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Jean Louis Murat et le Cours Ordinaire des Choses

A l’occasion de la sortie de son nouvel album, Jean-Louis Murat nous a accueillis au Studio Davout, lieu auquel il est habitué pour y avoir enregistré une bonne partie de ses albums… mais pas le dernier (ou le prochain, devrions-nous dire, puisqu’il arrive dans les bacs le 21 septembre), intitulé Le Cours Ordinaire des Choses et enregistré à Nashville.

Dès notre arrivée dans le studio, l’auvergnat empoigne sa guitare et s’installe, pour nous interpréter ses derniers titres. Dès les premières mesures, son jeu est immédiatement reconnaissable. Murat est un excellent guitariste, fait qui se confirme à chaque nouvelle prestation en live. Les titres, inconnus (nous n’avions pu écouter l’album avant), se succèdent et se révèlent du Murat typique. Quelques morceaux se font bien plus pop, plus énervés que la moyenne, comme M maudit ou Philomène… Philomène ? Un titre au texte quasi-onomatopéique à la guitare géniale et inspirée, avec la force d’un tube, qui rappelle un peu Nixon de l’album Mockba. A la fin, sa manager nous avoue de pas connaître le titre et son assistant non plus…

C’est alors que Murat sort du studio et nous accompagne, ronchon pour mieux cacher sa timidité, dans la salle attenante. Voulant éclaircir le mystère Philomène, quelqu’un lui pose la question… « Qui est cette Philomène que personne ne connaît ? – Moi non plus, je ne la connais pas. C’est quelque chose que j’ai improvisé comme ça, pour me détendre… » OK, on comprend mieux la productivité de l’individu ! Puis Murat nous parle de l’enregistrement à Nashville. Une ville dédiée à la musique, où les studios d’enregistrement semblent d’une autre époque. « Tout est resté comme dans les années 1970. Tous les enregistrements se font sur des bandes, aucun ordinateur. Ils vont sûrement finir par y passer, en attendant on a l’impression de se retrouver avant l’arrivée des accordeurs. D’ailleurs, avant les accordeurs, on était incapables d’avoir un son juste en France. Pourtant, les anglais y arrivaient. Si vous écoutez les Beatles, c’est toujours juste. A Nashville, les types sont de vrais professionnels. J’attaquais mon morceau et à peine un minute après, ils me disaient OK, je suis prêt. Je lui répondais attends, j’ai pas fini le morceau, il y a un pont. Et le type me disait que vu comment j’entamais, il voyait quel genre de pont j’allais faire. Alors on enregistrait et c’était bon du premier coup. On faisait toujours une deuxième prise par sécurité. Mais tous les titres de l’album ou presque sont des premières prises. »

Puis forcément, on est en promo, donc on aborde le sujet. L’homme est connu pour ses coups de gueule sur les plateaux télé… « Je suis plutôt du genre impatient donc quand j’arrive sur le plateau et que j’ai déjà poireauté des heures, j’ai cinq ou six cafés dans la gueule. Donc forcément, le premier qui dit un truc qui ne me plaît pas, je lui rentre dedans. Des fois, ils me coupent. Même les émissions soi-disant en direct, il y a un petit décalage. Une fois, j’étais chez Bern au Fou du Roi (émission radio sur France Inter, NDLA). Je lui ai dit t’es nul, file-moi tes fiches, ton salaire et dégage puis je l’ai viré de son siège. C’est pas passé à l’antenne. ».

Puis il est temps de rentrer à la maison, écouter ce fameux Cours Ordinaire de Chose, dont on nous a confié un exemplaire à l’issue de la rencontre. Sur un système audio, riche de toutes ses instrumentations américaines, il n’a plus rien à voir avec le rendu guitare-voix que nous a offert Murat au Studio Davout on y trouve un flopée de titres qui nous restent dans le crâne. Un album décidemment bien plus facile à écouter que Tristan, le dernier cru auvergnat en date. En fait, on pourrait presque affirmer qu’il a le même potentiel radiophonique que l’extraordinaire Lilith. Les guitares nous cueillent dès le premier titre, Comme un Incendie. Et comme la suite n’est pas mal non plus, on peut affirmer sans problème que Le Cours Ordinaire des Chose est à la hauteur des meilleurs albums de l’artiste.

A écouter : Comme un incendie, Falling in Love Again, Ginette Ramade, La Tige d’Or

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1 Comment

  • Reply
    Le Bras Didier
    15 janvier 2012 at 15:41

    Merci de ce commentaire et bravo pour ce Blog qui nous parle du meilleur de la musique de France …
    Je ne connaissais pas l’histoire de Philomène pas plus que ce que vous dites sur Bern … Marrant ! Pas étonnant de la part de jlm …
    Puis-je utiliser ces infos pour les mettre sur la page inédit de mon blog.
    J’en possède plusieurs autres annexes sont didierlebras.unblog1 (réservé aux inédits) …

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