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Ornette

Après avoir travaillé dans l’ombre de grands noms tels qu’Alain Bashung ou Arthur H, Ornette franchit un cap en lançant son premier album solo, intitulé Crazy. Une pop fraîche et mélodieuse, dans la lignée de Micky Green ou de Oh Land.

Crazy… Voilà un titre qui a réussi à bien des artistes : Willie Nelson en a fait une ballade country, Britney Spears une soupe doucereuse et Gnarls Barkley un morceau électro R’n’B décapant. Ornette joue dans un registre encore différent, celui d’une pop fraîche et rythmée.

La vitalité de sa musique ne tient pas du hasard : Ornette pétille. Pour preuve, c’est bien la première fois qu’un artiste nous donne rendez-vous pour une interview un matin. A l’heure où l’immense majorité des ses congénères en écrase joyeusement, elle s’est prêtée aux jeux de nos questions. Rencontre.

Si tu devais te présenter en quelques mots… ?

 Je m’appelle Ornette, je suis une jeune chanteuse blonde à lunettes, une vrai fausse blonde ou une fausse vrai blonde, c’est comme on veut. Je suis une ACI, une auteur-compositeur-interprète. Ca fait un peu abréviation pour jus de fruit multi-vitaminé. Mais ça me va bien, je suis pressée de frais et remplie de vitamines.

 Tu as commencé avec le piano. Qu’est-ce qui t’a donné envie d’aller plus loin ?

J’ai toujours aimé avoir une vision globale du projet, avoir une démarche plus large. Je n’ai jamais été exclusive. J’ai joué du saxo, entre autres, et finalement le piano c’est l’instrument avec lequel jamais le moins d’affinité. Après la tournée j’avais envie de me lancer dans des choses à moi et de défendre de nouveaux projets : mes chansons ont pris beaucoup d’importance et j’ai sauté dans cette voie.

Que voulais-tu exprimer avec cet album ?

J’ai toujours aimé les chansons d’amour simple, que l’on peut écouter en toutes circonstances : quand on attend son train ou quand on veut changer de métier. Je voulais rester simple et spontanée dans l’écriture, faire des paroles sur lesquelles on met le son que l’on veut. J’ai une approche de pianiste donc la mélodie prime. Pour moi les paroles accompagnent la musique.

Pourquoi chanter en anglais ?

J’ai écrit ces chansons à une période où j’étais beaucoup en déplacement et je parlais beaucoup anglais. J’écris aussi en français mais écrire en anglais fait le lien avec ma famille. Je suis d’origine italienne et je viens d’une famille qui est bilingue, voire trilingue, par exemple, ma grand-mère parle allemand. Le français les aurait donc beaucoup moins touché. J’ai écrit ces titres presque comme un journal intime car à l’origine ils n’étaient pas prévus pour être édités. Ils ont tissé le fil entre mes origines et d’ailleurs l’album sort en Italie le 15 novembre. Ecrire en anglais, ça m’a de plus permis de jouer à Londres dès le début du projet.

Te sens-tu plus à l’aise sur scène ou en studio ?

Ca dépend. Quand je suis en studio pour les autres, je suis très à l’aise mais quand c’est pour moi j’ai un peu plus peur. Sur scène, je me sens généralement assez à l’aise.

Tu as travaillé pour de grands noms… Quel effet cela te fait de passer de l’autre côté de la barrière et de devenir à ton tour la vedette ?

C’est assez émouvant mais il faudrait demander à ceux avec qui j’ai joué auparavant ce qu’ils en pensent. J’ai paradoxalement moins de pression car sur scène, les autres musiciens assurent à ma place et je fais ce que je veux. Aussi, c’est assez incroyable d’avoir autour de soi toute l’équipe d’un label qui travaille autour d’un même projet.

Quels sont les albums qui traînent sur tes étagères et qui t’ont bercé ?

Il y en a des tas ! Je pourrais citer les discographies de Beck, de Jack White, de Damon Albarn ou de Queens of the stone age.

Notre magazine s’appelle Save My Brain… Sauver les cerveaux. Comment peut-on le faire ?

C’est un travail de longue haleine, j’en cherche un autre de rechange justement. Si vous avez un stock avec deux-trois à me passer, ça m’intéresse ! Bon ensuite, le mien, je l’entretiens. Je lui fais prendre régulièrement des bains d’eau chaude. D’ailleurs, c’est une question importante l’eau pour le cerveau, quand on regarde Bachelard – L’Eau et les rêves. J’ai toujours été fascinée par la séparation droite et gauche du cerveau, le fait qu’il se soit pas symétrique – ça doit être un truc de pianiste.

Quels sont tes derniers coups de cœur culturels (musique, cinéma…) ?

J’ai lu un super bouquin d’Aimee Bender qui s’appelle The Particular Sadness of the lemon cake. C’est l’histoire d’une fille dont la mère pour son anniversaire lui fait un gâteau au citron et qui s’aperçoit qu’après avoir gouté au gâteau, elle peut savoir les pensées des gens. Et ça m’arrive de rêver des gens et que les choses que je rêve leur arrive vraiment. Ca fait longtemps que je ne suis pas sorti au ciné – malheureusement car je suis cinéphile. Mais la promo de la sortie de mon album et la fin de ma carte UGC illimité m’ont éloignée des salles. Question musique, j’ai bien aimé le dernier Feist et le dernier St Vincent.


Ornette – « Crazy » – [Official Video] par Discograph

Le site d’Ornette

Photos : Agnès Papillard

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