Humour, gloire et beauté

Magical Burlesque

L’un est magicien sans le savoir, l’autre est sûr de l’être … David Deciron, grand magicien, fait apparaître par erreur Mikael Taeib, comédien spécialisé dans le burlesque et le comique visuel. De cette rencontre naît une évidente obligation : lier leurs talents pour créer un spectacle atypique, mêlant rires et émerveillement !

Rencontre avec les Magical Burlesque :

Save My Brain : Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous vous présenter ?

Mickael Taieb : Burlesque, alias Mikael Taieb. Je suis à la base un comédien qui a fait énormément de théâtre. J’ai vécu longtemps au Canada et je suis revenu en France pour continuer ma formation au cours Florent. J’ai été formé également à la Commedia del arte, à la ligue d’improvisation de Paris et je fais énormément de classique (ndlr : Il joue Cyrano de Bergerac). Je suis donc extrêmement polyvalent.

David Deciron : Magical, alias David Deciron. Je viens à la base du monde de la magie. Ca fait 15 ans que je suis magicien. J’ai été formé sur le tas par des magiciens et en fouillant dans les livres car il y a pas d’école de magie en France. Il faut donc se lancer, aller sur les planches. Avant, j’ai travaillé dans le monde de la radio, de la production publicitaire et autre. Dans le monde du spectacle, j’ai commencé dans les cabarets parisiens, j’ai eu la chance de travailler pendant 2 ans au Lido de Paris. Je suis quelqu’un de super curieux et je pense que c’est ce qui fait notre force. En magie, il faut être très bricoleur, toucher à tout, goûter à tout. Je suis également photographe, ancien acrobate, danseur, comédien, j’ai fait quelques courts métrages et quelques petites pièces. On s’est rencontrés avec Mickael car on fait du doublage de voix pour une grosse boîte américaine de dessins animés. Ca fait maintenant cinq ans que l’on se connaît. C’est Mikael qui a émis pour la première fois l’hypothèse de monter un duo de magie comique, de lier ses talents de comédien à mes talents de magiciens.

M.T : L’idée était effectivement de lier et le comique de situation et la magie car on pense que les deux sont très liés et que la magie est extrêmement forte pour le comique de situation, d’où le Magical Burlesque. Notre spectacle est un peu un ovni car ce n’est pas un spectacle de magie pure, ce n’est pas une pièce de théâtre non plus, on est réellement dans deux univers différents, le but étant de lier nos expériences pour monter ce show.

SMB : Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir artiste ?

M.T : Devenir artiste est difficile, pouvoir en vivre est encore plus compliqué et avoir le soutien de son entourage et de ses amis c’est « encore encore » plus difficile. Devenir artiste c’est un choix, c’est une passion et c’est une bataille. Il faut avoir les reins solides, croire en soi même si c’est compliqué car quand on commence, on doit prouver au gens que ça va fonctionner.

D.D : On a eu des métiers aussi avant ! Pour moi, la magie ça a commencé très simplement. Le père de mon meilleur ami était magicien et on eu la chance d’essayer un premier tour quand on était encore au lycée et j’ai appris aussi mon premier tour de carte. Quand son père a vu qu’on était devenu un peu accro à ça il a sorti tout son matériel et il nous a dit « lâchez-vous. » Mon meilleur ami est devenu magicien tout de suite après le lycée et est rentré dans un cabaret. Pour ma part, je ne savais pas encore si je voulais en faire mon métier, même si ça me plaisait beaucoup. Un jour mon meilleur ami m’a demandé de le remplacer dans le cabaret où il travaillait et donc de faire son numéro et de l’apprendre. Du jour où j’ai mis les pieds sur les planches, que j’ai découvert ça, j’ai plaqué tout le reste et je me suis lancé là dedans.

