Femme de légende

Colette Besson (1946-2005)

Troisième arrêt de notre voyage au fil de la nouvelle ligne de tramway parisienne. Aujourd’hui, lumière sur Colette Besson.

Colette Besson
Colette Besson (1946-2005)

« J’ai besoin de courir de temps en temps, comme de manger, de respirer, de dormir…J’ai toujours couru pour le plaisir…»

Colette Besson alias la « Petite fiancée des français » est une athlète française de renom dont je suis certaine que le nom ne vous est pas totalement inconnu.

Colette est née en avril 1946 et nous vient de Charente-Maritime. Elle commence l’athlétisme à l’âge de 16 ans et à 18 ans possède déjà le deuxième meilleur temps français sur 200m. La petite Colette se révèle très prometteuse dans cette France d’après-guerre qui cherche encore des héros ou des héroïnes. Les exploits sportifs restent souvent gravés dans les mémoires et Colette semble bien partie pour marquer les esprits.
En 1967, elle devient championne de France sur 400 m et est sélectionnée pour les jeux olympiques de Mexico l’année suivante.

Durant les événements de 68 que l’on connaît bien, Colette, loin de toute cette effervescence, part en altitude pour s’entraîner durement et longuement à Font-Romeu. Mexico est tout de même à 2200m d’altitude. Elle confiera qu’en tant que professeur d’éducation physique la fermeture de nombreux établissements lui ont permis de s’entraîner plus tranquillement durant cette période. Au début de l’année 1968, elle fut exclue de l’équipe de France pour avoir refusé de participer à un stage de préparation obligatoire alors qu’elle était retenue par les championnats d’Europe. Mais ce n’est pas cela qui l’arrêta… on la retrouva malgré tout à Mexico au meilleur de sa forme.

Il semble que ses efforts, sa ténacité et son intelligence payèrent, car elle créa la surprise aux JO de Mexico en battant la favorite sur le fil, la britannique Lillian Board, et s’impose sur le 400m après une extraordinaire fin de course pleine de rebondissements. Elle établit par la même occasion un nouveau record d’Europe (52‘0) et rate le record du monde d’un dixième de seconde. Colette a enflammé la piste et déployé ses ailes. Ses larmes sur le podium lors de la remise de la médaille d’or toucheront énormément les français et le président de l’époque, Charles de Gaulle, qui lui remettra l’insigne de chevalier de la Légion d’honneur quelques mois plus tard (elle sera officier de la légion d’honneur en 1995). Elle devient la petite fiancée des français, celle que l’on n’attendait pas, l’héroïne d’un peuple qui aime glorifier ses athlètes, en créant l’émotion par leurs exploits.

L’histoire se réécrira vingt-quatre ans plus tard avec une autre athlète née l’année de la victoire de Colette, en 1968, Marie-José Pérec. Elle devient à son tour championne olympique sur 400m au JO de Barcelone en 1992.

Aux championnats d’Europe à Athènes en 1969, elle bat le record du monde en 51‘7. Elle sera ainsi plusieurs fois championne de France, d’Europe et détentrice du record du monde sur 400m jusqu’à l’arrêt de sa carrière en 1977.

Après l’arrêt de sa carrière, elle deviendra un temps entraîneur, avec son mari, de l’équipe nationale d’athlétisme du Togo puis reviendra à son premier amour, l’enseignement du sport, notamment à la Réunion et plus tard à Paris. En 2002, elle devient présidente du Laboratoire de lutte contre le dopage et sera nommée inspectrice de l’éducation nationale à Paris la même année. Une athlète de compétition comme elle continue toujours à courir… pour le plaisir cette fois.

En 2003, on lui diagnostique un cancer ce qui ne l’empêche pas de participer activement à la campagne pour les Jeux Olympiques à  Paris en 2012. Elle décède deux ans plus tard, en août 2005, des suites de son cancer et repose en Charente-Maritime. Colette était une championne de haut niveau, une battante et une grande dame qui a marqué tout un peuple.

Aujourd’hui vous croiserez surement son nom un peu partout, dans des stades ou complexes sportifs et vous pourrez également admirer une statue en son honneur au cœur de La Rochelle.

A lire:

Alain Billouin, Colette Besson, la flamme éternelle, 2008, éditions Jacob-Duvernet

A voir:

Hommage à Colette Besson:
https://www.youtube.com/watch?v=826ZKV7HXsE

La course de 1968 à Mexico, images d’archive:
http://www.dailymotion.com/video/x82d3n_athle-finale-400m-dames-jo-1968-col_sport#.UTaVB6DAPiQ

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