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Troy Davis, une histoire qui fait de la peine (de mort)

Ça y est, c’est fait ! « Enfin !» doivent se dire ceux qui ont mis toutes leurs forces dans la réalisation de ce projet. 5H08 à Paris ce jeudi 22, Troy Davis est déclaré mort. Bon on ne va pas pleurer sur son cas, n’est-ce-pas ? Après tout, il avait tué un policier en 1989 et neuf témoins l’ont vu ! Bon d’accord, sept d’entre eux ont avoué avoir menti sous la pression de la police mais ce n’est pas grave, on l’a notre coupable, en plus c’est le coupable parfait : jeune américain noir dont les parents sont divorcés, pas très doué pour les études, et jugé coupable pour port d’arme illégal en 1988, bref le coupable idéal ! Et puis, il s’est accroché en plus, il est allé pleurnicher 4 fois à la Cour suprême pour repousser la date de son injection. La première fois en Juillet 2007, ensuite en Septembre puis Octobre 2008, mais là en 2011 c’était la bonne !

Redevenons sérieux maintenant, si vous ne vivez pas dans une grotte vous avez très probablement entendu parler de l’exécution de Troy Davis. Tout le monde s’accorde à dire que cette exécution fait honte aux États-Unis et que Barack Obama a fait une erreur en refusant de se mêler à cette histoire. Mais comment peut-on condamner à mort un homme « innocent » ? Le rapport avait démontré que le meurtrier était gaucher, ce qui n’est pas le cas de Troy. Et pourquoi un tel acharnement contre cet homme ?

Quelques heures avant l’exécution de Davis, Lawrence Brewer a, lui aussi, eu droit à sa petite injection. Cet homme était un membre du Ku Klux Klan, je vous laisse deviner pourquoi il a été condamné (meurtre raciste pour ceux qui ne suivent pas). Cependant cette information-là a à peine été relevée par les médias. Aurait-il mérité cette peine pour qu’on n’en parle pas ?

Les exécutions de Lawrence Brewer et de Troy Davis (en particulier celle de ce dernier) ont relancé le débat sur la peine de mort aux États-Unis à cause de l’irréversibilité de la peine ainsi que du fait qu’en 2010, le nombre de condamnés à mort était diminué de moitié par rapport à 2009. Quel pays peut se proclamer « Première puissance » alors qu’il pratique encore la peine de mort ? Cependant, nous ne sommes pas les mieux placés pour juger les américains étant donné que l’abolition de la peine de mort en France ne date que de 1981, obtenue par Robert Badinter. Pour beaucoup d’américains, la peine à perpétuité est une solution à l’abolition de la peine de mort.

Finalement, l’homme peut-il se prendre pour Dieu en décidant qui aurait le droit de vivre ou de mourir ? Le cas Troy Davis peut-il aider les États-Unis à abolir la peine de mort ? Pour cela, il faut voir comment la situation va évoluer dans les prochains jours, mais les associations américaines anti-peine de mort se battent afin que le 21 Septembre reste dans les mémoires. Pour finir, voici une petite phrase d’un journaliste d’Europe 1 qui résume plutôt bien le cas Troy Davis : « La justice est aux États-Unis ce que le hamburger est à la gastronomie. ». À méditer…

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