Chroniques ordinaires Humeurs

Le rangement

Ce n’est pas que je suis bordélique… Je vois juste ce que j’ai envie de voir.

Un soir où ma télé rediffusait pour la 6ème fois la saison 1 de Prison Break -oui, parfaitement, on en viendrait presque à se lasser des tatouages- j’ai décidé de trier mes cours et si courage suffisamment important… les recopier au propre. Les Fratellis à fond, ma motivation au summum de l’échelle de la motivation, me voilà assise au pied de mon lit à regarder tout ça. J’avais déjà décidé de trier mon trieur quelques semaines auparavant jugeant que ma fiche d’inscription au club de gym 2004-2005 d’à coté n’avait rien à faire avec l’itinéraire Mappy de mes vacances en Espagne, ni même avec ma déclaration d’impôts. Chose vaine, un imprévu type téléphone à copine pour en dénigrer une autre ou lecture d’un article sur le brushing parfait fut survenu dans le but aussi perfide qu’efficace de me détourner de ce droit chemin. Fatiguée, je me suis couchée en remettant mon activité rangement « au lendemain »… Cependant, il faut savoir que j’ai une conception temporelle assez particulière. La suite vous la connaissez, cette conception du temps m’ayant fait défaut, les papiers se sont accumulés, les bouquins éparpillés et ma motivation s’est fait la malle.

Constat

Ayant remarqué que le papier n’était pas biodégradable dans le parquet (ni dans la moquette, ce n’est pas la peine d’essayer), j’ai décidé d’envisager pour la 2ème fois de faire quelque chose pour mon environnement personnel. D’accord, mais pas ce soir, il est trop tard.

Phase 1

Après avoir réactualisé mon constat, armée d’un grand sac poubelle avec la ficelle orange se traînant lamentablement derrière, je pris mon courage à deux mains et commençai à jeter. Des factures essentiellement, pouvant laisser penser, si on ne s’attarde pas dessus, que je suis plus fidèle à mon opérateur téléphone qu’à mon coiffeur. Et si on y met un peu de volonté, il n’est pas impossible de trouver des grilles de sudoku ou de puissance 4, souvenirs peu glorieux de la dernière réunion au bureau. Mais pas seulement des bouts de papier. Des magazines, des paquets de chewing-gum vides, des bouts d’encens, des cartes Yu-Gi-Oh appartenant à mon filleul – ou mon ex, je ne sais plus très bien -, des CD gravés sans appellation, des articles, le Courrier International du 14 Décembre… C’est dingue tout ce qu’on peut accumuler sans jamais jeter… Je ne vous ferais pas le récit de tous les souvenirs me ramenant à tous ces objets, mon égocentrisme est en contact direct avec ma dignité.

Phase 2

Le superflu jeté, le rangement a pu commencer. C’est à ce moment que j’ai compris mon erreur quand j’ai choisi ma bibliothèque Ikea. J’ai voulu me la jouer D&Co avec un meuble noir mais j’avais oublié que Swiffer et moi on était en froid. Impossible de laisser trois jours de poussière s’accumuler au risque de faire passer ma bibliothèque pour un sapin de noël par temps de givre… De loin évidemment, car en s’approchant on remarque facilement que ce n’est qu’une étagère appartenant à une incompétente de la lingette dépoussierante ! Heureusement pour moi, je suis myope.

Phase 3

Après avoir rendu Cosmopolitan au panier à journaux et Yu Gi Oh à … la poubelle, j’ai rangé mes classeurs/chemises/feuilles volantes dans ces cases ouvertes et je peux vous dire que niveau esthétique, ce n’est pas top. Chez Oxford, ils devraient penser à ça en harmonisant les couleurs des classeurs. Et les tailles aussi. Et faire des compartiments pour éviter que mon gloss Bourjois s’abrite chez Côté Spa ou Neruda.

Conclusion

Outre la conclusion aussi superficielle qu’irréfutable que je peux ranger sans jamais être sure que ça le restera, je peux en tirer une leçon quasi-psychanalytique. Le fait que ma conception temporelle est altérée par mon esprit littéraire, que si je ne fais pas attention, j’ai l’équivalent de trois chênes qui pourraient pousser dans mon parquet et que je suis détournable du droit chemin trop facilement… c’est peut-être la métaphore quelque peu « capillotractée » que je suis tout simplement désordonnée ! Pensez-vous réellement pouvoir relier à mon inconscient cette conception tumultueuse de mon organisation ?

Allez, retournez à vos bouquins et veuillez cesser de provoquer mon Ca !

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