Chroniques ordinaires Humeurs

Les allergies

Voilà quelques semaines que le soleil se réinvite dans nos conversations de machine à café. Et pourtant, vous continuez d’alimenter les recettes de Kleenex, déjà dans une position confortable grâce à l’hiver rigoureux. Hormis le capitalisme ambiant, comme dirait mon délégué syndical, c’est qui le responsable ?

Votre mère avait bien fait les choses. Vous priver de kiwis et d’ananas avant vos premiers mots pour vous prémunir de potentielles allergies était une noble idée. Or, cela ne fut que temps perdu pour vos fines papilles tant les allergies, aujourd’hui, vous les collectionnez comme des cartes Panini.

Non, le nucléaire n’y est pour rien, même cette année. Le nez qui coule, les sinus encombrés et la gorge qui gratte sont de bien moindre maux comparés à une cheville à la place du coude ou une main entre les omoplates. Inutile donc de rejeter la faute sur les Japonais, allez manger trois sushis, c’est devenu un acte militant. Vous êtes allergique au gluten et au poisson cru ? Là, c’est de la mauvaise foi.

Il y a donc cette banale allergie au pollen qui mine vos premiers espoirs de robe légère en terrasse tant vous avez froid et que c’est compliqué de savourer un mojito quand le contenu de votre nez se répand dans le verre. Pardon pour cette image. Mais réjouissez-vous amies renifleuses, il y a des sensibilités qui foutent en l’air de délicieux moments tout au long de l’année. Prenez par exemple les fruits de mer. Votre copain n°16 vous propose un week-end en Normandie pour manger du beurre doux et voir la mer. Essayez donc d’aller dans un restaurant normand et de faire l’impasse sur la gastronomie maritime, les locaux vous conspueront et vous serez à jamais bannie de la région. Tout aussi handicapante et terriblement désociabilisante, l’allergie au chocolat sera une cause nationale l’année où j’accèderai à la présidence du pays des cerveaux ramollis. Vous avez déjà fêté un anniversaire sans gâteau au chocolat ? Passé un Noël sans ses kilos de pralinés Gianduja ? Vécu un une rupture sans pot de Nutella ? Regardé Buffy et les vampires sans une tablette de Milka ? Les rimes sont fortuites, mais si c’est le cas, appelez Seguela et demandez-lui comment obtenir le statut de membre d’honneur au club de ceux qui ont raté leur vie.

Il paraît qu’on peut se faire désensibiliser. Rien que le mot fait peur. Vous n’êtes déjà pas très compatissante avec les doux recruteurs de donateurs, Saw 6 vous a fait marrer et pas que pour le titre, vous n’avez rien contre le principe de crash test pour animaux et en plus, vous avez des idées politiquement incorrectes pour reboucher le trou de la sécu ? Gardez donc vos allergies, ça semble être votre unique semblant d’humanité.

Allons bon, si votre corps rejette les plaisirs simples du commun des mortels, racontez-nous tout ça, nous serons ravis de partager mouchoirs usagés et recettes antihistaminiques avec vous.

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2 Comments

  • Reply
    alessandra
    22 avril 2011 at 10:34

    les antihistaminiques, mon sésame pour une overdose de fraises aux printemps!! En tous cas, pour un désenbilisation « home made » (ma spécialité!!) j’ai pris du pollen en décémbre, janvier et Février, tous les matins, c’est vranchement dégueu mais pas encore de rhume des foin!!!!YYES!!! Le mal contre VS le mal!!!

  • Reply
    azerty
    21 avril 2011 at 16:51

    dans le même genre tu as l’allergie à la clim pourrie du bureau… l’été va être long !

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