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Les Fatals Picards

Les Fatals Picards ont été les premiers artistes interviewés pour Save My Brain. Il est donc tout à fait naturel de les retrouver deux ans après la première rencontre pour faire le point sur leur carrière !

Il faut dire qu’il s’est en passé des choses en deux ans. A l’époque, ils défendaient leur album « Pamplemousse Mécanique », après un passage remarqué (mais pas récompensé) à l’Eurovision. Depuis, Ivan (le seul vrai picard de la bande) a quitté le groupe et les quatre joyeux lurons ont continué l’aventure, en sortant notamment il y a quelques mois leur dernier opus, « Le sens de la gravité ».

Laurent, le bassiste, revient avec nous sur l’évolution des Fatals Picard et ce nouvel album.

– Après des albums comme Navet Maria ou Pamplemousse Mécanique, vous revenez avec un album au titre plus grave « Le sens de la gravité », pourquoi ce choix ?

On s’est basé sur une étude américaine publiée par le New-York Times à l’occasion de l’élection de Barack Obama. D’après le Times, le monde moderne souffrirait d’un grave déficit de sens et de gravité à la fois, d’où le titre. Mais c’était aussi l’occasion pour nous de mettre en avant le côté obscur de la farce… L’humour noir comme fil rouge.

– Est-ce une volonté de marquer le départ d’Ivan et de vous différencier de ce que vous faisiez auparavant à cinq ?

Oui et non. Dans la mesure où Ivan participait grandement à l’écriture des textes et des musiques du groupe, il était normal que le processus d’écriture s’en ressente. Mais nous n’avons pas fait cela de manière consciente, en nous disant « Ivan est parti, maintenant nous allons aller dans telle direction. ». C’est venu très naturellement…

– Comment le groupe a-t-il évolué depuis la sortie du précédent album ?

Nous avons grandement bénéficié de l’effet Eurovision : nous avons fédéré un public plus grand, plus hétérogène. Mais surtout, nous avons continué à faire ce que nous savions faire le mieux, à savoir des concerts… C’est réellement sur scène que les Fatals prennent tout leur sens, même si ce dernier album est assez proche de ce que nous sommes vraiment.

– Comment décririez-vous « Le sens de la gravité » ?

C’est une espèce de « constat social », la mise en musique d’une année passée à sillonner les routes de France, à rencontrer des gens, à essayer de comprendre certaines choses. Une année de faits-divers aussi : les enfants de Don Quichotte, les sans-papiers, les jeux Olympiques en Chine…La volonté d’évoquer des sujets graves, mais avec humour, et sans jamais se poser en donneurs de leçons.

– Politiquement l’album est très marqué (d’emblée par la pochette) avec des textes comme « Le combat ordinaire » ou la reprise de « mon père était tellement de gauche » Est-ce important pour vous l’engagement politique des artistes ?

Encore une fois, il ne s’agit pas d’engagement dans le sens : « Nous avons telles idées, si vous ne partagez pas les nôtres, vous êtes dans l’erreur. ». Nous voulions juste parler de ce qui nous touche à notre manière. Pour nous, l’artiste ne doit pas se transformer en porte-drapeau, et les concerts en meetings politiques ; nous avons des idées, une certaine vision de la politique, mais nos chansons ne sont pas des leçons de morale…il faut plutôt voir cela comme de la « microsociologie ».

– Qui est l’auteur des textes ? D’où vient l’inspiration ?

C’est moi – Laurent, le guitariste – pour la plupart, même si les trois autres membres du groupes donnent toujours leur opinion et participent aussi à l’écriture. Pour ce qui est de l’inspiration, c’est la France dans laquelle nous vivons, celle dans laquelle nous avons vécu…tout peut prêter à rire pour peu que l’on arrive à trouver un angle d’attaque pertinent.

