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Jean-Marc Roberts, écrivain-éditeur

« un roman doit toujours contenir un secret« 

Ecrivain, scénariste et éditeur, Jean-Marc Roberts est un personnage atypique et incontournable dans le paysage éditoral français. Cet écrivain au parcours singulier, auteur d’une vingtaine de romans est directeur des éditions Stock depuis 1999. Il a également écrit les scénarios des films « Une étrange affaire », « Que les gros salaires lèvent le doigt », « Cours privé », « Faux et usage de faux »…

Jean-Marc Roberts est né à Paris le 3 mai 1953. Son père, Edwin Roberts, américain, est directeur de grands magasins à Los Angeles, sa mère, Ada Lonati, italienne, est comédienne.

Jean-Marc Roberts, l’écrivain :

Jean-Marc Roberts a commencé à envoyer des manuscrits aux maisons d’éditions dès l’âge de 15 ans. Ses trois premiers manuscrits ont été refusés partout, le quatrième « Samedi, Dimanche et Fêtes » a plu à Jean Cayrol des éditions du Seuil, qui l’a publié en 1972. Ce premier roman obtient le Prix Fénéon. En 1974, Marcel Julliard le recrute comme conseiller éditorial aux éditions Julliard où il restera quatre ans. Américain, il sera naturalisé français à ce moment-là. Il obtient le Prix Renaudot en 1979 pour son roman « Affaires étrangères » publié aux éditions du Seuil, qui raconte les relations ambigues entre un patron et ses employés. Ce roman adapté au cinéma par Pierre Granier-Deferre a reçu le Prix Louis-Delluc.

Dans les écrits de Jean-Marc Roberts, les thèmes qui reviennent de manière récurrentes sont le roman familial, la recherche identitaire, le rapport à la mémoire, la quête et le rejet de la famille, le refus et le goût de la solitude, les non-dits familiaux, la désintégration des sentiments, les images de l’enfance, les relations humaines. Jean-Marc Roberts aime creuser là où ça fait mal. Cet écrivain loquace a rendu sa vie privée publique en la racontant dans certains de ses romans.

D’une plume vive, percutante et parfois cynique, cet écrivain affectif a ainsi créé un univers savoureux qui est un ravissement pour ses lecteurs. Si pour Jean-Marc Roberts, écrire c’est sa respiration, écrire est un plaisir, c’est un réel bonheur de le lire.

Publications :

Aux éditions le Seuil, « Samedi, Dimanche et Fêtes » (1972), « Le sommeil agité » (1977), « Les enfants de fortune » (1978), « Affaires Etrangères » (1979), « l’Ami de Vincent » (1982), « Portrait craché » (1983), « Méchant » (1985), « Mon père américain »(1988), « l’angoisse du tigre »(1990), « Un début d’explication » (2000), « Toilette de chat » (2003), « Je te laisse » (2004),

aux éditions Julliard : « Baudelaire et les voleurs » (1975), « Monsieur Pinocchio » (1991),

aux éditions Grasset : « Les seins de Blanche-Neige » (1993), « Affaires Personnelles » (1996), « Une petite femme » (1998), « Cinquante ans passés » (2006)

aux éditions Balland : ‘Les bêtes curieuses »

aux éditions Flammarion : « La Prière » (2008).

Jean-Marc Roberts, l’éditeur :

Successivement éditeur au Seuil, chez Mercure de France, puis chez Fayard, c’est chez Stock qu’il trouve son équilibre. Jean-Marc Roberts se plaît à tisser des relations fortes avec les auteurs qu’il édite. Pour ce détecteur de talents, être éditeur c’est faire ce que l’on veut, imposer et non pas suivre les tendances, c’est aussi le coup de foudre et le début d’une grande histoire.

Quelques livres :

« Samedi, Dimanche et Fêtes » : la soeur du narrateur, Michel, a été assassinée. Il faut trouver le coupable, il y aura un procès et tous les journaux en parlent. Mais Michel a quinze ans, une petite amie, va au lycée et se dit que parfois la mort de quelqu’un peut servir : ses parents s’aiment, à présent.

