligeables : pas cher, multi-support… On peut même le lire sur un smartphone. Et, du point de vue de l’auteur, ça permet de commencer l’aventure de la publication sans abattre d’arbres et sans éditeur. On peut se débrouiller tout seul, protéger son travail, apporter des corrections à postériori, et en même temps diffuser des histoires à moins d’un euro ! Et puis, en France, ça a un petit côté pionnier qui n’est pas déplaisant.
Les nouvelles sont donc disponibles sur amazon et téléchargeables en format kindle. Il suffit de rechercher « On s’habitue à tout », « Huile sur bois », « Marque déposée », « Un peu de mort fine » ou « Gustave » (sortie imminente). Et si on a peur de se mouiller, on peut en demander un extrait gratuit. Il y a également des extraits sur ma page facebook.
Le moment est venu de se quitter mais avant dis-nous : des projets pour la suite ?
Une version audio de « la Mesure du Possible » ! Le livre audio est un support très intéressant et très utile, surtout pour les lecteurs dont les yeux deviennent faibles. J’aimerais également beaucoup traduire cette série en anglais, même s’il y a beaucoup de jeux de mots qui donneront du fil à retorde à la traduction… La cerise sur la gâteau, convaincre un éditeur de lui donner une vie sur papier. Et puis, j’ai trois « grandes » histoires en tête et il faudra bien les écrire, parce qu’elles doivent vivre leur vie dans le « vrai » monde.
Une chose est sûre, maintenant qu’il est lancé, Bertrand B. n’est pas prêt de s’arrêter ! Rendez-vous sur sa page auteur amazon pour découvrir très prochainement le cinquième volet de « La Mesure du Possible », Gustave : un seul Être vous manque et tout est dépeuplé …
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