A la Une Artiste du mois

Les Fatals Picards

Paul Léger et Ivan Callot au chant, Laurent Honel à la guitare, Yves Giraud à la basse et Jean-Marc Sauvagnargues à la batterie (qui trouve également les dates de concert du groupe) ; Ces cinq compères forment le seul groupe de France qui mériterait de tourner en boucle sur « Rire et chansons » puisqu’ils pratiquent activement l’humour et la chanson, ou plutôt l’humour dans la chanson… Et cela à haute dose… Alors vous avez deviné ? Et oui, il s’agit des Fatals Picards, beaucoup plus « fatals » que « picards » d’ailleurs… Mais ce n’est pas grave, on ne leur en veut pas, tout du moins la Picardie, cette belle contrée que tout le monde connaît et admire, ne leur en veut pas. Ils sont devenus une sorte de représentants, d’étendards, dont chaque picard est fier (mais un peu moins que Miss Picardie quand même).

Pas picards ? Mais si, il faut rechercher dans les origines obscures de ce groupe, et l’origine, en bref, c’est Ivan (le chanteur digne de Charles le Chauve, on ne peut pas les confondre… Attendez, on me dit que Charles le Chauve n’était pas chauve !) qui a vécu quelques années en Picardie (enfin, l’Oise, c’est presque Paris !). Tout commence officiellement en 1997, alors qu’Ivan et deux autres jeunes picards exilés composent les premières chansons des « Fourmis Violentes » pour le webzine « France Fun ». Les fourmis violentes ? Eh bien oui, c’est comme les Fatals Picards, il ne faut pas chercher de logique. Entre 1998 et 2000, deux albums, difficilement trouvables à l’heure actuelle, naîtront : « Les onze y trônent » (sous l’appellation « Les Fatals Picards ») et « Amiens c’est aussi le tiens » (Ivan, tout seul).
C’est en l’an de grâce 2000 que le groupe prend concrètement forme avec l’arrivée de Laurent et l’enregistrement de « Navet Maria », puis celle de Jean-Marc en 2002 et l’enregistrement de « Droit de Véto ». En 2004, le célèbre « Picardia Independenza » est enregistré, et, peu de temps après, c’est le non moins, célèbre chanteur barbu des Fatals qui fait son apparition : Paul. Yves rejoint la formation fin 2005 pour l’enregistrement de « Pamplemousse Mécanique ». Quatre albums, des dizaines de musiciens et d’années pour arriver à la composition que l’on connaît aujourd’hui. Des Fourmis Violentes aux Fatals Picards représentants la chanson française au concours de l’Eurovision, on peut dire que le groupe à fait du chemin…

Les Fatals Picards, c’est avant tout un groupe de scène, de festivals, qui écument les scènes de France et de Navarre, du Nord au Sud et d’Est en Ouest, sans répit. Plus de 400 concerts à leur actif. En ce qui concerne le « Fatal style », il est parfois difficile de les définir, c’est pourquoi « chanson et humour » leur correspond assez bien mais pas en totalité. Ils privilégient avant tout l’écriture et possèdent certainement le record de jeux de mots dans une seule chanson (en plus de celle la plus longue, euh, la chanson hein, « La Ferme »), écoutez attentivement et réfléchissez. Eh oui, les Fatals, c’est de l’humour recherché avec parfois quelques blagues un peu pourries … ou pas, qu’on adore tous. Ils se sont déjà définis comme du « Punk pour les nuls » ou du « Rock indédébile » mais en fin de compte, ils restent indéfinissables. Pourquoi entrer dans une catégorie de toute manière ? Ils n’en n’ont pas besoin : l’originalité (jusque dans leur tenue scénique) et l’humour décalé les caractérisent au plus haut point.

La bonhomie, la jovialité et la gentillesse les caractérisent également comme peuvent en témoigner leurs fans les plus fidèles « les fatales groupies ». A première vue, il pourrait s’agir d’une secte obscure où l’on vénère à outrance l’humour, les jeux de mots, la joie de vivre et les Fatals Picards bien évidemment, mais en réalité il s’agit d’une bande de joyeux lurons amoureux de la bonne musique et qui aiment se réunir pour vénérer leurs idoles. Il n’est pas rare de les croiser en grande discussion avec leurs fatales idoles ou de boire un verre en leur compagnie (de l’eau, of course !). Les Fatals sont proches de leur public et à chaque concert lui offre le meilleur : « Pour toi ma première larme, mon premier soupir, je pourrais me crever les yeux pour un seul de tes sourires… Au concours du meilleur public, t’aurais été le meilleur public ».

Les fatals ne sont encore qu’au début de leur carrière et comme le titrait le magazine « Francofan » dans sa dernière édition, « Les Fatals Picards sont en route vers la gloire ».

Site officiel : http://www.fatalspicards.com/
Myspace : http://www.myspace.com/fatalspicards

Et ne manquez surtout pas leur délirante parodie, 24h par seconde : http://www.fatalspicards.com/24hs/

Charlène Colinet

Interview

Paul et Ivan

Pour commencer, est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Paul : Bonjour, je suis Paul des Fatals Picards.
(Silence)
Paul (regardant Ivan) : Je viens de te présenter…
Ivan (montrant Paul) : Ah, bonjour, je suis Ivan des Fatals Picards.
Paul : Voilà.

