Extravagances

Chanel Paris-Bombay

Chaque année, la collection Chanel Métiers d’Art se met à l’heure d’une contrée exotique, et le grand Karl mêle aux codes de la maison les influences d’une culture souvent éloignée de son univers. Après Paris-Shanghai il y a deux ans, c’est l’Inde aux mille couleurs qui se prête cette fois au travail d’orfèvre de tous les artisans des différents corps de métiers de la mode. Rencontre au sommet entre jodhpurs et redingotes en pagaille, et la veste de tailleur emblématique.

Dans un décor somptueux, fastueux buffet d’un blanc immaculé et ponctué de multiples chandeliers, une foule de mannequins déambule, comme tout droit issus du Raj. Une fois encore, le blanc domine la collection, mêlé à ces caractéristiques couleurs intenses et éclatantes ; le tout sublimé par nombre de détails dorés. Le tweed historique se mêle au coton, les broderies anglaises s’accommodent des tissus lamés : le travail sur la matière allie parfaitement artisanat local et luxe de la griffe parisienne.

Comme confirmation, le jeu des accessoires. Les silhouettes sont ornées d’une incroyable quantité de perles, de breloques, surchargés et pourtant parfaitement justes. Les sacoches se parent de miroirs, les fronts, nez et oreilles de bijoux, et chaque pas fait tressauter les ornements des sandales. Dreadlocks et yeux charbonneux, Baptiste Giabiconi, Anja Rubik, Arizona Muse ou Stella Tenant prennent des airs de maharadjas.

Crise, qui a dit crise ? Karl refuse de laisser la monotonie ambiante déteindre sur son travail. A l’évocation des agences de notation, il clame son incompréhension : « Mais qui sont ces gens ? Qui les a mis dans cette position pour distribuer des A ? On ne les connaît même pas ! » S’il a conçu ce défilé comme un remède anti-temps difficiles, le pari est gagné haut la main !

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