M.T : J’ai voulu faire ce métier depuis l’âge de 4 ans mais mes parents pensaient que c’était un hobby et que ça allait me passer. Sauf que quand je suis arrivé au Canada à l’âge de 17 ans, j’ai plaqué les études et j’ai dit à mes parents : « je veux devenir comédien », sans vraiment comprendre ce qu’était le métier de comédien car personne de ma famille n’était là-dedans. Et coup de bol, la première audition que je passe là-bas, je chope 42 épisodes en prime time tous les samedis.
Ca m’a amené à animer une émission de télé de musique sur une chaîne nationale à Toronto et en parallèle pour faire plaisir à mes parents, j’ai été manager de 24 magasins. A l’âge de 24 ans, j’ai décidé de faire le grand saut et de revenir en France. J’ai eu la chance de travailler avec des gens de la comédie Française et c’est vrai qu’au bout de deux ans de cours Florent, j’ai commencé à en vivre. Normalement je devais rester 3 ans et repartir au Canada et maintenant ça fait 10 ans que je suis revenu en France. En deux mots, si vous avez des rêves, il faut aller jusqu’au bout de vos rêves. Après il faut être conscient si vous avez du talent ou pas et les écoles servent à ça. En plus, ça permet de rencontrer des gens…

SMB : Vous avez écrit le spectacle de A à Z tous les deux ?

D.D : On l’a écrit, mis en scène, on est en auto-production, on fait notre propre com… Bref, on fait tout : on décharge le camion, on démonte le matériel, etc. mais on commence à avoir des équipes qui travaillent pour nous quand on part en gala (régisseur technique, etc) .

SMB : Comment vous vous répartissez le travail ?

D.D : Chacun dans ses compétences.

M.T : En fait, il y a un vrai travail d’équipe dans le sens où chacun amène sa connaissance et son expérience. On a tous les deux à peu près 15 ans d’expérience chacun, de la scène et du public et c’est ce qui fait notre force. Ma force, c’est un peu l’écriture et la création, la mise en scène. La force de David, c’est aussi la création mais sur un point de vue technique pour les tours de magie et comment amener ça sur scène.

D.D : En fait, c’est une vraie collaboration.

M.T : Ce que fait David, je suis incapable de le faire

D.D : Et vice et versa. On se fait vraiment confiance sur le savoir de l’un et de l’autre. Effectivement, en magie, en connaissances techniques, comment réaliser le tour, forcément c’est plus moi qui vais techniquement réfléchir à tout ça. Mikael est dans l’écriture, le comique de situation car c’est son point fort. Il arrive aussi que Mikael donne des idées en magie et moi, je lui donne des idées en comique.

M.T : A force de travailler ensemble, on commence à comprendre l’univers de l’autre. Du coup, on commence à aller de plus en plus vite. Avant, quand j’écrivais des choses, David me disait que techniquement ce n’était pas possible par rapport à la scène, à la lumière. J’ai mis du temps à comprendre car c’était un tout nouveau monde pour moi. Et à l’inverse, il y a des codes qui sont très spécifiques et en magie et en comédie. Il ne faut pas les aborder de la même manière. La vraie difficulté pour nous, c’est de pouvoir faire autant rire que de faire rêver avec de la magie.

SMB : En combien de temps votre spectacle a-t-il été écrit ?

D.D : En fait on n’arrive rarement à passer deux semaines sans changer quelque chose dans le spectacle. On écoute beaucoup les gens qui viennent nous voir. Ils nous donnent des conseils, ils nous disent ce qu’ils ont aimé, moins bien aimé, ce qu’ils veulent voir, ce qu’ils attentent. On note énormément et on fait un point régulièrement sur ce que les gens nous ont dit pour essayer d’aller dans leur sens.

M.T : On a joué 7 mois au Carrousel de Paris une fois par semaine et ce spectacle a été complètement monté avec le public. C’est comme ça réellement qu’il a existé. Maintenant, il est écrit complètement, on est beaucoup sur l’écriture mais avant on est parti complètement sur l’improvisation, bien que l’on avait une base pour voir la réaction des gens. C’était une sorte de workshop avec le public. Pour nous c’était vraiment intéressant et c’est vrai que si le spectacle marche bien, c’est parce qu’on a été à l’écoute de ce que les gens voulaient en magie et en humour.