Les Fatals Picards, ce sont cinq personnes ; où sont les autres ?

Paul : Les autres, ils sont … en prison. Non, les autres ils sont là bien sûr, ils ont… Hein ?
(Quelqu’un lui souffle : Ils ont une gastro ?)
Paul : Ils ont une gastro. Ils sont derrière, ils nous font des signes, parce qu’ils passent très mal à la caméra, donc on préfère donner une belle image aux gens.

Et qui sont les autres, alors ?

Paul : Alors, les autres c’est Laurent à la guitare, c’est Jean-Marc à la batterie, et c’est Yves à la basse.
Ivan : Il y a sûrement d’autres gens mais on ne les connaît pas tous.
Paul : Je ne me retourne jamais sur scène, donc, je serais vraiment très mal placé pour te dire qui joue dans le groupe.

Ce groupe qui s’appelle les Fatals Picards, tout le monde pose la question, mais ça vient d’où ?

Paul : Ah ! Quand tu dis tout le monde, c’est qui ?

Tout le monde, c’est vaste…

Ivan : Alors par exemple, les Nicaraguayens, ils ne se posent jamais la question en fait.
Paul : Non. Et moi, j’ai été en Thaïlande, et personne ne se pose la question en Thaïlande, donc c’est du mensonge.
Ivan : Donc, ce n’est pas tout le monde.
Paul : Ok, alors pourquoi les « Fatals Picards » ? Et bien, on a tendance à dire que c’est parce que d’autre noms de groupes mieux étaient déjà pris bien sûr. Donc dans la liste des noms de groupes…
Ivan : Il y avait les  » George Michael’s « , les  » Michel Sard’onze « , c’est la même chose que les  » Michel Sardou’s « , mais avant. Il y a, euh… les « Vaticans »…
Paul : Les « arbustes », mais bon les « arbustes »… On a hésité, et puis finalement on a dit les  » Fatals Picards « .

Vous êtes deux chanteurs. Pourquoi deux ?

Paul : Ben parce que cinq, ça fait vraiment trop.
Ivan : Et s’il y en a un qui crève, et bien on peut regonfler l’autre, voilà, et il n’y a aucun problème.
Paul : Voilà, exactement. C’est un peu comme les Compagnons de la Chanson, mais en moins nombreux, ou alors c’est comme Patricia Kaas mais en deux fois plus nombreux.
Ivan : En fait c’est exactement entre les Chanteurs à la Croix de Bois et Patricia Kaas.
Paul : C’est comme les Poppies mais en plus vieux, et Patricia Kaas en plus jeune.

Les Fatals Picards, c’est actuellement « Pamplemousse Mécanique ». Mais, avant, est-ce que vous pouvez quand nous parler de votre parcours, rapidement ?

Ivan : Et bien on a fait un 110 m haies à un moment. Après, tout était dans le triathlon, il y a eu beaucoup de courses, de nages, des trucs comme ça. Voilà quoi. C’est notre parcours…
Paul : Moi j’ai commencé par le parcours 2A, parce qu’en fait, vu que j’étais pas trop en forme, t’as vu, et que j’avais pas pratiqué depuis au moins deux ans…
Ivan : T’as pas tiqué depuis deux ans ?
Paul : PRAtiqué !
Ivan : Ah, excusez-moi, alors là, oh la la.
Paul : Alors, je me suis dis, je vais commencer tout doux, et je m’en suis bien tiré, sans problème.

D’accord…

Paul : Voilà, c’est ça notre parcours, en gros.
Ivan : On va non plus partir dans les détails parce qu’à un moment il y avait une haie sur le côté…
Paul : On n’en parle pas, mais il y a eu des problèmes de covoiturage, mais on n’en parle pas non plus… D’accord, on en parle ! Le lundi 17 juillet 2003… Non on n’en parle pas. Non, on a fait plusieurs disques avant.

Comme ? Pour les gens qui vous découvrent…

Paul : Des gens qui nous découvrent ?
Ivan : En fait on a fait plusieurs disques, mais on ne les connaît pas très bien ces disques. Nous on les a fait, mais après…
Paul : Stairway to Heaven ? Ah non c’est pas nous ça.
Ivan : Non, le disque, c’est le 4, Led Zep 4.
Paul : Ah oui. Mais c’est pas nous ?
Ivan : Non. Oh ben je ne sais pas moi ? Il y avait d’autres disques ?
Paul : Ben oui, bien sûr Ivan, il y avait d’autres disques. Des disques, il y en a plein !

Mais le tout premier ?

Paul : Le premier disque de la terre? Ca doit être…
Ivan : Le tout premier Superbus non ?
Paul : Ca doit être un disque de Mozart, c’était il y a longtemps Mozart.
Ivan : Mozart, ouais, c’est l’inventeur du disque.
Paul : C’était un des premiers à faire des disques. Donc, oui, on a fait quelques disques, je ne saurais pas comment vous expliquer. On a fait plusieurs disques pour en arriver à celui-là, les autres sont bien, celui-là aussi.

Mais il est mieux ?