– Vous avez tapé sur de nombreux artistes dans vos chansons comme Johnny, Superbus ou encore dernièrement les Enfoirés. Quel(s) artiste(s) aimeriez-vous épingler à l’avenir ou au contraire mettre à l’honneur ?

A titre personnel, je mangerais bien du Philippe Manœuvre sur le prochain album… Mais pour l’instant, nous n’avons pas encore trouvé notre tête de turc.

– Il y a deux reprises sur l’album. Pourquoi des reprises, déjà ? Et ensuite, pourquoi celles-là ?

Parce que nous n’avions pas assez de morceaux et que nous avions besoin de fric… sans compter que Warner ne voulait pas que « Le jour de la mort de Johnny » figure sur l’album. Et puis Jean-Marc voulait chanter « Mon père était tellement de gauche » à tout prix. Quant à la nouvelle version de « Seul et célibataire », nous souhaitions graver sur disque ce que le groupe peut parfois donner sur scène.

– Les supporters du PSG en prennent pour leur grade dans « les Princes du Parc ». Aucunes représailles à déplorer ? Qu’est-ce qui vous a motivés à leur dédier une chanson ?

Brassens avait coutume de dire qu’au-delà de deux, on est une bande de cons, et je suis toujours enclin à croire ce que dit Brassens.

– La chanson « Canal St Martin » a-t-elle été entendue par Augustin Legrand ? Si oui, quelle a été sa réaction ?

Il a été très touché, et nous avons eu l’occasion à plusieurs reprises de nous rencontrer et de parler ensemble. C’est un homme, au sens noble du terme.

– Et les Fatals sur scène qu’est ce que ça donne maintenant ? On peut y retrouver toutes les chansons du nouvel album ?

Presque, à part une ou deux. Sur scène on essaie d’offrir au public un vaste panel de notre univers : du rock, du punk, de l’acoustique… Comme notre public va de 7 à 77 ans, on estime que la variété du répertoire est la clé d’un concert réussi.

– Les Francos, l’Olympia (2 fois), une tournée au Québec, les Fatals Picards en écoute sur Virgin : quel est le prochain défi ?

Faire manger des champignons à Jean-Marc…

– Cet été, on pourra vous retrouvez un peu partout ? Beaucoup de festivals sont en vue ? Vous appréhendez ?

Non, on a peur de rien ni de personne…sauf de Motörhead !

– Pour finir, on ne peut vous quitter sans évoquer l’Eurovision : Patricia Kaas huitième à l’Eurovision, ça vous inspire quoi par rapport à votre participation ?

Rien. A part que même avec une jupe, et dans pays qui soi-disant « adulait » Patricia, il est difficile de faire mieux que Marie Myriam il y a 30 ans…

Bonus : Il y a deux ans, on vous avait demandé votre recette pour « sauver les cerveaux », et la réponse avait été plutôt… floue. Et maintenant, vous répondriez quoi ?

Eteignez la télé, lisez des livres, et apprenez par cœur le nom de tous les départements français et de leurs préfectures…

Retrouvez les Fatals Picards sur leur site officiel : http://www.fatalspicards.com/

A écouter sur « le Sens de la Gravité » : « Chinese Democraty » – « L’histoire d’une meuf » – « Les princes du parc »

Les Fatals Picards, à ne pas manquer en concert :

Septembre

05/09 Sens (89) – Festival Musicasens

11/09 Auberive (52) – Festival de La Poule Des Champs

18/09 Soissons (02)- Centre Culturel de Soissons

Octobre

09/10 Aix en Provence (13) – Festival de la chanson française du pays d’Aix

16/10 Ivry sur Seine (94) – Festi’Val de Marne

22/10 Change (53) – Les Ondines

Novembre

06 /11 St Etienne (42) – Le Fil

14/11 Hirson (02)- Le Picardie Mouv’

20/11 Lille (59) -le Splendid

Janvier 2010

15/01 Montreuil-Bellay (49) – Mairie de Montreuil-Bellay

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