Littérature

Maximilien Le Roy, auteur de BD

Maximilien Le Roy est né à Paris en 1985. En 2004, après avoir fait une année d’école d’art appliqué, il part à Lyon poursuivre ses études mais se consacre rapidement et pleinement à la BD et aux voyages. Il allie les deux et part ainsi au Rwanda, en Inde, en Palestine, en Europe, au Vietnam….

Maximilien Le Roy, de par ses dessins, ses textes, sa démarche artistique et de citoyen est un auteur brillant, prometteur et qui a des projets. A paraître en juin 2010 « Lever l’Encre », aux éditions les Grands Arbres, un recueil de dessins et de textes autoédité autour du voyage et des rencontres, un croisement de croquis, de ratures, de notes, de voyages, des textes courts et des photos, à l’automne 2010, le Monde Diplomatique «  »L’insurgé » d’après Marek Edelman, avec Michel Warschawski, en 2011, aux éditions Le Lombard, « Dans la nuit, la liberté nous écoute », récit d’Albert Clavier, sur un déserteur français ayant rallié le Viet-Minh durant la guerre d’Indochine, et en 2012, un album sur le philosophe et ermite américain Thoreau « La Vie Sublime », ainsi que « Frères d’Ombres » aux éditions Futuropolis avec Jérôme Piot.

Ce très jeune auteur au parcours déjà bien talentueux  a également un blog fort intéressant dans lequel il livre ses dessins, ses voyages, des photos, ce jeune homme n’aime pas la foule, et encore moins les salons littéraires et autres séances de dédicaces, mais son oeuvre qui va aller grandissante est très prometteuse car il a un réel talent d’écriture et un sacré coup de crayon pour faire passer des émotions et des messages et réveiller le lecteur sur l’actualité et le monde qui l’entoure. C’est un réel coup de coeur que je souhaitais faire partager !


Son oeuvre :


« Hosni » : en janvier 2007, à Lyon, Maximilien Le Roy rencontre Hosni, 37 ans, sans abri, et décide d’écrire une histoire courte « Le Monsieur de la Rue » qu’il réalise pour le dernier numéro de la revue trimestrielle XXI. En octobre 2009, cette histoire sera éditée par la Boite à Bulles en version augmentée sous le titre de « Hosni », aec quatre témoignages de sans-logis. Au gré d’un récit sobre et émouvant, on suit le parcours chaotique d’un homme sans tomber dans le pathos, Maximilien Le Roy parvient à émouvoir le lecteur en racontant à partir du vécu d’Hosni le parcours d’un homme devenu sans domicile fixe : les tracas du quotidien, les difficultés insoupçonnées, ses errances, la descente aux enfers, mais aussi l’envie de s’en sortir, de revenir à une vie plus stable. « Hosni », dans son parcours, va à l’essentiel. Cette histoire simple raconte la déchéance de l’errance, tout ce qui est un détail dans la vie de tous les jours avant, devient une épreuve dans sa déambulation. Hosni a ainsi emmené l’auteur sur les lieux où il a vécu durant sept ans. Maximilien Le Roy a fait des repérages, et à partir de cette documentation et de ses notes, il dessinait et Hosni validait les pages réalisées. Maximilien Le Roy utilise le noir et blanc pour raconter la galère, les couleurs pour évoquer l’après d’Hosny.

« Hosni » rappelle ainsi qu’en 2009, en France, la situation évoquée, malgré la médiatisation saisonnière est bien installée dans le paysage de chacun. Entre roman graphique et reportage, « Hosni » témoigne du quotidien d’un sdf dans les de rues de Lyon. Le livre ne parle pas des sdf, du monde de la rue, mais d’un homme qui à un moment donné de sa vie, a connu cela et souhaitait en parler.

« Gaza, un pavé dans la mer » sort en février 2009. Le 27 décembre 2008, Israël bombarde massivement les installations du Hamas dans une opération appelée Plomb Durci par les israéliens et Massacre du samedi noir par les palestiniens, tuant des centaines de civils sur le territoire (plus de 1300 morts durant les opérations dont au moins un quart de civils parmi lesquels de nombreuses femmes et enfants). Partout dans le monde, des protestations éclatent. Maximilien Le Roy, portant un intérêt particulier  à la question palestinienne durant cette opération Plomb Durci, pense qu’un livre collectif en réaction à ces évènements serait pertinent. Il décide alors de contacter des spécialistes, dont il aime le travail et la pensée, des dessinateurs qu’il connaît, et lance un appel sur internet afin de faire témoigner en direct dans les pages. Ainsi, de tout pays, des photographes, des écrivains, des dessinateurs, des palestiniens, des israéliens, des européens… se rassemblent et donnent naissance à ce projet collectif qui évolue au jour le jour et au fil de l’actualité. Ce collectif d’artistes et d’intellectuels de tous horizons géographiques et culturels au travers d’illustrations, bd, photos, reportages, et textes viennent ainsi apporter un regard artistique et analytique sur cette situation si mal connue malgré la présence permanente des médias. Le principe de l’ouvrage est d’être partisan du droit inernational et de se revendiquer d’un parti pris : celui de la justice.