Paul : Ouais, mais il est moins bien que celui d’après.

On l’attend, l’avenir nous le dira…

Paul : Bah, on doit le recevoir là.
Paul à Ivan : Bon aller, concentre-toi ! Maintenant, tu fais une réponse sérieuse, hein ?

Bon alors, vous faites de la chanson humoristique. Pourquoi avoir choisi ce style ?

Ivan : Et bien, écoute, en fait, il y a un quota de disques par an, et nous, quand on est arrivé, tout ce qui était chanson déprimante, c’était pris.
Paul : Après, on s’est dit, on va faire du rap, mais il y avait déjà beaucoup de disques de rap qui étaient sortis, alors on a essayé d’avoir une dérogation, mais c’était compliqué parce qu’il fallait appeler beaucoup de personnes, il aurait fallu consulter le cadastre, c’était relou !
Ivan : Le cadavre, le cadavre !
Paul : Ouais, le cadavre. Et puis, il nous restait musique traditionnelle et musique humour, alors, sans hésiter, on a pris musique traditionnelle.
Ivan : Et on s’est fait virer au bout de 3 mois.
Paul : Ouais, mais c’est aussi parce que ça commençait à 8h du mat’ et nous, on n’est pas trop du matin, alors on arrivait systématiquement en retard.
Ivan : Les cornemuses à 8h, c’était dur !
Paul : Donc on a pris humour. Pourquoi pas ?
Ivan : Mais bon, c’est pas grave. En même temps, c’est pas là où on est le plus doué. C’est en rap et en culture traditionnelle.

Alors, vous êtes un groupe super sérieux, pas du tout drôle, vous ne faîtes aucune autodérision, c’est fait exprès ?

Paul : Ecoute, c’est fait exprès, en fait, si tu veux, on essaie de donner le maximum d’amour aux gens, sachant qu’ils nous le rendent bien et dans l’ensemble ça se passe bien parce qu’on donne de l’amour aux gens et en même temps ils nous en donnent et comme on leur en donne, ils nous en redonnent.
Ivan : Et avec des intérêts.
Paul : Ouais, donc ça fait qu’à la fin, on a vachement d’amour à donner et on leur en donne plus, alors les gens ils sont contents. Il y’a quelqu’un qui te dit : « Alors, tu nous as donné de l’amour ? », et moi je dis : « Ben ouais… »
Ivan : Et à la fin, on récoltera tout l’amour qu’on a trouvé et on le mettra dans des grandes caisses et on le redonnera au Sahel parce que les gens là-bas n’ont pas beaucoup d’amour.

Vous êtes un groupe presque engagé alors ?

Paul : Euh, on est un groupe engagé, ça dépend si on est sur l’autoroute bien sûr, à un moment donné on s’engage parce que tu ne peux pas rester sur la voie d’insertion pendant trois heures hein ?
Ivan : Oh arrête hein ! Des fois, on le fait, c’est marrant quand même!
Paul : Ouais, mais bon, s’il y a des jeunes enfants qui conduisent, je préfère pas leur donner le mauvais exemple.

On va parler un peu plus de « Pamplemousse Mécanique », puisque c’est le meilleur avant le prochain… Comment avez-vous choisi les thèmes que vous avez abordés dans vos chansons?

Ivan : C’est simple, on a fait une étude américaine et on a trouvé les thèmes les plus porteurs en l’an 2000. Alors bon, on le sort un petit peu tard, donc les thèmes ont un peu vieilli.
Paul : Mais bon, quand même il y a des trucs qui restent plus ou moins d’actualité, comme les jeux de 20h.
Ivan : Voilà. Qu’est ce qu’on avait ? Il y’avait un truc sur le hip hop.
Paul : Ouais, le hip hop, c’est une nouvelle mouvance qui va bientôt arriver en France, ça va emballer vraiment beaucoup de gens, c’est un truc américain.
Ivan : Et on avait un truc aussi sur le passage à l’Euro.
Paul : Ouais.
Ivan : Mais, on n’est pas mûrs encore.
Paul : Non, on n’est pas mûrs. En fait, on fait une grande liste de trucs et on choisit après, on tire au sort.
Ivan : On met une main innocente, souvent, c’est celle de Laurent.
Paul : Bien sûr !
Ivan : Bon, on le regrette un peu après.
Paul : Une main sale, on met une main sale, souvent celle de Laurent, et voilà !

Dans votre « Pamplemousse mécanique », il y a des pistes introuvables… D’où vient cette idée magnifique?

Ivan : C’est une idée grandiose !
Paul : C’est une idée merveilleuse ! Ben c’est pas nous qui l’avons eue, c’est un truc qui existait déjà et on n’a fait que copier… L’idée des morceaux cachés à la fin, Nirvana l’a fait…
Ivan : C’était peut-être un peu moins marrant, Nirvana.
Paul : Non mais voilà, on a eu l’idée parce qu’on l’a déjà vue et en fait notre idée elle a été de reprendre l’idée, tu me suis ?
Ivan : Ce qui est quand même une idée assez novatrice parce que personne n’avait eu l’idée de reprendre l’idée avant.
Paul : Mais on a même eu l’idée de reprendre l’idée de l’idée, enfin,… tu me suis ou pas ? Parce que j’ai arrêté en 3ème moi alors…
Ivan : Mais on n’est pas hyper au point là-dessus.
Paul : Ah non, non, on laisse ça à des grands musiciens du style Emmanuel Moire.

