Chroniques ordinaires Humeurs

La mauvaise foi

Moi, la mauvaise foi, ça m’énerve.

Surtout quand:

-Je lis Le Monde par dessus l’épaule de mon voisin dans le métro et qu’il me fait les gros yeux. Moi aussi si j’avais le temps de le lire j’achèterais le journal.

-Je négocie avec mon banquier, qu’il me dit de n’acheter qu’à manger jusqu’à la fin du mois et qu’il ne comprend pas qu’un agneau reste un agneau, qu’il soit en forme de steak dans une assiette ou de sac à main avec des fermetures.

-J’écoute de la musique, que je chante presque suffisamment bien pour réunir Lio et Philippe Manoeuvre dans la même pièce, et que mon lecteur mp3, Itunes, le chanteur que sais-je, vient changer les paroles de la chanson.

-Je passe la nuit avec la reproduction exacte d’Harry Roselmack, qu’il me dit qu’il ne veut rien de sérieux et part en me claquant une bise sur chaque joue alors que je ne trouve rien d’ennuyeux à avoir des enfants, un joli mariage et une résidence secondaire en Bretagne.

-Je me fais contredire par la PP (pétasse permanentée) de la compta. Elle m’appelle madame-je-sais-tout, faudrait savoir.

-Je me pèse, me trouve un peu lourde, essaie sur la pointe des pieds, les bras en l’air, sans respirer, sur cinq orteils et ne fait pas varier la balance, la faute aux changements de température, oui même au mois de février, j’ai eu la main un peu lourde sur le chauffage.

-Je raconte mes dernières vacances à mes copines, photos à l’appui et qu’elles préfèrent parler de choses futiles comme l’écologie ou le cours de la fêta (ou de l’euro, je ne sais plus) en temps de crise grecque. Quand elles viendront se plaindre que leurs vies sont trop déprimantes, je ne culpabiliserai pas puisque j’aurai essayé de les faire rêver.

-Je me fais doubler dans une file d’attente alors que j’attends entre deux. Oui madame la pintade, la priorité à droite c’est aussi valable pour les caisses chez H&M.

-Je découvre que mon colocataire a terminé un paquet de gâteaux qui traînait dans le placard depuis le passage à l’an 2000, même les morceaux cassés, alors que j’attendais juste de racheter du lait pour pouvoir les tremper dedans.

Ceci dit, je me plains, mais ce qu’il y a de bien avec toute la mauvaise foi des malotrus qui m’entourent, c’est que je sais vivre en société, en toutes circonstances.

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