« Nietzsche, se créer liberté » paraît en mars 2010, aux éditions le Lombard, issu d’une rencontre de Maximilien Le Roy avec un texte lu en librairie, « l’Innocence du devenir », publié en 2008, script de Michel Onfray sur la vie de Nietzsche et destiné au cinéma (projet qui n’a jamais abouti). Maximilien Le Roy dessine quelques croquis et les envoie à Michel Onfray par internet. Ce dernier lui donne son accord pour l’adaptation. Michel Onfray dans un interview dit à ce sujet : « Maximilien Le Roy a eu cette phrase formidable : « la bd, c’est le cinéma du pauvre ! », et il m’a envoyé ses planches, que j’ai trouvées extraordinaires. Je lui ai donné mon accord pour adapter mon texte. Notre collaboration s’est faite en totale confiance. Si des ados peuvent  découvrir Nietzsche grâce à une bd, c’est formidable. »

Dans cet album, Maximilien Le Roy donne sa  pleine puissance graphique. On découvre la vie de Nietzsche, absorbé par sa recherche d’un absolu, tourné vers l’homme et sa quête du bonheur. La vie d’un penseur prêt à payer le prix de sa pensée révolutionnaire et ses concessions. Cette BD raconte avec justesse la descente aux enfers d’un « sismographe d’émotions ». Maximilien Le Roy réussit au travers de ses dessins une biographie passionnante, traduisant avec justesse la vie d’un géant de la pensée. Marqué par « Ainsi parlait Zarathoustra », Maximilien Le Roy aime la personnalité de Nietzsche, notamment son combat contre Dieu et la religion, sa soif d’absolu à la Don Quichotte.

Pour écrire ce livre, Maximilien Le Roy a effectué un voyage en Europe, sur les traces de Nietzsche, en Allemagne, en Italie et en Suisse. Il a vu les lieux où il a vécu, les forêts que le philosophe a fréquentées, il a visité les musées consacrés à Nietzsche et lu sa correspondance et les biographies de Nietzsche. Il a rendu les textes de Michel Onfray plus concis et rajouté des scènes qui lui semblait importantes comme l’attachement de Nietzsche à Lou-Andréas Salomé, où la guerre entre la France et la Prusse, où Nietzsche officia comme brancardier. Il a travaillé son graphisme en s’inspirant des tableaux de Van Gogh, Gauguin ou Cézanne, voulant exprimer ainsi la personnalité très tranchée de Nietzsche à travers l’image. Au fil des pages, la plume, la couleur et le noir et blanc de Maximilien Le  Roy impose la présence de Nietzsche.

« Faire le Mur » paraît en avril 2010 aux éditions Casterman. Lors d’un voyage en Palestine en 2008, Maximilien Le Roy rencontre Mahmoud Abu Srour, dans le cadre d’ateliers de dessins. Il se lie d’amitié avec le jeune homme, et de cette rencontre, Maximilien Le Roy écrit « Faire le Mur », un récit dessiné de la vie du jeune palestinien.

Mahmoud a 22 ans, il est épicier en Cisjordanie et rêve d’être dessinateur. Amoureux d’une jeune française, il franchit le mur qui entoure la Cisjordanie pour la rejoindre, vivant les tensions de son pays en guerre, Mahmoud s’évade par le dessin et ses lectures. Maximilien Le Roy écrit un roman graphique, le témoignage du quotidien d’un jeune palestinien qui vit dans un territoire occupé, livrant ses aspirations déçues, ses frustrations quotidiennes, son ressentiment vis-à-vis des israéliens, sa volonté de résistance et son dégoût des attentats. Maximilien Le Roy passe ainsi du noir au kaki à la couleur, pour exprimer les moments « heureux », son dessin est délicat et fin à la fois. Mahmoud et Maximilien racontent et dessinent ce qu’ils vivent, ce qu’ils ont vu, pour l’un ses souvenirs, ses impressions, la destinée de son peuple, pour l’autre, son engagement, parler de la question des territoires occupés.

A la fin du livre, il y a un reportage photo de Maxence Emery et le texte d’un journaliste Alain Gresh qui enrichissent l’ouvrage ainsi documenté, émouvant et implacable. L’auteur et le narrateur délivrent un travail sur les frontières, dénonçant les dictatures et les causes indéfendables, Maximilien Le Roy exprime ainsi sa bataille contre l’injustice, dénonçant la guerre, les choix politiques et les drames humains avec une force de conviction rare.

« Les Chemins de Traverse » sort en juin 2010, aux éditions La Boite à Bulles, avec Soulman. Cet album écrit avec la collaboration de Soulman, dessinateur et scénariste, met en images les témoignages de deux militants partis à contre-courant de leur propre camp, au travers de trajectoires individuelles, un projet alternatif dans ce conflit sans fin. « Les Chemins de Traverse » est un projet de réaliser un livre sur Israël-Palestine qui remonte à plusieurs années entre Soulman et Maximilien Le Roy, qui écrivent ainsi deux récits, non fictionnels, l’un d’un palestinien dessiné par Soulman, l’autre d’un israélien. A la fin du livre, on peut lire un entretien de Michel  Warschawski, écrivain.

Soulman a fait une petite animation à partir des dessins de sa nouvelle, visible sur son blog.

« Les Chemins de Traverse » est le dernier volet du triptyque « israélo-palestinien », qui regroupe « Gaza, un pavé dans la mer » et « Faire le Mur ». Au travers de cette trilogie, Maximilien Le Roy part de la trajectoire d’un individiu et l’étend à une réflexion collective plus large. « Le principe étant de dire qu’il n’y a pas la lutte armée, et rien, il y a des biais, des traverses qui peuvent trouver écho dans la société civile ».

Blog de Maximilien Le Roy : www.maxleroy.fr

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