La bonne musique…

Paul : Tu critiques Emmanuel Moire ? C’est un ami à nous, sache-le…

Chacun ses goûts!

Paul : Non, pas chacun ses goûts, ma pauvre amie ! Nous avons le goût, et il faut nous copier pour avoir bon goût!

Et bien, justement, on prône l’originalité, c’est dommage…

Paul : Ah, mince, non, ce n’est pas vrai. Non, bah voilà, on a décidé de faire ça dans un souci de mettre un maximum de trucs pour que les gens soient contents.

Et les gens sont contents ?

Paul : Euh… Je ne sais pas… J’espère. En tous cas, personne ne m’a cassé la gueule en me disant : « Ouais, c’est abusé tes pistes introuvables »!

Quelqu’un entre dans la pièce et demande : Dernière question, vous n’auriez pas un bout de moquette par hasard?

Ivan : Alors, la question du bout de moquette, on nous l’a déjà posée, elle est pas mal!
Paul : Moi, j’ai rien sur moi. Là, il y a du parquet, je peux vous dépanner d’un bout de parquet.

C’est la recette pour écrire vos chansons, un bout de moquette?

Paul : La moquette ? Moi franchement, chez moi, y’a du parquet, donc non.
Ivan : Moi j’ai de la moquette, mais elle est vraiment sale, je ne vous conseille pas de la manger, mouais, c’est une sorte de… je ne sais pas.
Paul : De tapis?
Ivan : De lino ou je ne sais pas quoi.
Paul : De lino?
Ivan : Ouais.
Paul : Pourquoi pas.

Donc c’est la recette miracle, à priori, le lino ?

Paul : Courez dans vos magasins, faites-vous des bonnes lasagnes au lino et ensuite téléphonez-nous !

Il va falloir se faire sponsoriser là, il y a peut-être un filon.

Paul : Bien sûr, bien sûr, les fameux Lino Ventura qui sont nos sponsors.

Il y a beaucoup de parodies dans votre album.

Paul : Ah bon?

Pourquoi vous avez autant voulu mettre en avant certains artistes ?

Ivan : En fait, on ne veut pas.

On vous l’a imposé ?

Paul : Non, c’est pas ça, mais c’est qu’ on critique, on gaze un peu, on fait des blagues un peu sur tout le monde donc à un moment donné, on revient sur des thèmes un peu récurrents de la vie de tout le monde.
Ivan : Du genre facile, donc on peut se moquer facilement.
Paul : Style Cauet, bon c’est facile de se moquer de lui quoi. Il faut être honnête quoi, il n’y a pas que lui, donc effectivement, y’a des gens qui morflent dans des parodies plus ou moins acerbes, mais aussi, on se vanne aussi nous-mêmes donc, finalement on s’y retrouve tous!

Est-ce que vous avez des influences en ce moment, des groupes qui vous donnent envie de faire d’autres chansons ?

Ivan : On vient de découvrir Luis Mariano. Ça nous a vachement influencés dans le prochain album.
Paul : Les gens vont être totalement surpris, c’est vrai qu’on prend un virage à 232° pour tout simplement, revenir sur nos pas, double salto et on fait une opérette qui s’intitule…
Ivan : La ligne droite.
Paul : La ligne droite, c’est à mi-chemin entre…
Ivan : C’est un opéra fasciste, un truc un petit peu contre-révolutionnaire.
Paul : C’est une dénonciation un peu de toute cette utopie machiavélique en fait, qui entoure un petit peu tous les cerveaux torturés de la jeunesse internationale.
Ivan : Et surtout, je pense, la pensée unique !
Paul : Ouais, c’est ça, l’Euro quoi.

Vous écoutez quoi en ce moment?

Paul : Euh ben là, rien, vu qu’on répond à ton interview.
Ivan : Mais, on t’écoute toi, et je peux te dire que c’est hyper intéressant.
Paul : Ouais, ben on écoute Mika, comme tout le monde.

Vous nous chantez Mika?

Paul : Bien sûr ! « Mika Mika… » Ah, une chanson de Mika tu veux dire?
Paul et Ivan chantent « Love Today » de Mika.
Paul : Ça va ? Tu veux un truc de Nirvana?

Allez, faites vous plaisir!

Paul et Ivan chantent « Rape me » de Nirvana.
Paul : Un truc de Bon Jovi !
Paul et Ivan chantent du Bon Jovi.
Ivan : Non, non, on ne déconne pas sur les chansons de Bon Jovi d’accord ?
Paul : Un truc de Midnight Oil.
Ivan : Ouais ! Ah mais ils n’en ont fait qu’un.
Paul : Un truc du groupe Aqme, euh…
Ivan : Si… Ils ont encore fait un… Si…
Paul : Ah ! Non, non !

On va s’amuser là je pense. On va parler un peu des femmes puisqu’on est un peu dans un projet de magazine féminin détourné.

