Littérature

Jean Paul Dubois

Né à Toulouse en 1950, Jean-Paul Dubois a fait des études de sociologie et après divers boulots a travaillé au journal Sud-Ouest au service des sports, puis au Matin et enfin grand reporter au journal « le Nouvel Observateur » où il sera correspondant aux Etats-Unis pendant quinze ans. Son surnom « l’Américain » lui est donné car ses romans sont souvent inspirés par l’Amérique.

Auteur de romans, nouvelles et plusieurs essais, dont certains ont été adaptés au théatre « vous plaisantez M. Tanner », et au cinéma « le condamné » (court-métrage), « Kennedy et moi » réalisé par Sam Karmann, Jean-Paul Dubois fait partie de ces écrivains discrets et pourtant reconnu par le public. Si on sait en fait peu de choses sur lui, cet écrivain a l’art et la manière d’emporter son lecteur dans ses histoires, maniant l’humour et le cynisme avec délectation.

Le charme de l’œuvre de Jean-Paul Dubois réside dans ses constantes et points communs au fil de ses écrits, dans lesquels sa plume virevolte entre choses vécues et imagination, de thématiques répétitives telles que les prénoms utilisés (Paul, Anna), les objets récurrents, les situations cocasses parfois, dramatiques souvent, les lieux, brouillant les pistes et laissant le lecteur interrogatif mais toujours à fond dans le livre. Tout cela fait de cet auteur, un être savoureux et poétique.

Jean-Paul Dubois s’impose un rythme et des délais dans son écriture, écrivant huit pages par jour environ, de 10 h du matin à 2 h du matin, s’accordant une heure de pause pour faire du vélo. Cet écrivain ne relit jamais ses textes avant des les envoyer à son éditeur. Son style incisif et ironique, sa plume tendre et douce à la fois font de lui un écrivain hors pair dont ont reconnaît le style.

En 1996, il a obtenu le Prix France Télévisions pour son livre « Kennedy et moi » et en 2004 le livre « une vie française » lui offre à la fois le Prix Fémina et le Prix du roman Fnac.

Jean-Paul Dubois, homme d’une incroyable humilité, est un être attachant comme ses romans d’ailleurs, chef de file d’une certaine littérature maniant le burlesque à la dérision, son style c’est l’humour qu’il travaille , influencé par John Updike mais aussi l’humour anglais des Monthy Pithon à Glen Baxter, auteurs qu’il affectionne et qui lui ont appris de façon légère et drôle l’exercice de la lucidité. « les livres comme l’humour font partie de la vie » et pour Jean-Paul Dubois, seul Pierre Desproges a réussi à prendre du recul, à avoir cette dérision permanente, vision du monde totalement décalée dans ses écrits.

Bibliographie :

« Eloge du gaucher« , 1986, évoque le monde des gauchers, l’histoire éternelle d’êtres différents qui ont du s’adapter au monde créé par les droitiers.

« Tous les matins, je me lève » écrit en 1988 raconte la vie de Paul Ackermann, écrivain, marié, 3 enfants, qui se lève tous les jours, passionné de voitures anglaises, dont un accident va bouleverser sa vie, histoire simple burlesque et tendre à la fois.

« Maria est morte » sorti en 1989, raconte le voyage en Asie de Samuel Bronchowski dont la fille de dix ans vient de mourir. Ce voyage a pour but d’annoncer la mort de Maria, à la femme qui l’a quitté, mère de Maria, pour lui dire simplement que « Maria est morte ». Au cours de ce voyage, le héros croisera des êtres différents.

« Les poissons me regardent » paru en 1990 met en scène un homme paumé, Zimmerman, journaliste sportif, spécialiste de la boxe et à la vie monotone, jusqu’au jour où il se fait agresser par un inconnu..

« Vous aurez de mes nouvelles« , sorti en 1991et « Parfois je ris tout seul » sorti en 1992, sont des recueils de nouvelles humaines où l’on croise toutes sortes de personnages aux situations les plus décalées et originales chères à l’auteur, sorte de ballades légères et tendres dans la folie ordinaire, petits dérapages de la vie quotidienne, des nouvelles mordantes et tordantes à la fois.

Dans « une année sous silence » paru en 1992, le narrateur décrit la vie de Paul Miller et de son épouse Anne, femme dominatrice et manipulatrice, qui après avoir incendié leur maison se suicide, laissant Paul Miller, seul, coupé du monde, mais observateur de ce monde qui l’entoure.

