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Quand Aaron Hobson revisite le panoramique

Aaron Hobson se définit en peu de mots comme un père, un mari, un photographe et un montagnard. Il y a un peu plus d’un an, il commence à photographier pendant sa pause déjeuner. Vivant près du Canada, dans les montagnes reculées du nord de l’Etat de New York, il considère alors la photographie comme un hobby lui permettant de pallier les hivers trop longs. Portrait d’un artiste dont l’originalité des oeuvres fait déjà parler d’elle.

Aaron Hobson
© Aaron Hobson

Au cours de ces quarante-cinq minutes quotidiennes de travail, Aaron Hobson développe Cinemascapes, un projet introspectif qui se décline en deux séries de photographies : « dark » et « even darker ». Cinemascapes est composé de clichés de paysages en panoramique.

Son approche de l’esthétique de l’image est comparable à celle d’un peintre : la photographie est sa matière première, sa toile, Photoshop sa peinture et sa souris son pinceau.

Cependant ne nous méprenons pas. Pour Cinemascapes, Aaron Hobson n’utilise pas d’outils informatiques de retouches. Il fixe les scènes qu’il compose grâce à son Olympus e-300 et un objectif Zuikos 14-45 mm (pour ceux qui aiment la technique). Quant au résultat en panoramique, il l’obtient en assemblant quatre photos au format vertical.

Ses travaux sont tour à tour choquants, bouleversants ou émouvants. Les scènes semblent être prises sur le vif et la multitude de détails qu’il y dissimule laisse au spectateur la libre interprétation de l’instant saisi.

Aaron Hobson
© Aaron Hobson

Aaron Hobson
© Aaron Hobson

Voici ce qu’Aaron nous a répondu lorsque nous lui avons demandé d’où lui venait son inspiration :

« Mon travail est une création hybride entre la fiction et l’autobiographie, ainsi je suis influencé par de nombreux éléments extérieurs. La télévision, l’école, mes ex-amours, ma famille, mes humeurs, tout joue un rôle dans mes photographies ».

Dans chacune des scènes qu’il photographie, Aaron Hobson dissimule donc subtilement des morceaux de sa vie au coeur de la fiction. C’est là que réside toute la complexité de l’oeuvre de l’artiste : ses images saisissent l’esprit. Il est alors impossible de ne pas se questionner sur la nature de la scène visualisée.

Aaron Hobson
© Aaron Hobson

Aaron Hobson
© Aaron Hobson

Son papa, Mark Hobson, est lui aussi photographe. Il nous explique l’influence que cela a eu sur son travail :

« Il est une des principales raisons de mes clichés en format panoramique. Alors que j’avais 13 ou 14 ans, il a réalisé un livre pour un hôpital de Pittsburg en Pennsylvanie. L’objectif était de photographier vingt-quatre heures des urgences. Une image dont je me souviens particulièrement est celle d’une chambre où un jeune homme de 16 ans qui conduisait ivre venait de décéder. Mon père a fixé ce moment avec un film panoramique. La possibilité de voir toute la chambre (les infirmières nettoyant le corps, le corps dans sa globalité, sur la droite les médecins inscrivant l’heure de la mort sur le certificat de décès) était hallucinante. Cette scène n’aurait pu être complète avec un film standard de 35 mm. »

Aaron Hobson n’a pas d’autres projets photographiques pour le moment. Par contre, il souhaite développer Cinemascapes et a de nombreuses idées à mettre en oeuvre.

Aaron Hobson
© Mark Hobson

Vous pouvez retrouver Aaron Hobson :

http://www.aaronhobson.com/

Vous pouvez retrouver Mark Hobson :

http://adirondacklight.net

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