Ivan : J’ai cru qu’elle allait dire, un projet de femmes dans les Fatals Picards. Certains des Fatals Picards ont en projet de devenir une femme. On ne va pas dire qui exactement !

Ah bon, parlez nous-en !

Paul : On peut pas parce que c’est encore secret, on veut pas dévoiler la trame de ce qui sera notre projet de comédie musicale de la rentrée bien sûr. « Femme, qui es-tu? Je suis un Homme ! ». C’est très dur. Alors, c’est quoi votre question par rapport aux femmes en fait?

Pourquoi vous parlez aussi peu des femmes dans « Pamplemousse Mécanique »?

Ivan : Alors, je t’arrête tout de suite, il y a une chanson, là ou l’on a donné à la femme sa vraie place, qui est une chanson qui s’appelle « Public », où là je pense que c’est Paul qui chante ce passage là.
Paul : Il y a un passage qui m’attire vraiment toute l’amitié et toute la sympathie de toutes les femmes de tous les publics différents de France.
Ivan : Ca fait… On peut peut-être leur faire un petit extrait ? « Si tu étais un enfant »…
Paul : « Je t’apprendrais à lire / Public si tu étais un objet / Ben tu serais une femme / Public si t’étais une femme / Je t’apprendrais à faire la vaisselle / Public, si t’étais une vaisselle / Je t’achèterais une femme pour te faire laver.
Ivan : Et là, je trouve qu’en fait, là…
Paul : Et là c’est… Quand on dit ça c’est comme de l’amour qui est projeté à cent mille années lumière et qui reviendra encore plus fort et…


Extrait de l’After du 21

Paul : Non on parle pas beaucoup des femmes parce que euh…
Ivan : Mais elles ne le méritent pas tout simplement.
Paul : Meuh si Ivan !
Ivan : Non je ne suis pas d’accord !
Paul : Mais on ne parle pas non plus des hommes hyper souvent.
Ivan : Non je ne suis pas d’accord !
Paul : Mais merde Ivan, t’es d’accord avec quoi finalement? Bah non, mais il ne suffit pas de dire je ne suis pas d’accord. A un moment donné, il faut proposer des choses !

Et la soeur de Kevin (ndlr : Au mariage de Kevin et de ma soeur) ?

Paul : Ah oui, la soeur c’est une fille. Et, euh, Bernard… Ah ben non…
Ivan : On parle aussi de Luke. Luke, c’est un groupe de filles ça non?
Paul : Mais non, c’est pas ça, c’est les Plasticines le groupe de filles. Je sais pas si les gens se rappellent encore des Plasticines, vous savez c’était un groupe il y a quelque temps qui a failli… ça vous dit quelque chose ?

Et vous avez des amis ?

Paul : Dans le métier? Curieusement très peu. C’est marrant hein ?
Ivan : De moins en moins.
Paul : Ben les gens avec qui on était plus ou moins potes, on arrive là, on va s’embrouiller. Pfff. C’est le succès, les gens sont jaloux, ou alors, c’est parce qu’on n’arrête pas de dire du mal des gens. Peut-être… C’est ça…
Ivan : Peut-être, c’est ça. Prenons un exemple, la dernière personne avec qui on s’est embrouillés.
Paul : Les Marcel et Son Orchestre !
Paul et Ivan : Par exemple.
Paul : Bon, ben, ils ne nous aiment plus, ils ne nous aiment plus quoi. Il faut dire, on s’est un peu foutu de leur gueule, mais pas méchamment. Non mais faut dire qu’à un moment donné, il faut passer la main quoi. Didier Wampas l’a bien compris !
Ivan : Non, on parlait des filles, on parlait des femmes. Et c’est assez judicieux que tu parles de Didier Wampas quand on parle des femmes.
Paul : Oui, parce que Didier aurait très bien pu être une femme. On ne fait pas de textes proprement sur les femmes parce qu’en fait euh…, notre propos n’a jamais été celui-là. Nous avons un propos qui est totalement différent, donc c’est pour ça qu’on ne parle pas des femmes. On n’est pas contre les femmes si tu veux, mais on fait des chansons sur les gens. Peut-être qu’on fera une chanson sur une femme plus particulièrement la prochaine fois ou pas on n’en sait rien. Mais on aime les femmes, en tout cas, c’est sûr ! Enfin, moi j’aime les femmes. Enfin j’aime tout le monde.

Est-ce que justement il y a une femme idéale, une héroïne, une personne célèbre… une femme qui vous inspirerait ou que vous admirez?

Paul : Barbarella.
Ivan : Moi j’allais dire Marie-Paule Belle, mais…
Paul : Ouais, un juste milieu entre Marie-Paule Belle et Barbarella.
Paul et Ivan : Hééééé !
Ivan : Ca fait réfléchir hein ? Non, euh, qui est-ce qu’on aime bien comme femme ?
Paul : Ben euh genre, qui-est-ce qu’il y a comme femme connue?
Ivan : Moi je pense que la femme parfaite, c’est celle que chantait Michel Sardou : « Femme des années 80, moins colombine qu’arlequin, sachant pianoter sur la gamme qui va du grand sourire aux larmes…  » .

Et une artiste nouvelle scène qui vous inspire?