« L’Ami de Vincent » : Albert Grange, chef d’orchestre dans un music-hall, est l’ami de Vincent, trompettiste de l’orchestre. Albert, après avoir découvert d’étranges histoires d’amour concernant son ami Vincent, dont une histoire de mort, mène une enquête minutieuse, à l’insu de Vincent,  qui l’amènera à chercher Irina Laden dans les coulisses de l’Opéra de Vienne.

« Méchant » :  Rémi a eu une drôle d’enfance, entre sa mère Anna, comédienne aux nombreux amants, Lolé la voisine nounou tendre et sévère à la fois, et un père, supposé, qu’il appelle « le chauve ». A la disparition d’Anna, Rémi se pose des tas de questions : son père est il son vrai père ? A t il un demi frère prénommé comme lui ? Adulte, Rémi est partagé entre la tentation de liquider ses comptes et l’acceptation de son passé illuminé par l’amour d’Anna. Mais c’est en devenant père, dans des conditions particulières, que Rémi trouvera les réponses.

« Mon père américain » : Dans les années 50, Zina, fille d’un vice-consul italien,  a épousé  Jerry, homme d’affaires new-yorkais, dont elle a un fils Ariel. Le couple se sépare, et Zina retourne vivre à Paris dans sa famille. Des années après, Ariel tente de raconter sa famille insolite, dont les personnages sont insaisissables, les petits secrets, les illusions, les mensonges.

« Un début d’explication » : Lorenzi, romancier âgé de 45 ans, est séparé d’Estelle. Il retourne dans l’ancien appartement où ils ont vécu moins d’un an tous les deux, et raconte sa vie, son amour perdu, aux nouveaux occupants Anton et Nicola, espions au chômage. Dans ce jeu de dupes, perversité et perfidie règnent, révélant la difficulté des amours et des ruptures.

« Monsieur Pinocchio » : Monsieur Pinocchio a été autrefois l’amant de Rachel, la mère d’Emmanuelle. Deux monologues se croisent dévoilant la relation passionnée.

« Toilette de chat » : Jean-Marc Roberts livre quelques moments épars de sa vie, privée et publique. Romancier, scénariste, éditeur, ce séducteur ayant connu plusieurs appartements au gré de ses rencontres, n’a jamais abandonné ses enfants, ni le chat. Un jour le chat meurt…

« Je te laisse » : c’est une longue lettre de rupture, cruelle et tendre entre une femme Romy et son mari Antoine, sur fond de crime et de milieu mafieux. Ce roman de moeurs écrit dans un exercice de style subtil, mené sans aucun temps morts où liaisons, compromissions, rapport de force, ambitions et tromperies sont remarquablement agencés, sans tomber dans la caricature, est une pure fiction.

« Cinquante ans passés » : Trois hommes, la cinquante passée, se retrouvent le temps d’une soirée pour évoquer leurs souvenirs, leur jeunesse, ce qu’ils sont devenus, et ce qu’ils n’ont pas su être. Ce roman n’est pas autobiographique mais mais comme le précise son auteur « c’est le récit de ce qui ne s’est pas passé ». C’est un roman d’une génération où nostalgie, tendresse et ironie dominent, c’est aussi un roman sur les illusions perdues et les destins contrariés.

« La prière » : A l’aube de ses quinze ans, Antoine tombe sur Naima, jeune musulmane, femme de chambre, agenouillée en prière dans une salle de bain du Carlton londonien. Cette rencontre se grave dans sa mémoire. Vingt ans plus tard, Antoine Risser est devenu médecin à Paris. Trente ans plus tard, Antoine est un médecin médiocre et un époux résigné, c’est alors que le terrorisme frappe Londres. Jean-Marc Roberts raconte une troublante et touchante histoire sur une vie balayée par les tragédies du monde, et au travers de celle  d’Antoine, c’est l’absurdité de la vie de  chacun qui transparaît. Ce roman émouvant est porté par une écriture magnifique.

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