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Kyrie Kristmanson

Nous vous avions présenté son album Origin of Stars il y a quelque temps. Kyrie Kristmanson est ce mois-ci à la une de Save My Brain, alors qu’elle entame sa tournée. Elle s’est prêtée au jeu de nos questions.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Bonjour, je m’appelle Kyrie, je peux vous offrir un verre ?

Je suis une chanteuse modern folk et je viens du Canada. Je suis née à Ottawa mais j’ai aussi vécu au Québec et au Nouveau Brunswick. Des endroits bien différents du Canada.

Quand as-tu commencé à jouer et à composer ?

J’ai eu ma première guitare à l’âge de neuf ans, mais j’ai commencé à chanter bien avant. Puis à 12 ans, je me suis mise à la trompette. Mais je trouvais que la trompette se rapprochait trop de la voix dans son timbre. Donc j’ai préféré continuer le chant. A 14 ans, j’ai fait ma première composition, toujours avec la même guitare. Maintenant, j’ai changé. J’en ai une plus jolie, avec une forme féminine. Et elle est Made in France !

Peux-tu nous parler de tes débuts sur scène ?

Vers 14/15 ans, j’ai commencé à jouer dans les festivals. D’abord petits, puis des plus grands. Je me suis rendu compte que c’est ce que je voulais.

Et comment avais-tu défini ton style à l’époque ?

En fait, chaque chanson est différente. Dans chacune, je me sens comme un Dieu qui crée un univers. Jeune, j’avais du mal à suivre des directives. Et justement, pour écrire, il n’y a pas de règle. Chaque mot à sa mélodie et on peut jouer avec. En fait, je me sens plus poète qu’autre chose. Je structure mes mélodies par les mots. Le lien entre le mot (enfin, sa mélodie) existe mais il n’est pas toujours évident. J’en joue beaucoup, ce qui fait parfois dire à certains que mes textes sont bizarres !

Quelles sont tes inspirations pour composer et, surtout, écrire ?

Comme je disais chaque chanson est un univers. Mais cet univers, c’est lui qui te choisit, plus que l’inverse. D’ailleurs, les meilleures chansons, on a souvent l’impression que ce n’est pas nous qui les avons composées et écrites. Une chanson, c’est quelque chose qui murit longtemps à l’intérieur et parfois, quand elle sort, ça semble tellement abouti qu’elle t’échappe un peu. Donc pour l’inspiration, cela dépend. C’est plus un lieu qui m’invite à écrire. J’habite dans une région rurale, avec des paysages simple dans lesquelles on peut se perdre seul. On peut y chanter comme on veut.

Quelles sont tes références ?

C’est très varié ! J’ai fait des études de musique et j’ai été très intéressée par les troubadours en France. C’est une tradition très riche et j’ai fait des recherches sur les femmes troubadour. Ils étaient les premiers à chanter l’amour de manière profane. A l’époque, ça a été une révolution, comme le rock n’roll bien plus tard.

J’aime aussi la musique de chambre, Vivaldi par exemple. Et au Canada, on a une longue tradition de singer/songwriter, qui m’a forcément marquée. Des gens comme Joni Mitchell, Neil Young et Leonard Cohen. Brel et Gainsbourg font aussi partie de mes classiques. Et plus près de moi, dans des registres différents, je trouve que PJ Harvey, Patti Smith ou Bjork apportent des choses extraordinaires à la musique.

Ton album, Origin of Stars, est sorti récemment. Qu’as tu voulu mettre dans cet album ?

Le titre est un indice… Origin of Stars, c’est quelque chose que je trouve beau. Quand j’étais gamine, j’avais tendance à me poser des questions très ambitieuses. Qu’est-ce qu’était l’univers avant ? Quand on y réfléchit, ça donne des frissons, c’est quelque chose qui nous dépasse, c’est trop grand pour l’esprit.

J’étais une gamine assez particulière… Peut-être que les températures extrêmes qu’il y avait par chez moi m’ont fait développer une certaine fragilité et un univers intérieur. On interprète toujours les choses selon ses expériences. Song X par exemple, parle de l’immensité de l’expérience entre deux personnes. Je pense d’ailleurs que toutes les chansons sont des chansons d’amour ou de désir.

Te sens-tu plus à l’aise sur scène ou en studio ?

Sur scène. La réaction est immédiate. On a tout de suite cette collaboration avec le public, on se sent un peu entre amis. En studio, c’est de l’énergie à tirer de soi, c’est un défi.

Comme je le disais, la musique, que ce soit sur scène ou en studio, crée des liens d’amitiés. Un album à succès fait des amis. Si vous l’écoutez souvent, vous avez l’impression qu’il prend une place dans votre vie, que les artistes sont vos amis. Et l’inverse est vrai, l’artiste se crée un ami dans la personne qui écoute son album. Même s’il ne le rencontre jamais, ils partagent un petit quelque chose à travers cette musique. Donc si Origin of Stars arrive à me faire des amis, je pense que j’aurai réussi.

Save My Brain… Sauver les cerveaux, qu’est-ce que ça t’évoque ? Comment peut-on le faire ?

Hum, je dois réfléchir ! (réflexion…) Je pense que la plupart ont besoin d’être sauvés. A mon avis, corps, esprit et cerveau ne font qu’un. Je ne sais pas comment les sauver mais j’ai peut-être quelques idées…

Il faut déjà se rendre compte qu’on a un cerveau indépendant des autres cerveaux. Ce n’est pas facile tous les jours, mais il faut garder son univers intérieur distinct de celui des autres. Se protéger des gens qui disent pareil que les autres, ne pas se formater.

As-tu eu des coups de cœurs culturels récents ?

Oui, plusieurs ! Un ami m’a donné un recueil de poésie de François Villon. C’est un poète parisien du XVème siècle, un des premiers à écrire sur soi, son univers interne.

Sinon, il y a une compagnie de danse montréalaise qui s’appelle La La La Human Steps. C’est un ballet contemporain, qui fait le lien entre la dans et le chant. Ca m’a beaucoup inspiré !

Et je vais m’arrêter là, sinon, on pourrait y passer l’après-midi !

Le myspace de Kyrie Kristmanson

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