Films

The Rocky Horror Picture Show

En cette journée d’Halloween, quoi de mieux qu’un film comme le Rocky Horror Picture Show pour se mettre dans l’ambiance ?

I) L’origine du mythe

a) Vengeance théâtrale :

Dans les années 70, où le rock’n’roll faisait sa gloire, une pièce de théâtre se présenta à Londres. Il s’agissait de « Jesus Christ Superstar » de Andrew Lloyd Webber et Tim Rice, qui connut un grand succès parmi le public.

Seulement, Richard O’Brien (de son vrai nom Richard Timothy Smith), ancien figurant du spectacle, était le seul à ne pas participer au triomphe de son équipe. Il se retrouva avec sa femme et son enfant, n’ayant aucun appel de certains metteurs en scène voulant bien l’engager dans leurs œuvres.

C’était à ce moment-là qu’il décida de se venger de Webber et Rice, en rédigeant la pièce la plus osée jamais écrite à ce jour…

b) Folie sur la scène :

Le 19 juin 1973, sous une pluie battante, quelques dizaines de personnes londoniennes ont vus la nouvelle pièce de théâtre « The Rocky Horror Show » de Richard O’Brien, avec Tim Curry et lui-même. Jamais ils n’ont vu un tel horror show aussi étrange et osé que celui-ci. O’Brien a mis en scène la plus surprenante et la plus folle auto-dérision des grands spectacles théâtrales de Londres, ayant fait référence aux films d’horreur de son enfance, ainsi que des thèmes comme le sexe et le rock and roll.

c) Succès mondial terrifiant :

1974 fut l’année où “The Rocky Horror Show” remporta le grand prix du meilleur spectacle de l’an, à Los Angeles. Populaire dans les plus grandes parties des Etats-Unis, la pièce de théâtre fut reconnue à travers le monde entier, en se produisant dans tous les pays du globe terrestre que ce soit la France (Paris), l’Australie, le Mexique, l’Allemagne ou d’autres endroits mondiaux.

Malgré un sombre échec dans les planches de Broadway, l’horror show a été joué autant de fois que possible, jusqu’en 1980.

II) Le plaisir absolu cinématographique

1. Tim Curry et son horrible spectacle filmé :

Suite au formidable succès du Rocky Horror Show, Jim Sharman, producteur de la pièce de théâtre, veut l’adapter au cinéma, avec Richard O’Brien. Tous les deux écrivent le scénario, Sharman poste pour sa réalisation et O’Brien pour la composition de la musique, tandis que les comédiens reprennent leur rôle respectif (Tim Curry, Patricia Quinn, etc…), sauf pour deux personnages centraux de l’histoire interprétés par Susan Sarandon et Barry Bostwick.

Le tournage du film a duré peu de mois, mais avec une ambiance joyeuse et folle, dont l’acteur Tim Curry se souvient de son immense plaisir à rejouer son personnage à l’écran.

b) Echec horrifiant :

Sorti en 1975 dans le monde entier et réservé à cette époque aux adultes, le film de Jim Sharman fut victime d’un échec commercial monumental. La presse et le public le boudent sévèrement, le critiquant d’être trop simple et trop vulgaire. Il fut donc redistribué dans quelques cinémas de New York, pendant la nuit.

c) Renaissance surprenante d’un film particulier :

Le temps passe et le film est toujours au cinéma, que ce soit en France ou en Amérique. Tout d’un coup, un immense fan club de ce long-métrage se forme petit à petit pour faire devenir l’un des films (volontairement) nuls en monument culte. Bien que surprenant, le Rocky Horror Picture Show gagne le cœur de milliers de spectateurs, connaissant les répliques des acteurs par cœur, et en jouant chaque scène du film dans le seul cinéma qui projette encore, depuis trente ans, le film, déguisés et surexcités.

Grâce à cette participation amusante, le film fait parti désormais des meilleurs midnight movies (films de minuit) de tous les temps.

d) L’objet le plus bizarre de l’Histoire du Cinéma :

Par un conseil d’un ami, j’étais convaincu de regarder ce « film » culte. Je l’ai vu, je l’ai revu, encore vu et toujours vu autant de fois que possible, jusqu’à ce qu’il devienne une sorte de drogue pour moi.

The Rocky Horror Picture Show n’est pas que cinématographique, il est encore plus : c’est une culture d’une ancienne époque racontée et, qui plus est, la rend intemporelle et au grand jamais démodée.

Adaptée au départ d’un « anti-spectacle » londonien, cette pellicule se révèle bien plus étrange que cela. D’une esthétique belle et surprenante, elle détourne délicieusement les traits importants d’un vieux film d’horreur des années 50-60. Ainsi, une bouche placée dans un décor noir introduit le début du film, en chantant un croisement absurde de plusieurs monstres légendaires (King Kong, l’Homme Invisible…). Puis, un mystérieux « criminologue » nous conte, tel un narrateur de films de série Z, l’aventure complètement improbable d’un couple coincé au milieu d’un bestiaire de personnes « monstrueuses ».

Le film tout entier véhicule un somptueux hommage parodique au cinéma d’horreur et de science-fiction de série B, avec les stéréotypes (le narrateur, le couple drôlement abruti) et les clichés (panne de voiture absurde, scénario bidon et décors faussement horrifiques) du genre, tournés en dérision aussi bien subtilement que grossièrement.

Le casting est de très grande qualité, car les acteurs s’en donnent visiblement à cœur joie pour délirer dans l’illogique le plus complet. La star du film étant Tim Curry (It de Stephen King, Legend, etc…), ô combien talentueux mais qui a malheureusement croulé dans une carrière télévisuelle méconnue, signant sa plus belle prestation à ce jour, s’amusant et cabotinant comme un véritable fou.

The Rocky Horror Picture Show possède une qualité étonnante et pourtant caractéristique : il est d’une provocation sans temps mort, qui ose exploiter au maximum l’ambiguïté sexuelle et le respect de la culture gay.

Mais ce qui fait parti de son culte, c’est son ambiance musicale.

Energiques et entraînantes, les chansons composées sont tout le fil conducteur du film, donnant l’envie de danser toute la journée dessus. La bande-son ne privilégie qu’un genre de musique : le rock’n’roll.

En outre, le film est un véritable hommage de cette musique pop, et qui plus est, est ancré dans son époque : les années 70, où la musique pop rock était son emblème.

L’horror picture show est donc intemporel, donnant tout son budget à l’incontournable musique qu’est le rock and roll.

Réservé à un public averti, The Rocky Horror Picture Show est tout simplement le vrai et pur OFNI (Objet Filmique Non Identifié) que le Cinéma ait créé à ce jour, intemporel, car déclarant amour à la musique emblématique de son époque, et rendant hommage, avec humour (à prendre absolument au 3 000ème degrés), aux films d’horreur et de science fiction de série B, faisant référence à des films des années 30 à 50 du genre (Le jour où la terre s’arrêta, Planète Interdite, Docteur Folamour, Nosferatu et bien d’autres encore).

Etant rentable pendant la période d’Halloween, je vous le conseille bien évidemment de le voir et je n’ai plus qu’une chose à vous dire : abandonnez-vous au plaisir absolu !

N’hésitez pas, achetez le DVD : The Rocky Horror Picture Show

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