Dans le livre « Prends soin de moi » sorti en 1993, Jean-Paul Dubois raconte les petits et grands malheurs d’un anti-héros moderne, Paul Osterman, français, la quarantaine, qui vit aux Etats-Unis et qui décide de passer à autre chose..

« La vie me fait peur » en 1994, narre la saga de la famille Siegelman. Paul, quadragénaire, tout juste séparé de son épouse part aux Etats-Unis retrouver son père exilé. Paul fait un bilan de sa vie.

En 1996 sort « Kennedy et moi« , l’histoire de Samuel Polaris, 45 ans, écrivain qui n’écrit plus, marié à Anna, et père de trois enfants. Le héros se sent étranger de ce noyau familial et sa vision du monde et de la société est cynique et dérisoire. Mais un jour il va faire la rencontre avec une montre ayant appartenu au Président Kennedy. Ce roman dresse le portrait d’un homme dans sa quarantaine.

La même année il sortira « l’Amérique m’inquiète« , récits sur la société américaine.

Dans « Je pense à autre chose« , sorti en 1997, Paul Klein se retrouve interné dans un hôpital psychiatrique. Spécialiste en météorologie, marié à Anna, père de deux enfants, menant une vie idyllique à Toulouse, il est parti à Montréal. Sa relation avec son frère jumeau Simon, les deux femmes de sa vie, son beau père, sont des éléments de l’histoire de Paul auxquelles on s’attache et dont l’auteur narre avec humour et suspense l’histoire d’une saga familiale au travers de chapitres courts et incisifs.

« Si ce livre pouvait me rapprocher de toi » sorti en 1999 raconte l’histoire de Paul Peremulter, divorcé qui part aux Etats-Unis sur les traces de son père disparu en plein lac il y a des années.

En 2002 il sort un recueil intitulé « Jusque là tout allait bien en Amérique« , portraits d’une société avec ses excès, série d’histoires portraits subtils des Etats-Unis.

« Une vie française » sorti en 2004 a été écrit après la mort de la mère de l’auteur. Il met en scène un personnage sous la Vème république, entre tragédies, humour et perspectives historiques. On suit le parcours de Paul Blick durant son enfance, les péripéties de son adolescence sous de Gaulle, ses premiers amours sous Pompidou, sa vie de couple sous GISCARD, sa vie professionnelle et son rôle de père sous MITTERRAND, puis sous CHIRAC… c’est une succession d’anecdotes drôles, communes, tragique. « Une vie française » a reçu le Prix Fémina et le Prix du roman Fnac en 2004.

2006 « Vous plaisantez M. Tanner » aborde de façon humoristique l’enfer des travaux d’une maison de famille. Paul Tanner, documentaliste animalier hérite d’une maison familiale qu’il décide de restaurer. Cette chronique d’un douloureux combat entre les différents corps de métier, maçons déments, couvreurs délinquants, électriciens fous, déboires dus aux intempéries, retards de chantier, devis et factures exorbitants etc… est une véritable comédie, car devant tant de déboires, l’humour est la seule façon de parvenir à s’en sortir.

2007 « Hommes entre eux » raconte l’histoire de Paul Hasselbank, divorcé, atteint d’une maladie incurable. Il part à Northbay retrouver son ex femme Anna. Non loin de là vit Floyd Paterson, grand chasseur de wapitis, homme célibataire, au cœur greffé, qui a vécu quelques mois avec Anna. Piégés par une tempête de neige et forcés de cohabiter, ces deux hommes vont se rencontrer, un face à face terrifiant va les opposer.

2008 « Les accommodements raisonnables » est un roman ironique et incisif sur la crise des 50 ans, des petites concessions et déboires ordinaires. Entre son père octogénaire qui se remarie, sa femme dépressive, le héros Paul Stern quinquagénaire n’hésite pas lorsqu’un producteur l’envoie à Hollywood pour adapter le scénario d’un film français. Il rencontre alors Selma, sa vie bascule, car Selma est le sosie d’Anna, sa femme… plus jeune. Jean-Paul Dubois au travers de ce récit révèle un monde régressif, égoïste et malheureux, il y décrit les dérives de deux sociétés dissemblables, à la fois mordant, grinçant mais toujours aussi drôle, « les accommodements raisonnables » est un de ses romans les plus aboutis.

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