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Prendre l’avion

Prendre l’avion peut être une obligation, un plaisir ou encore une corvée. Que l’on aille à l’autre bout du monde ou dans un coin de France non desservi par le TGV, c’est un moyen de transport presque incontournable. Cela dit, ce qui en fait sa particularité est qu’on ne le prend pas comme un taxi ou (encore une fois), un TGV.

Première étape : réserver votre billet

Pour réserver son billet, la solution de facilité s’appelle internet. Trois clics pour voir les horaires, un autre pour les tarifs puis un numéro de carte pour payer et le tour est joué. Ca, c’était la théorie. En pratique, le serveur d’Air France vous inscrit « paiement refusé ». Alors, vous appelez le numéro qui est indiqué pour assurer la réservation. La préposée réessaye le paiement avec votre carte de manière manuelle avant de vous annoncer « ça ne marche pas, votre plafond de carte bleue doit être dépassé ». Panique à bord ! Vous essayez pendant tout l’après-midi d’appeler votre banquier, qui finit par vous confirmer que non, tout va bien sur votre compte, c’est juste le serveur d’Air France qui débloque. De dépit, et parce vous voulez vraiment vos billet d’avion, vous vous déplacez à l’agence la plus proche. Là, on vous accueille avec un charmant sourire et une facture gonflée de 20€ pour « frais de service ».

Deuxième étape : accéder à l’avion

Vos billets sont réservés, arrive le jour J. Vous vous présentez à l’enregistrement. Et là, c’est le drame. « Non, vous n’êtes pas enregistrée sur ce vol… » Vous vous rendez alors compte que le sourire de l’agence n’allait pas de pair avec une cervelle, puisque la guichetière vous a imprimé un billet pour la veille… Re-attente au guichet. Après vingt bonnes minutes de pianotage sur un clavier, vous avez enfin un billet conforme. Bagage déposé et enregistré, vous vous dirigez d’un pas léger vers la zone internationale.

Troisième étape : les contrôles de sécurité

Depuis un certain événement il y a quelques années de cela, chaque passager aérien est un criminel en puissance. D’où des interdictions très intelligentes. J’ai déjà vu quelqu’un se faire confisquer son shampooing alors que la personne d’après a fait passer sans problème des ciseaux très acérés. Oui mais voilà, la lame ne dépassait pas 3cm… Personnellement, j’ai moins ri quand la sécurité de l’aéroport a bazardé mon pot d’excellente gelée de thé. Il y a tout de même des choses sacrées et la gastronomie devrait en faire partie, même dans les aéroports. Sûrement qu’ils devaient soupçonner que je transportais du TNT dedans… Bref, vous arrivez devant le portique, déposez votre sac dans un bac en plastique, votre manteau et votre téléphone dans un autre puis retirez tous vos accessoires au point de vous prendre pour Dita von Teese. Seul problème : vos bottines Alaïa. Elles vous ont coûté un bras et vous les adorez. Problème n°1 : le gorille près du portique n’est pas de cet avis. Problème n°2 : c’est bien connu, les terroristes ont pour habitude de cacher des explosifs dans des bottines Alaïa. Problème n°3 : Le gorille vous demande de les enlever. Problème n°4 : Il vous faut un bon quart d’heure, chrono en main, pour enfiler et lacer ces merveilleuses chaussures, et encore, avec un chausse-pied.

Quatrième étape : le vol

Après un retard de dix minutes au départ (pour cause d’une passagère qui n’arrivait pas à rentrer dans ses bottines Alaïa après les contrôles de sécurité), voici enfin le cœur du programme : le vol. C’est peut-être le cœur mais aussi et sans aucun doute la partie la plus calme. De nos jours, la vraie aventure n’est plus de prendre l’avion mais d’arriver à monter dedans…

Cinquième et dernière étape : l’arrivée

Après l’atterrissage, il reste à sortir de l’avion. Pas simple… Je n’ai jamais compris qu’en presque cent d’exploitation commerciale de l’aviation, on n’ait toujours pas trouvé un moyen performant de faire sortir les gens d’un Airbus. Parce que franchement, faire passer deux cents personnes avec armes (enfin non, c’est interdit en cabine) et bagages par une porte qui fait moins d’1,50m de large, ça prend du temps ! Imaginez la même chose dans le métro. L’évacuation d’un avion est une épreuve de patience insoutenable pour toute parisienne qui se respecte. Quel plaisir et surtout quelle utilité de rester un quart d’heure debout, courbée en deux pour ne pas taper dans les coffres à bagages à attendre de pouvoir quitter sa place ? Enfin, et c’est un miracle, vous arrivez au comptoir des bagages. Autre miracle, connaissant la douceur des préposés aux bagages, votre valise est intacte. Alors vous retrouvez votre vielle tante qui vous transporte dans sa 205 hors d’âge et vous vous dites que finalement, sa vielle guimbarde n’est pas un moyen de transport si détestable…

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