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Arno au Casino de Paris – Putain, putain, c’est vachement bien !

Il y a toujours cette brume étrange au Casino de Paris… Une condensation qu’on ne voit nulle part ailleurs. C’est particulièrement sensible quand la salle est dépourvue de sièges comme ce soir. Ce brouillard pourrait rappeler un petit matin sur les dunes. Est-ce l’intro aux sonorités orientales qui me donne cette impression ?

Le titre Brussld ouvre le concert sur un arrangement rappelant un peu les « Arabesques » de Jane Birkin. La voix claire d’une choriste ajoute à cette ambiance : Arno a conservé sur scène cette volonté de mixer les influences, aperçue dans son dernier album.

Puis le rock à l’ancienne arrive. Et on retrouve notre ostendais fidèle à lui-même, enchaînant titres récents et historiques. Parmi aux, ce sacré With You qui remonte à l’époque de TC Matic. Les années passent mais les racines sont toujours là. Serge Feys, le claviériste historique du groupe aussi : « Ca fait trente ans qu’on fait de la musique ensemble mais j’ai jamais vu son zizi. Et je suis très content de ça » lâche Arno. Visiblement, lui aussi prend un malin plaisir à interpréter ce titre toujours incroyable.

J’aurais aimé dire que ce concert était exceptionnel. Le qualificatif ne semble pas galvaudé dans l’absolu. Simplement, la prestation est habituelle pour ce personnage, qui nous avait avoué il y a quelques mois : « Je fais des disques pour monter sur scène ». Energique comme toujours, Arno n’a pas perdu sa vocation de bête de scène. Pas d’entracte, un rythme tenu tout le long du concert, de l’échange avec le public… Il y a de quoi en remontrer à bon nombre de rockeurs en herbe.

Puis il y a ces moments surréalistes. Juste avant d’entonner Lola, etc. Le rockeur belge nous confie qu’il a écrit cette chanson en pensant à sa grand-mère. « Ma grand-mère c’était une vraie salope. Mais une salope avec la classe. Elle avait des roberts comme un bulldozer. Elle jouait du piano comme Beethoven. Vous savez qu’à la fin, Beethoven était sourd et aveugle. Ma grand-mère, elle n’était pas aveugle mais avec ses seins, elle ne voyait pas ses mains. Donc elle jouait comme Beethoven. Elle me disait souvent : tu verras, c’est toutes des salopes sauf mémé ».

Dans les morceaux de bravoure, on retiendra les filles du bord de mer. Ce texte, subversif pour le sage Adamo, se transforme en authentique farce théâtrale lorsque repris par son compatriote Arno. Le public et mis à contribution et la bonne humeur générale ne fait qu’augmenter avec le dernier couplet : Arno nous le récite dans un yaourt russe qui n’est pas sans rappeler le solvakistanais, langue maternelle des défunts Bratisla Boys (paix à leurs âmes).

Et puis il y a Get up, Stand up. « C’est une chanson de Bob Marley et on a changé le bazar. » Sur l’album, la reprise m’avait laissé perplexe. Sur scène, elle prend une autre dimension. Le clavier s’efface derrière le timbre rocailleux d’Arno. Le texte ainsi mis en avant rend tout l’aspect contestataire de ce titre.

Tournée après tournée, l’énergie d’Arno reste intacte. On aimerait juste savoir à quoi il carbure. Sûrement un breuvage typiquement belge et roboratif. Et comme il le dit si bien : « Vive les moules ! »

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