« Les joueurs » (Titre original : « Rounders »), film de John Dahl sorti en 1998, dépeint des joueurs de poker d’une justesse remarquable. L’univers du jeu, ses effets pervers et incitatifs, les lieux sombres, les parties clandestines, tout y est. Plus qu’un jeu, c’est un métier … Alors, All in ?
Aujourd’hui, le poker fait fureur, tout le monde en parle et tout le monde a envie d’y goûter. Jeu d’argent mêlant la stratégie, l’observation, le bluff (et le hasard pour certains)… Le poker est avant tout une source d’adrénaline pure ! Comme pour tout effet de mode, le cinéma se jette sur l’occasion et on a le droit à des films, malheureusement pas toujours réussis (et c’est rien de le dire).
Bien souvent, on tombe dans les travers assez faciles où les films récents ne font que miser sur le thème, sans arriver à retranscrire l’atmosphère. Au-delà des sommes astronomiques remportées par les joueurs professionnels, il reste un jeu dangereux où là, plus qu’ailleurs, tout peu basculer très, très vite.
Petit étudiant, Mike McDermott (Matt Damon) est surtout un amateur de poker. Il joue régulièrement et depuis longtemps, c’est entre autre ce qui lui permet de payer ses études. Intelligent et doué d’un sens de l’observation inouïe, il est associé à Lester Murphy alias l’Asticot (Edward Norton), son Mr Hyde. Truqueur et malhonnête au possible, il manie les cartes comme personne. A eux deux, ils dépouillent les petits fils à papa qui jouent leur argent de poche. C’est facile et sans risque, alors pourquoi se priver ?
Argent facile rime souvent avec l’envie d’aller encore plus loin. Jusqu’au jour où tout s’effondre : le coup de trop. L’Asticot passe par la case prison et Mike, qui se retrouve à la table de Teddy KGB (John Malkovich), y laisse toutes ses économies…
Retour à la vie normale, études de droit et petit boulot pour Mike, en couple avec Jo (Gretchen Mol) à qui il a promis de ne plus retoucher aux cartes. L’envie est grande pourtant, et les tentations toujours présentes… Cartes, argent, adrénaline, autant de pensées qui le hantent. Mais il a juré.
Malheureusement L’Asticot sort de prison, criblé de dettes comme tout (bon ?) truqueur… Pour lui, la vie n’est qu’un jeu et ne vaut d’être vécue sans tricher. A quoi bon risquer de perde honnêtement !?
Le duo est reformé, des dettes à rembourser, et quelques parties plus tard Mike est totalement relancé. Entre sa vie de couple, sa promesse, ses études et le poker, difficile de voir le jour… Les deux compères renouent et gagnent, avec ou sans triche. Mais les ennuis ne font que commencer.
« Les joueurs » est un film américain avec quelques petits défauts. Mike est un extra-terrestre du poker, son sens de l’observation est hors du commun et même un peu trop. Heureusement, il perd de temps en temps… Le personnage est également un poil trop parfait (intelligent, doué, étudiant modèle, etc.). il aurait mérité quelques défauts supplémentaires pour le rendre des plus réalistes.
Ce film vaut néanmoins le détour pour plusieurs raisons. Amateur de poker, vous y trouverez un tableau réaliste de l’ambiance (du casino luxueux à la petite partie clandestine), du jeu (hold’em, no limit, stud, etc.) et des coups de maitre (petit coup de rétroprojecteur sur les championnats du monde 1988, Johnny Chan et Erik Seidel). L’adrénaline du jeu et les dessous du poker -bien plus qu’un simple jeu de hasard- sont bien mis en avant. Mais on y dépeint surtout ses vices : argent facile, entourage et vie sociale relégués au second plan.
Un film a découvrir, joueur de poker ou non, votre vision du poker changera à coup sûr…
La réplique qui tue :
“Si en 30 minutes, tu n’as pas repéré le pigeon autour de la table..
C’est que c’est toi le pigeon !“
Mention spéciale :
Un John Malkovitch dans un rôle magistral, amateur de petits biscuits et roi du poker clandestin. Il excelle dans ce rôle de “méchant“.
Clin d’œil :
Johnny Chan apparait et y joue son propre rôle.
Bonus :
La scène avec Johnny Chan et Erik Seidel en 1988 et le fameux coup d’œil en l’air de Chan, désormais mondialement célèbre. Attention, image d’époque !!!
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