Cinéma

Hayao Miyazaki

Hayao Miyazaki est connu dans le monde entier pour ses films d’animation, comme Princesse Mononoké ou le Voyage de Chihiro. Portrait d’un réalisateur de talent…

1) Une enfance très ambitieuse

Né à Tokyo le 5 janvier 1941, Hayao Miyazaki est le deuxième enfant d’une famille composée de quatre garçons. Son enfance a été marquée par les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, mais dans un contexte artistique et imaginatif, puisque cet événement profondément traumatisant dans l’Histoire a beaucoup inspiré le futur grand réalisateur. Mais c’est aussi le métier de son père, Katsuji Miyazaki, directeur d’une entreprise d’avions pour la guerre, qui l’inspira aussi. Il était aussi très proche de sa mère, atteinte de souffrances de santé.

La famille Miyazaki déménage maintes fois si bien que l’inspiration de Hayao lui vient dès ses années lycéennes. Il découvre le premier film d’animation japonais en couleurs, Le Serpent Blanc (1958), ainsi que les œuvres artistiques d’Osamu Tezuka, et il s’en sert pour mettre en œuvre des petits mangas en série.

Mais, se rendant compte que ses œuvres sont en fait des plagiats de Tezuka, il les déchire tous et décide ainsi de créer son propre univers, en introduisant ses passions tel que les avions ou la guerre.

2) Collaborations et animations :

En avril 1963, Hayao Miyazaki fit ses études au studio Toei, comme intervalliste, métier qui consiste à mettre en scène des projets d’animation pour s’entrainer dans ce domaine, dont il signe une aventure de Gulliver dans l’espace, en 1965, dont il changea la fin. Il devient alors secrétaire en chef du syndicat de Toei et s’occupe des dessins de plusieurs projets, comme Horus, prince du Soleil et une version japonaise du célèbre conte « Le Chat Botté », en 1965.

Mais il quitte le studio en 1971 pour collaborer avec deux animateurs sur une série produite par les studios A-Pro, intitulée Lupin, qui deviendra indépendante en juin 1973.

Hayao travaille sur l’animation ainsi que sur le scénario de six courts-métrages du mythique Sherlock Holmes, en collaboration avec la production RAI italienne. C’est à cette époque-là qu’il fut aidé par un ami Suzuki pour le long-métrage Nausicaä de la vallée du vent, le même film qu’il lui permettra d’être embauché dans le studio où il a exercé son talent…

3) Une effervescence de bijoux tous plus étonnants les uns que les autres

C’est donc grâce à son premier long-métrage Nausicaä, en 1984, qu’il travaille au studio Ghibli, qui a eu un grand succès au Japon, de par son beau graphisme et son histoire écologique fort intelligente. Il enchaîna par la suite le merveilleux Château dans le ciel et Mon voisin Totoro, en 1986 et 1988, où il rend deux beaux hommages à l’enfance et aux contes, par deux fables magnifiques pleines de tendresse et de fraîcheur. Ses deux films ont conquis non seulement le Japon mais aussi les pays étrangers, tel que l’Amérique et la France. Plus tard, il réalisa deux dessins-animés, Porco Rosso et Kiki, la petite sorcière (1989-1992), qui sont les plus accessibles du réalisateur, puis avec son bijou quasiment presque parfait, je veux bien sûr parler de Princesse Mononoké (1997), certes très violent par certaines scènes pour les petits enfants mais il en reste un message universel sur la beauté et la protection de la nature. Son excellent Château ambulant aurait dû être la dernière perle du maître d’animation japonaise, mais il se contredit en s’inspirant du célèbre conte d’Andersen, La Petite Sirène, pour raconter en images sa Ponyo sur la falaise, qui a l’air d’un Totoro marin mélangé avec des créatures fantastiques et écologiques inspirées de celles de Mononoké, prévu le 8 avril prochain en salles.

4) Le succès phénoménal de Miyazaki et de Ghibli

C’est aussi grâce aux œuvres de Hayao que le studio Ghibli est maintenant le plus célèbre de tout le Japon. En effet, depuis les merveilles qu’ils nous ont offert comme Totoro, une quinzaine de jeunes réalisateurs s’ajoutent dans le studio et mettent en scène des œuvres originales et inspirées, tel que Le Royaume des chats ou Pompoko. L’animation japonaise est de plus en plus appréciée, à tel point que les studios étrangers comme Disney ou Pixar collaborent avec ces productions à succès.

5) Le Voyage de Chihiro, un grand joyau contemporain et surprenant

Zut ! Est-ce que j’ai cité tous les chefs-d’œuvre du plus grand réalisateur japonais ? Je vous rassure aussitôt que je n’ai pas évidemment oublié notre petite Chihiro. D’ailleurs, comment on peut oublier une telle aventure animée que celle-ci ?

Reprenant la trame du conte loufoque de Lewis Carrol, Alice au pays des merveilles, Hayao Miyazaki met en scène une histoire très particulière : le périple extraordinaire d’une petite fille timide et innocente, au sein d’un monde où règnent des créatures mystérieuses et inquiétantes, pour sauver ses parents d’un sortilège jetée par une imposante sorcière maudite. Sorti en 2001, le film surprend ses spectateurs par son histoire vraiment inattendue et ses différentes ambiances. En effet, la première partie en est la preuve, car elle installe une ambiance très noire et mystérieuse. On est parfaitement à la place de l’héroïne : étonnée et effrayée de ces bêtes immondes, tels une sorcière à grosse tête ou un spectre attiré par elle et mangeant des humains pour vivre, la petite Chihiro ne s’est plus quoi faire sans ses parents hormis pleurer et demandant de l’aide.

Mais, lors de la deuxième partie, elle arrive à comprendre ce monde et c’est là que Miyazaki va encore plus loin que Alice et ses merveilles : il arrive à montrer comment un enfant, ne dépassant pas la dizaine, peut mûrir son esprit seul. Car Chihiro, livrée à elle-même, affronte son courage et fait preuve de débrouillardise.

En conclusion, Le Voyage de Chihiro est en cette qualité (l’hommage à l’enfance qui peut mûrir seule) un bijou du 7ème art, avec ses dessins en peinture magnifiques, ses personnages tous mystérieux et charismatiques et son scénario tout simplement génial, qui offre une nouvelle fraîcheur dans le genre du film d’animation.

You Might Also Like

  • YB
    31 mars 2009 at 12:36

    Je confirme, Miyazaki est un créateur de talent!
    Quand on pense que le Chateau dans le Ciel a plus de 20 ans… A le regarder encore aujourd’hui on croirait une production actuelle. Et finalement, c’est bien ce qui fait la force de Miyazaki : intemporel et nous transportant en d’autres lieux.

    Arf, quelqu’un sait s’il existe des versions HD de ces bijoux???

  • Céc
    31 mars 2009 at 8:18

    Miyazaki forever!! Même si Nausicaa m’a un peu laissée de marbre (trèèèèèèèèèès long surtout au cinéma), tout ce que j’ai pu voir de Miyazaki m’a transposté dans un je-ne-sais-où mythique et fantastique. IMpossible de résister, et Ponya sur la falaise fait partie des programmes cinémas obligatoires ici.
    Un p’tit truc à noter : l’anime de son fils, les Contes de Terremer, (dont j’aioublié le prénom forcément) est également de très bonne qualité même s’il manque un peu de fond. A voir!