D.D : On écrit beaucoup debout. On se met en situation. On teste, on teste, on teste et sur 8 heures de travail, on ne va ressortir qu’une demie seconde de blagues.

SMB : Quels sont les artistes qui vous inspirent ?

D.D: Il y en a plein. On est vraiment passionné par cet art, par la scène, par la magie, par l’humour et de ce fait, on voit énormément de choses dans le monde entier. On peut aussi bien voir des pièces de théâtre, des stands up, des comédies musicales, des shows de magie !

M.T : Et ça n’est pas forcément des gens connus du grand public. Ce sont des gens qui cartonnent, mais qui ne sont pas forcément dans une vague de « starification ». Ils sont connus par leur art.

D.D : On n’a pas vraiment des artistes sur lesquels on s’inspire. On a forcément en tête des choses que l’on a vues. Donc naturellement, c’est un peu tout ce que l’on a vu à mesure du temps qui nous inspire. Je n’ai pas envie de dire on est inspiré par tel magicien ou tel comique car on ne veut pas non plus se cloisonner dans une référence particulière.

M.T : On a un style très circacien car on adore ce monde là, comme le Cirque du Soleil. On aime également Xavier Mortimer. Personnellement, je suis assez fan de Louis de Funès. Pour nous, d’abord, ce qui est extrêmement important, c’est de faire rire les enfants. De Funès est apprécié par les enfants parce-que c’est clownesque, c’est beaucoup de mimiques et pourtant c’est joué très sérieusement.

D.D : Les enfants sont vrais en fait. Ils aiment ou ils n’aiment pas. Du coup, quand on a des enfants dans la salle, si on voit qu’ils ne rigolent pas à des trucs et qu’on les perd, là on se dit « ça, il faut changer ». Mais encore une fois, ce n’est pas un spectacle pour enfants. On essaye d’être le plus vrai possible comme eux le sont.

SMB : Au BO St Martin, la scène est très près du premier rang ? Vous n’avez pas peur que l’on voit le « truc » lorsque vous faite vos tours de magie ?

D.D : C’est un vrai challenge car on ne peut pas tricher avec certaines techniques. Par exemple, ils nous est pratiquement impossible d’utiliser du fil car les gens sont trop près, les lumières ne sont pas en conséquence du coup, ça pourrait se voir. On se creuse donc énormément la tête pour trouver des tours de magie à faire de très très près mais qui restent des effets de magie, de scène. Par contre, quand on part en gala sur des grandes scènes, on a des grandes illusions aussi.

SMB : Quels sont vos projets à court et à long terme ?

D.D : Travailler sur le spectacle, continuer à progresser. En fait, court et long terme, c’est la même chose car on veut vraiment lancer le spectacle, le faire découvrir au grand public. Puis faire des tournées en France, trouver des producteurs, faire des télés.

M.T : On a également des idées pour la télévision que l’on ne peut pas faire sur scène.

SMB : Quels sont vos derniers coups de cœurs culturels ?

M.T : Il y a un très beau spectacle qui se joue au Théâtre 13, qui est Le Porteur d’Histoire.

D.D : Je reste un amoureux du Slava’s snow show qui reviennent au Casino de Paris du 2 au 14 Octobre.

SMB : Selon vous, comment peut-on sauver notre cerveau ?

M.T : Ne pas écouter les médias dans le sens de matraquage. Etre curieux surtout, s’intéresser aux autres, s’intéresser au monde, à la vie et ne pas être comme un mouton de Panurge et se dire que tout le monde doit réfléchir de la même manière. Etre libre de réfléchir par nous même.

D.D : Bougez, sortez, allez voir par vous même, se faire sa propre opinion et vivez vos passions, il faut arrêter d’avoir peur.

Retrouvez les Magical Burlesque les mardi à 21h30 et les dimanches à 15h au Théâtre BO St Martin (http://www.theatrebo.fr/) et au Festival d’Humour d’Honfleur en 1ère partie d’Eric Antoine le 23 Septembre 2012.

Pour assister à leur spectacle, c’est ici : http://www.billetreduc.com/70294/evt.htm
Leur page facebook : https://www.facebook.com/Magicalburlesque

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