Ivan : Marie-Paule Belle.
Paul : Nouvelle scène? On ne parle pas de la scène des années 40, je te parle de la nouvelle scène pas euh…
Ivan : Barbara?
Paul : Euh, Véronique Sanson. Ah non, elle doit être en cure là… Non mais en fait, on… Pfffff…

Vous n’aimez personne ?

Paul : C’est pas qu’on aime personne, mais c’est que on aime bien certains trucs mais… Non mais les gens, on ne veut citer personne, parce que ça serait dégueulasse pour les autres. Il y a plein de femmes qu’on admire bien sûr : Gandhi … Ah ben non, pas Gandhi, je suis con…
Ivan : Indira Gandhi
Paul : Ah, oui, bien sûr, la femme de Michel Gandhi.
Ivan : Gondry.
Paul : Michel Gondry. Ah lala, je suis complètement paumé. Beaucoup de femmes admirables, ma mère notamment.
Ivan : Noël.
Paul : Noël Mamère bien sûr. Beaucoup de femmes qui ont énormément compté dans nos vies, des femmes qu’on a aimées un an, une nuit, quelques minutes dans les toilettes… Enfin bref, beaucoup d’amour.

Donc là, je sens que vous êtes bien partis donc on va…

Paul : Bah non, on n’est pas partis, on est toujours là, et je peux te dire qu’on va rester hein !

Ah justement, vous allez avoir l’occasion de rester… Les Fatals Picards qui vont sauver nos cerveaux, histoire de se coucher un peu moins bêtes ce soir.

Paul et Ivan : C’est pas gagné hein !
Ivan : Sauver un cerveau, ça ne nous est jamais arrivé !
Paul : Ah non, non.
Ivan : On a sauvé un moineau un jour.
Paul : Bah moi j’ai sauvé un enfant qui se noyait.
Ivan : Tu l’as coulé.
Paul : Ah non, en fait, c’était pas moi, non, c’était dans un téléfilm. Excusez-moi.
Ivan : Il a du mal… Il se projette souvent dans les fictions et il reste dans les fictions. Là, il est persuadé qu’il est dans « Maigret ».
Paul : Non, moi je suis Supercopter. Mais pas le monsieur. Le véhicule !
Ivan : Les cerveaux, sauvons les cerveaux.
Paul : Comment on va faire pour les sauver ?

Justement, je vous pose la question, que peut-on faire pour sauver les cerveaux ?

Paul : Ben c’est très simple euh…
Ivan : Il suffit de les mettre dans des boîtes hermétiques.
Paul : Ouais, des sortes de Tupperware.
Ivan : De les mettre au micro-ondes euh, non pas au micro-ondes, comment ça s’appelle ?
Paul : Euh le truc pour protéger les gens ? Ca va me revenir…
Ivan : Le casque.
Paul : Non, ce n’est pas ça. Un fauteuil ! Non c’est pas ça. Un para… non.
Ivan : Un parapente ? Il suffit de mettre un fauteuil dans un parapente.
Paul : Alors comment protéger un cerveau ? Et bien, c’est tout simplement en essayant de, et bien, de regarder cette vidéo plusieurs fois, de la passer à l’envers. Et effectivement, si vous la passez à l’envers, vous comprendrez le réel message des Fatals Picards car effectivement des mots mystérieux vous apparaissent…

Paul : Passe ça l’envers et tu verras qu’est ce que ça peut sauver de ton cerveau… Mais non, mais les gens il faut qu’ils se prennent en main, on ne va pas s’occuper de tout le monde pour sauver son cerveau. Si tu veux sauver ton cerveau, déjà, au lieu de regarder des trucs à la con sur Internet, ben tu ferais mieux de réviser tes cours, voilà !
Ivan : Premier truc !
Paul : Deuxième chose bien sûr, beaucoup de sport et une alimentation saine, beaucoup de fruits, de légumes et puis aussi, tout simplement, l’envie, l’envie d’apprendre, l’envie de connaître, l’envie de rencontrer !
Ivan : L’envie d’avoir l’amour de son prochain.
Paul : Bien sûr, l’envie de parler, l’envie de voyager, l’envie de connaître l’autre, l’envie de partager avec l’autre !
Ivan (chante) : L’envie d’avoir envie.
Paul : Ah ça, non par contre, ça il ne faut pas. ça, on n’a plus le droit ! Non, mais Ivan, t’aurais dit un autre truc… Te prends pas la mouche comme ça. T’aurais dit un autre truc…
Ivan : Ouais, ouais… Pas envie…
Paul : Ouais mais quoiqu’il y avait quand même envie dedans. Par exemple, t’aurais dit l’envie de peinture.
Ivan : Oui, mais j’ai pas envie de peinture !
Paul : Franchement, vous avez vraiment du bol parce que je pense que c’est notre meilleure interview depuis au moins que l’interview a été existée par Mozart… Euh, l’interview a été existée ?! Ok je me tire ! Non mais, on n’est pas bien là, on n’est pas bien ! T’as vu je suis euh…
Ivan : C’est le matin, il est 7h du mat’.
Paul : Il est 7h un quart, donc on n’a vraiment pas la pêche, non les filles on vous… on est désolés, c’est hyper décousu, je pense que vous arriverez à récupérer quelques trucs…

Questions (presque rapides)…

Qui a tué Kennedy?

