Musique

Basia Bulat – Heart Of My Own

Les plus chanceux ont découvert Basia Bulat en 2005 avec son premier EP auto-produit et en concert (à condition d’habiter dans l’Ontario) avec le Poche Orchestra. Rapidement Basia est devenue une véritable figure de la scène folk effervescente du Canada, notamment grâce à son premier album Oh, My darling (2007), mais aussi par ses prestations lives d’une grande qualité. A 26 ans et presque trois ans après, elle a enfin sorti son deuxième album intitulé Heart Of My Own.

J’ai déjà mentionné l’axiome que tous chroniqueurs de musique aime à sortir lors de la parution d’un deuxième album. « Le deuxième album est bien plus difficile que le premier »… disponible dans de nombreuses autres variantes.
Mais pour être plus précis, ce qui est réellement difficile dans la sortie du deuxième album c’est la critique.

A moins d’avoir découvert le groupe sur scène où via un premier EP, c’est lors de la parution du premier album d’un groupe qu’on découvre ce même groupe (logique, non ?), les attentes sont forcément plus faible que lorsqu’on suit un groupe depuis de nombreuses années.
Dans le cas de Basia Bulat, critique et public ont été unanimes, la sortie de Oh, My Darling en 2007 a été une véritable révélation, une voix unique, une artistes sincère. Nominée en 2008 pour le « Polaris Music Prize » qui désigne le meilleur album canadien de l’année, elle commencera la même année une tournée qui l’emmènera pendant deux ans en Europe, en Australie, au Canada et aux États-Unis. C’est d’ailleurs durant cette tournée que Basia a écrit les chansons qui composent son nouvel album Heart Of My Own.

L’album s’ouvre sur le rythme énergique et contagieux de Go On, on se retrouve à battre la mesure et en portant son attention sur la musique on ne s’aperçoit pas immédiatement de la performance vocale de Basia, qui maitrise beaucoup mieux sa voix que sur son premier album.
Run est une sublime valse, la voix de Basia vient au premier plan avec juste derrière, son autoharpe qui a certainement jouée un grand rôle dans son succès.

Sugar And Spice nous amène dans l’intimité de l’artiste, le chant plaintif est accompagné à la guitare et souligné par les cordes. Le titre est trompeur, la chanson est mélancolique et provoque une première rupture dans la progression de l’album.

Le nerveux Gold Rush, qui fut le premier single de cet album, porte au contraire très bien son titre, la fièvre de la ruée vers l’or s’entend même dans la manière de chanter de Basia.
Le titre éponyme, Heart Of My Own, rappel les racines folk traditionnelles dont s’inspirent de nombreux artistes en ce moment. Sans être dans cette ligne purement folk, mais sans non plus ajouter un vrai plus, Basia rend simplement ici un hommage au genre.

Sparrow est la seconde rupture, elle épure la musique, abandonne la production et l’orchestration pendant 2 minutes 30. Mais pas plus car If Only You nous remet immédiatement dans le rythme, et introduit la trompette qui parait presque exotique dans ce contexte.
Trompette qui a un peu plus de mal à trouver sa place dans I’m Forgetting Everyone qui lui fait pourtant la part belle.

The Shore est sublime dans sa sobriété musicale, mais la voix de Basia est un peu trop plaintive au début du morceau, elle aurait pu choisir de monter en intensité au fil du titre et finir en beauté avec les chœurs (enfin ce n’est qu’un léger détail qui disparait devant l’enchantement du morceau).
Once More, For The Dollhouse est sombre, poétique mais peut-être légèrement contemplatif, malgré la finesse du texte, il est difficile de se laisser impliquer dans la chanson.

Walk You Down est la troisième rupture, puisqu’après trois morceaux au rythme plus mélancolique, Basia repart de l’avant avec entrain.
If It Rains est la fausse conclusion de l’album, car il est fortement conseillé d’acquérir la version iTunes agrémentée du magnifique Hush, chanté a cappella avec une présence et une profondeur envoûtante par une Basia Bulat très inspirée.

Pas une révolution, mais bien une évolution, Heart On My Own suit le chemin ouvert par Oh, My Darling en corrigeant les défauts de jeunesse (c’est ici que certains diront qu’elle a perdu de sa spontanéité). Le côté trop lisse de l’album qui apparaît lors d’une écoute en surface et rapidement effacée lorsque l’on accepte d’entrer véritablement dans l’album. Trop rapidement critiqué, c’est avec le temps que cet album prendra toute sa valeur.

The Shore en live :

Son site : http://www.basiabulat.com/
Son Myspace : http://www.myspace.com/basiabulat

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