Expositions

César, anthologie par Jean Nouvel à l’espace Cartier

Depuis quelques temps, les nouveaux réalistes sont à l’honneur dans les musées parisiens. Après une rétrospective sur le mouvement au Grand Palais et une exposition sur Yves Klein au Centre Georges Pompidou l’an dernier, c’est César qui est à l’affiche, à la Fondation Cartier.

La disposition des œuvres a été organisée par Jean Nouvel, architecte du bâtiment et ami de l’artiste. N’attendez cependant rien d’extraordinaire quant à la présentation. C’est très simple et même des plus cartésiens. Du coup, la logique de l’exposition est limpide et pédagogique : les empreintes à droite, les expansions à gauche, les fers tout droits et les compressions au sous-sol. Comme un catalogue…

César a rejoint le mouvement en 1961, à l’invective de Pierre Restany. Celui-ci, critique d’art et ami d’Yves Klein, a fondé le mouvement en 1960 par un manifeste signé sur des monochromes bleus de Klein. Parmi eux Arman, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle… César n’était pas de ce manifeste, mais du suivant, « A quarante degrés au-dessus de Dada ». Référence à Dada qui a fait grincer quelques dents, à commencer par Yves Klein qui a alors quitté le groupe. En fait de mouvement, Restany a voulu plutôt signaler là la prise de conscience d’une « singularité collective ». Une singularité qui tend à éloigner cet art des années 1960 de l’expressionnisme abstrait ou de l’abstraction lyrique, dont les fers de lance sont respectivement Jackson Pollock et Georges Mathieu, philosophiquement trop refermés sur l’ego de l’artiste. Le leitmotiv est donc de rapprocher l’art de la vie, faire entrer le quotidien dans le musée.

César commence par réaliser des fers, sculptures figuratives d’animaux réalisées à partir de matériaux de récupération. Elles sont présentées à la Fondation Cartier dans une caisse digne d’un retour d’exploration, seule fantaisie de l’accrochage. Suivent les expansions, longues coulées de polymères, les empreintes, ces fameuses parties de corps déclinées à toutes échelles et les compressions, carcasses d’automobiles passées à la presse.

Ces champs de l’art de César étant bien délimités, il est bon de déambuler au sein de l’exposition en quête de l’œuvre ultime. On notera par exemple cette expansion, dite lunaire car créée le jour où Neil Armstrong a posé le pied sur la lune. L’artiste y a volontairement inclus des irrégularités rappelant le sol de notre satellite.

Parmi les empreintes, les pouces sont les plus spectaculaires, jeu de mot de César avec son patronyme, le célèbre empereur romain utilisant le pouce comme symbole d’appréciation lors des jeux du cirque. La variété des couleurs, échelles et matériaux réjouit l’œil.

Enfin, parmi les compressions trône cette série déclinant tout le nuancier de la gamme FIAT de 1998. Réalisé avec des coques neuves de la même année. Appuyée par des textes brefs mais clairs, cette anthologie de César par Jean Nouvel est donc un excellent prélude à une découverte en profondeur de l’œuvre du célèbre sculpteur. A recommander, pour en plus profiter du jardin de la Fondation Cartier, bien qu’un peu grignoté par Un An de lecture des Bâlois.

Lien : http://fondation.cartier.com/

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