Paul : Michel !
Ivan : Oswald !

Entre raser la moustache de Jean-Marc et couper les cheveux de Paul, vous faites quoi ?

Paul : Ben, la moustache à Jean-Marc hein ! Le premier qui touche à mes cheveux !
Ivan : DE Jean-Marc !

Votre devise c’est quoi ?

Ivan : Le franc.
Paul : Notre devise c’est court toujours tu m’intéresses !

La Serbie cet été, ça vous tente ou pas ?

Paul : Euh, non.

Jamais?

Ivan : Euh, jamais la Serbie ?
Paul : Si, pourquoi pas la Serbie ?
Ivan : La Serbie, pourquoi pas ?! Ça c’est bien comme slogan, « la Serbie, pourquoi pas? ».
Paul : Non, bah en fait parce que je ne peux pas. Moi j’ai déjà réservé en Polynésie, trois semaines donc euh…
Ivan : La Polynésie mmmmh !

Quelles questions il faudrait qu’on vous pose ?

Paul : Des trucs vachement cools, genre, Paul, comment tu fais pour être aussi beau, marrant ? Tu vois des trucs intéressants, qui donnent envie de développer. Paul, parle-nous de ton enfance…

Pourquoi es-tu si beau?

Paul : Beaucoup de sport, une alimentation saine.
Ivan : Des fruits, beaucoup de fruits.
Paul : Des fruits, courir 26 heures par jour et puis, vraiment une empreinte génétique admirable, bien sûr, j’ai 73 géniteurs, des grands sportifs, des intellectuels euh, voilà !

Et un héros?

Paul : Un héros ? Euh…
Ivan : Je ne suis pas…
Paul : Un héros ? Batman !
Ivan : Rooofff!
Paul : Ouais pas Batman. Un héros, un héros, Bernard Kouchner ?
Ivan : Oui, je dirais même l’abbé Pierre.
Paul : Ah non quand même pas ! Non franchement, dans la pyramide des héros, il y a Che Guevara, Batman, Spiderman, après il y a Kouchner. En quatre, après, il y a tout ce qui est Mère Theresa, Jean-Paul II. Et après on attaque les Darry Cowl… Jean-Marc Thibault… Donc bon, on va dire Bernard Kouchner !

Pour les concerts, vous avez un look spécial, une tenue de scène?

Paul : Bien sûr.
Ivan : On a toujours un look spécial.

C’est quoi le look Fatal Picards?

Paul : Ben, il n’y a pas vraiment de look en fait, on essaie d’être le plus propre possible vu qu’on fait un concert… Une chemise, ça fait plus sérieux d’avoir une chemise, on ne va pas se pointer comme ça en jogging hein ?!

Ce sont des chemises masculines ?

Ivan : Non.
Paul : Pas tout le temps, je dois te l’avouer, effectivement, au niveau des chemises, on est assez ambigus.

Une dernière question, juste pour les sélections culturelles, votre livre préféré?

Paul : Moi c’est « les Schtroumpfs et le Cracoucass » parce qu’au début, tu crois que les Schtroumpfs vont mourir, et en fait non…
Ivan : Euh…
Paul : « La montagne magique » ! « La montagne magique », la première page est géniale et après, j’ai lâché, mais, on a plein de livres préférés en fait. Il y a « Tintin au Tibet », Gaston Lagaffe…
Ivan : C’est des BD ça.
Paul : Ah ben non, je n’ai pas de livre préféré !
Ivan : « Une vie Française », de Jean-Paul Dubois.
Paul : Jean-Paul Dubois, ça n’a rien à voir avec Jean-Paul II ? Alors, on va dire… Aller Ivan !
Ivan : Je l’ai dit, « Une vie Française ».
Paul : Une fille française, ben, vas-y, dis une fille française ! Bah, France Gall !
Ivan : Non, Sylvie Vartan… Ah non, elle est bulgare !
Paul : Aie Aie Aie Aie Aie. Françoise Hardy ?
Ivan : Ah si, « La Conjuration des Imbéciles » (ndlr : J.K. Toole).

Un CD préféré?

Paul : Alors, moi, je vais te dire, sans aucun problème… « Rêve Orange » de Liane Foly. Je sais, j’ai été le chercher loin… Non, mais on peut vous dire plein de trucs qui sont bien hein, Nirvana c’est bien, les gens ils aiment bien Nirvana ?

Et vous, vous aimez bien Nirvana?

Paul : Non mais les gens, ils aiment bien!

Aznavour ?

Paul : Ah non, Aznavour non ! Faut pas délirer hein, on a dit un disque, on n’a pas dit un vieux croulant. On a dit un disque. Non, mais, il y a plein d’artistes géniaux : Nirvana, les Ramones, les Guns ‘n roses, ACDC, Metallica, bon après il y a Bon Jovi.
Ivan : Et puis, Francis Cabrel bien sûr.
Paul : Sinon, moi j’aime bien jouer à la Bonne Paye, parce que c’est marrant quand même, c’est comme le Monopoly, mais c’est plus marrant…

Comme vous avez donc pu le lire, les Fatals Picards auront été fidèles à l’univers qu’ils développent dans leurs chansons. Humour de rigueur et surtout une vraie complicité entre Paul et Ivan !

