Vie pratique

Les méthodes de contraceptions : 50 ans après la loi de 1967, parlons-en

C’était il y a 50 ans, début février 1967, l’Assemblée nationale adoptait une loi qui rompait avec le conservatisme Français. Cette loi, très simplement, légalisait enfin aux femmes la contraception hormonale, par pilule essentiellement, et amendait – sans supprimer – l’interdiction à l’avortement. Depuis, de nombreuses révolutions sociétales en ont découlé et la contraception hormonale est entrée dans les mœurs pour plus d’égalité et liberté dans notre pays.

Pour autant, de nombreuses attaques sont subies contre ce mode de contraception et l’actualité reste riche en thèses du tout et son contraire. Ne nous y perdons pas, la contraception est une avancée sociale, tout autant que l’IVG, sur laquelle revenir n’aurait pas de sens.

Il existe de nombreux modes de contraception et nous vous proposons, sans parti pris, de faire un état des lieux de tout cela.

Le saviez-vous ?

Un rapport sexuel effectué dans la période la plus propice pour tomber enceinte donne à 85% une grossesse dans la première année.

La méthode de contraception la plus ancienne s’appelle le Coitus interruptus et elle date de plus de 2000 ans. La méthode consiste au retrait avant éjaculation du partenaire. Pratiquée encore aujourd’hui, son efficacité reste loin des autres méthodes puisque tomber enceinte dans la première année reste à 10%.

Par extension à cette méthode de base, d’autres se sont créées, et nous avons aujourd’hui également le jour fixe et la température. La première consiste à calculer la période durant laquelle la femme est fertile et de programmer le rapport hors de cette période ; plusieurs formules circulent sur la toile et celles de Kyusaku Ogino est la plus célèbre. La méthode des températures se base sur le fait que l’ovulation produit chez la femme une montée de quelques dixièmes de degrés. Il faut alors pendant le cycle prendre sa température quotidiennement à heure fixe. L’efficacité finale de ces deux dernières méthodes est une grossesse dans 3% à 8%.

Les préservatifs et la stérilisation

4 préservatifs de plusieurs couleurs

On retrouve à la suite de tout cela, une contraception dite de barrière. Le préservatif, bien qu’il soit essentiellement masculin existe aussi sous forme féminine. Nous ne reviendrons pas sur l’histoire de cette modalité qui prend naissance bien plus lointainement qu’on ne le pense. Cette méthode est aujourd’hui très performante grâce aux technologies mises en œuvre pour éviter la rupture de la barrière.

Élément important, le préservatif est une des seules protections à l’être également contre les MST.

Le taux de grossesse oscille de 2% (pour le préservatif masculin) à 5% (pour le féminin).

En dernier lieu, parlons de la stérilisation. Pour les hommes, celle-ci se nomme vasectomie, quand pour les femmes nous appelons cela la ligature des trompes. Cette méthode est dite définitive. Mais attention, cela n’annule pas du tout le risque de grossesse ! Le taux d’efficacité est le plus important de toutes les méthodes et se place en dessous de 0,2% de grossesse.

Les méthodes de contraception dites hormonales

pilule contraceptive composee ou minidosee

Principalement à destination des femmes, la contraception hormonale est le choix de référence pour lequel il existe pas moins de 7 méthodes de contraception. Il y a donc de quoi y trouver son compte. Sous sa forme de pilule, la contraception reste en France la plus répandue. Mais signalons que l’efficacité est équivalente quelle que soit la méthode et la forme de prise avec un principe d’action identique.

Pilules contraceptives combinées et minidosées

Ces pilules contraceptives sont à prendre chaque jour, sans pause pour les minidosées. Elles contiennent des œstrogènes et/ou des progestatifs de synthèse qui agissent de concert avec le cycle naturel. Il est dit que les pilules minidosées sont plutôt destinées aux femmes souffrant de tabagisme, de plus de 35 ans ou dont l’intolérance aux œstrogènes (que ces pilules ne contiennent pas) est avérée.

Patch contraceptif

Le patch a exactement les mêmes caractéristiques qu’une pilule, à ceci près qu’il délivre chaque jour un dosage régulier de principes actifs. Les effets secondaires restent, selon les études, plus faibles, il reste bien accroché et permet une programmation « mentale » plus simple (plus besoin de penser tous les jours à sa pilule!).

Anneau vaginal

L’anneau contraceptif s’utilise durant un cycle complet avec une pause d’une semaine. Son efficacité est identique à la pilule de référence. Il reste très flexible et de petite taille.

Implants contraceptifs

A contrario d’un anneau ou un patch, l’implant restera sous la peau pendant trois ans. Il libère dans le sang une dose équivalente à la pilule chaque jour. En revanche, son installation et son retrait ne peut se faire qu’avec un professionnel de santé qualifié.

Injections contraceptives

L’injection est administrée également par  un professionnel de santé habilité. La période d’efficacité est donnée pour 13 semaines avec une injection pratiquée dès le premier jour des règles ou jusqu’à 5 jours après leur apparition.

Stérilet

L’insertion d’un stérilet est identique à un frottis et nécessite une intervention de 15 à 20 minutes pour une efficacité donnée pour 5 à 10 ans. Point de vigilance, il s’agit d’une méthode qui peut conduire à des crampes ou une sensation d’inconfort. Dans tous les cas, le dispositif peut être retiré pour être remplacé par un autre mode de contraception.

Cas particulier : la pilule du lendemain

La contraception d’urgence s’utilise uniquement après un rapport sexuel non protégé ou si la barrière d’un préservatif est rompue. Les doses libérées sont plus concentrées et agissent de manière efficace si et seulement si la prise s’effectue dans les trois jours maximum après le rapport. Attention, il est déconseillé d’en faire un dispositif récurrent sous peine de perdre en efficacité.

Avantages et inadaptation de la contraception hormonale

Patch contraceptif

L’avantage premier des dispositifs présentés précédemment est l’efficacité contre une grossesse non désirée. Les méthodes sont efficaces à plus de 99% en utilisation normale et régulière. Les pilules, qui restent le mode le plus important d’administration en France, sont populaires car c’est simple à suivre et aussi fiable que le reste, avec un coût maîtrisé et bien pris en charge.

Également, la contraception hormonale agit sur le cycle des règles avec un allègement des symptômes et un effet régulateur sur les règles. Cette régularité permet globalement de réduire fortement les carences en fer ou le développement de certains cancers comme celui des ovaires, de l’utérus et de l’intestin.

Attention toutefois, la contraception, même si cela peut paraître logique, sera contre-indiquée pour les femmes enceintes ou qui allaitent. On retrouvera des contre-indications pour les femmes en surpoids ou obèses, en hypertension ou sujettes aux migraines.

Dans tous les cas, consultez toujours un médecin avant de débuter un nouveau moyen de contraception et assurez-vous d’avoir un suivi médical.

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1 Comment

  • Reply
    Julie
    12 septembre 2017 at 15:02

    L’histoire est vraiment intéressante, c’est vrai que je m’étais pas posé la question concernant les personnes à l’époque aha

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