Chroniques ordinaires Humeurs

La fête des mères

Vous savez ce qui vous attend le 7 juin ?

Ah ha, je vois déjà la sueur perler sur votre front, vos mains trembler et vos yeux s’écarquiller ! C’est comme une malédiction qui reviendrait chaque année et qui ne vous lâchera pas, vous devez y faire face, affronter la bête, la prendre par les cornes, oui, vous devrez surtout y penser, marquer cette date en rouge dans votre calendrier ! La FETE DES MERES, cette menace qui résonne douloureusement à vos tendres oreilles, cette fête que vous pensez commerciale mais qui, comme la Saint Valentin, n’est pas aussi simple à ignorer, sous peine de vous retrouver en froid avec Môman, qui elle ne se gênera pas de vous mettre sous le nez les souffrances qu’elle a subie quand vous êtes né, les nuits qu’elle a du passer à votre chevet lorsque vous étiez malade, le choc qu’elle a du subir quand vos cheveux sont passé du blond au vert… Comment oserez-vous ne pas y penser, comment oserez-vous ne pas lui acheter de cadeau, à Môman ?

 

Sans rire, je crois que le job le plus dur au monde, c’est d’être maman. D’abord vous êtes un charmant bébé, tout dodu tout mignon, mais gare si la bouffe n’arrive pas assez vite ! Vous faites courir vos parents en plein milieu de la nuit, ils vont au travail le lendemain avec des mines de ceux qui ont perdu un match de boxe en dix rounds contre Rambo, pendant que vous dormez paisiblement dans votre couffin. Vous avez été un monstre à votre adolescence, et ça ne s’est pas arrêté là ! Il n’est alors que justice si Môman a droit à son jour à elle, à un joli poème recopié par la maîtresse un soir de beuverie sur jekiffemareum.com, auquel elle ajoutera une carte immonde tâchée de trois gouttes de peinture, votre photo collée dessus, la colle bavant de tous les côtés…

D’où vient donc cette Fête des Mères ? La réponse est évidente, des Etats-Unis, le pays où tout est possible, même d’avoir un pit-bull à rouge à lèvre qui candidate pour la maison blanche. Contrairement à Sarah Palin, votre maison blanche à vous, elle est bien réelle et Môman est bien présidente, pour un mandat éternel… Un peu comme une dictature, oui, c’est ça. Et ce depuis le second dimanche du mois de mai 1907, jour anniversaire de la mort de la mère d’Anna Jarvis, qui demanda aux autorités de l’Etat de Virginie de célébrer un office religieux pour toutes les mamans du pays. L’histoire ne dit pas si l’office devait être fêté par soulagement. Quoi qu’il en soit, en 1917 les soldats américains l’importèrent en Europe, tels les cochons importèrent la grippe, mais ça, c’est une autre histoire. Il n’y a pas de fête des mères chez les cochons (le premier qui dit qu’il veut renaître en cochon…).

Avouez-le, vous l’avez dit au moins une fois dans votre vie pour évacuer votre frustration : fête commerciale, pas besoin de ça pour faire un cadeau à Môman, encore une invention qui sert à rien, ça vient des Etats-Unis évidemment ! Ce n’est pas la Fête des Mères en soit qui vous dérange, c’est le fait de ne jamais trouver de cadeau, enfant indigne que vous êtes ! Lorsque vous étiez petit, c’était votre maîtresse qui vous mettait tout sur un plateau, quelques années plus tard vous êtes livré à vous-même. Les cadeaux classiques de ce jour de fête –et les plus ennuyeux sans doute- : un bijou, en général un petit cœur doré, une plante verte ou encore pire un bouquet de fleurs qui pourrira deux jours plus tard lamentablement sur la table de la cuisine, régulièrement attaqué par le chat de la maison et bien sûr, des chocolats. L’industrie nous a facilité le travail en inventant des chocolats qui s’appellent « Merci », histoire d’avoir une possibilité de loucher sur le paquet lorsque vous ne saurez plus quoi dire d’autre.

Je tenais encore à vous faire partager cette magnifique et transcendante citation d’Honoré de Balzac : « Le cœur d’une mère est un abîme au fond duquel se trouve toujours un pardon. » De son temps, la fête des mères n’existait pas encore, l’abîme du cœur de sa mère était donc bien plus profond qu’il ne l’aurait été aujourd’hui. L’abîme actuel du cœur d’une mère doit environ être de la profondeur d’une poêle à frire… Et le nombre de neurones de l’imagination des enfants pour trouver un cadeau, proche de ceux d’un cochon touché par la grippe.

Allons, cheer up comme diraient les anglais ! Le 7 juin 2009 sera votre jour de torture, vous devez bien ça à votre mère, non ? Et si je puis me permettre de vous donner un conseil pour le cadeau : pourquoi ne pas lui faire à manger, du petit déjeuner jusqu’au dîner, sans qu’elle ait à lever le petit doigt ? Oui parce que ne me dites pas qu’à sa propre fête ce n’est pas elle qui court dans tous les sens pour vous nourrir ? Finalement, comme j’en entends beaucoup dire quand cette fête approche dangereusement sur le calendrier, faut-il vraiment un jour particulier pour dire merci à votre mère ? J’aurais tendance à répondre oui, l’être humain est fait ainsi : s’il n’a pas une épée de Damoclès au-dessus de la tête il n’avance pas, c’est comme l’âne et la carotte.

Sur ce, je vous souhaite à tous bonne chance, il vous reste très exactement 17 jours pour organiser le plus beau jour de l’année de votre maman ! Et ensuite ça sera le tour de papa, le 21 juin. Oh ne criez pas comme ça, vous allez réveiller votre mère !

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1 Comment

  • Reply
    Lou94
    21 mai 2009 at 9:23

    Maman-le-jour-de-la-fête-des-mères : « Oh quelle bonne idée ! Merci mes chéris… des chocolats ! Je vais me régaler ! »
    Le soir même maman grogne au repas, parce qu’elle est au régime et qu’il ne faut pas mettre d’huile dans ses courgettes. Or, curieusement, le lendemain, le paquet de chocolat est à la poubelle, il a été dévoré par maman en une nuit ! Sachant que maman est au régime et que Papa raffole du chocolat…

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