Pour finir cette interview, voici un passage en accoustique de « Punk A Chien » et une improvisation sur le thème « Qu’est-ce qu’il n’y a pas dans ton sac ? ».

« Punk A Chien » (sur la dernière piste de l’album « Pamplemousse Mécanique »)

« Qu’est-ce qu’il n’y a pas dans ton sac ? »

Propos recueillis par Charlène Colinet et Nelly Glassmann

L’After du 21 juin

Nous y voilà. Place Armand Carrel, 19e arrondissement de Paris. A droite, les Buttes Chaumont, à gauche, la municipalité. Le décor est planté. Il est 22 heures passées, la nuit vient de tomber et la foule est déjà massée devant la scène installée pour l’événement. Les Fatals se font attendre, après deux premières parties un peu longuettes -comme toutes les premières parties. Ce soir, c’est l' »after » de la fête de la musique. Les Picards les plus déjantés de l’Hexagone comptent bien prolonger les réjouissances avec leurs chansons décalées et hilarantes. 22h15, les cinq entrent en scène. Salve d’applaudissements. Quelques mots à peine et ils disparaissent derrière le podium, le temps de se resaper. Façon Fatals Picards : les survèt’, très peu pour eux. Seconde entrée sur scène. La vraie cette fois : Ivan a mis sa cravate violette, Paul sa chemise bleu clair. Le show peut commencer. « Vous n’en croyez pas vos yeux ébahis, lance le premier. Ce sont nous… les Charles Aznavour’s pour notre énième concert d’adieu ce soir ! » Quelques notes incongrues de la Bohème pour prolonger la première boutade de la soirée et bientôt retentissent les premiers titres. « On s’demandait » pour commencer. Puis, direction le pays « où tout va bien », celui d’Amélie. A un arrondissement près (le 18e) on aurait eu le décor adéquat. D’emblée la frénésie explose, les Fatals se lâchent. Paul vire vite au rouge écarlate en débitant ses mille mots à la minute. Ivan ne tient pas en place et bondit furieusement, imité par Laurent, à l’unisson. Jean-Marc se déchaîne à la batterie. Yves, un brin plus posé, n’en est pas moins passionné. Le morceau terminé, la foule bouillonne déjà. Quelques secondes de répit avant les « Papapapalapa » du prochain morceau : le mélancolico-dépressif « Française des jeux ». « Même si vous avez une vie de merde eh bah il faut vous dire que y’en a qui ont une vie encore plus merdique que vous, et ça c’est cool ! » philosophe Ivan en intro.

Outre les classiques comme « Goldorak est mort », « Chasse pêche et biture », « Les bourgeois » ou encore « Dors mon fils », Pamplemousse Mécanique est à l’honneur, avec neuf titres issus du dernier album. Parmi lesquels « Djembé Man », « Seul et célibataire », « Mon père était tellement de gauche » et le très révolutionnaire « Commandante », dont Paul confiait avant le concert que les paroles lui ont été inspirées par un… GPS en mode espagnol ! C’est ainsi que des « Après deux-cents mètres, prendre à droite » rythment nerveusement un thème que le Ché lui-même aurait sans aucun doute repris comme un hymne à la révolution…

Et puis arrive le moment tant redouté. Un moment de peine, un moment d’intense souffrance puisqu’il ravive un souvenir douloureux encore présent dans tous les esprits « C’est une chanson qui va peut-être nous faire souffrir et pleurer sur scène », prévient Ivan. Pourtant il le faut. Il faut rejouer « L’amour à la Française », le titre qui a fait terminer la France à l’avant-dernière place du dernier Eurovision. Il faut surmonter cette épreuve, tourner la page et faire le deuil de cette cinglante humiliation. Et Paul de commencer, le coeur lourd : « I remember, jolie demoiselle… ».

L’épreuve traversée et quelques larmes versées plus tard, Ivan annonce qu’il ne reste déjà plus que trois chansons avant… le rappel. « Et ouais un rappel ça s’organise », comme le dit le chanteur.

Il est 23 heures quand les Fatals Picards jouent la toute dernière chanson de la soirée, l’hommage à la légende « Bernard Lavilliers ». Malgré les acclamations de la foule qui en redemande, les cinq musiciens disparaissent bientôt derrière la scène. Fin du concert, fin du Fatal « after ». Ce fut court -un peu plus d’une heure-, mais intense. Une lueur d’espoir apparaît quand Jean-Marc remonte sur scène. Y aurait-il un second rappel ? Le batteur pointe du doigt l’horloge de la mairie du 19e, la mine désolée : non ; L’heure, c’est l’heure. Les « Monter le pantalon ! monter le… monter le… monter le…! » adressés par les fans au batteur à l’accent du midi n’y feront rien. C’est bien la fin du concert et de cette soirée pas comme les autres passée en compagnie des Fatals Picards.

Bonus : les Fatals Picards et le téléchargement sur Internet…

Alexandre Barbe

Photos et vidéos par Nelly Glassmann

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