Concerts et festivals

Les Blaireaux en concert et interview

Les Blaireaux… Drôle de nom à priori pour un groupe. Un patronyme qui s’explique par leur style. Sur scène, les lillois sont loin de se cantonner à la chanson.

En effet, l’humour y a une bonne place et tous ont un certain talent (et même un talent certain) pour la comédie. Les scènes sont travaillées, à l’image de celle des frères jumeaux juste avant l’accouchement, tordante. Un spectacle des Blaireaux se vit bien plus qu’il ne s’écoute. C’est un mélange détonnant de genres, interprété de main de maître.

Save My Brain : Sur scène, vous ne ressemblez à aucun autre groupe. Comment arrivez-vous à cet équilibre entre humour et chanson ?

Les Blaireaux : Au départ, on faisait ça un peu à l’arrache… Les moments d’impro, les chansons, ça se faisait comme on les sentait, avec des moments de marge pour les blagues. Mais comme ça manquait d’équilibre, on a fait appel à un metteur en scène. Cela nous a donné un réel cadre, que ce soit pour le décor ou le timing.

SMB : Il faut donc un fil conducteur ?

LB : Un rythme, surtout. Pas forcément au sens musical du terme, mais il faut garder constant l’éveil du public. Par exemple, on avait cinq chansons calmes qu’on aimait bien. Mais on n’en a gardé que deux sur scène, sous peine d’endormir le monde !

SMB : D’où vous vient ce style particulier ? Pensez-vous au spectacle lorsque vous écrivez ?

LB : Oui, absolument. C’est le plus souvent Alex, notre leader, qui écrit. A chaque fois, il pense à la mise en scène lors de l’écriture. En fait, on est avant tout un groupe de scène, même si on écrit et compose aussi en vue des albums.

SMB : A propos des albums, on a l’impression que les ventes ne sont pas à la hauteur de votre succès sur scène. Qu’en est-il réellement ? Avez-vous envie d’être plus diffusés ?

LB : Bien sûr que oui ! Mais on ne veut pas diluer notre style pour autant. Et si on regarde bien, on vend plutôt bien nos albums. Le dernier en est déjà à 10 000 exemplaires vendus. Depuis nos débuts, on en a vendu entre 40 000 et 50 000, ce qui n’est pas si mal.

SMB : Vous arrivez donc à en vivre bien ?

LB : Bien, oui si on considère nos métiers précédents (médecin, prof de physique, journaliste…). Bien non, par rapport à d’autres groupes connus. Mais la chanson n’est pas un genre où les groupes ont du succès.

SMB : Comment cela ?

LB : Indochine, les BB Brunes, etc. sont plus pop-rock. Si on regarde les têtes d’affiche en chanson, ce sont Renan Luce, Bénabar… D’ailleurs, « Bénabar et Associés », ça n’a pas duré longtemps. Dès que ça a pris de l’ampleur, c’est devenu Bénabar tout seul.

SMB : Si vous mettiez en avant le nom d’Alex, ça pourrait être différent ?

LB : Peut-être. Mais ça ne serait plus les Blaireaux. D’ailleurs, les Blaireaux, ce n’est pas non plus un nom vendeur. Mais on ne veut pas perdre notre patte pour vendre plus. Et puis il y a trop de mots dans nos chansons pour que ça soit facilement radiodiffusé.

SMB : Faire du Obispo, ce n’est pas votre truc ?

LB : Non, certainement pas ! On fait ce métier par amour de la scène avant tout, on arrive à en vivre et tant mieux.

SMB : Ca vous serait difficile de revenir à vos métiers précédents ?

LB : Ca paraîtrait fade, surtout ! S’il le fallait vraiment, on le ferait quand même.

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